

Uranus et Neptune, les deux planètes les plus éloignées de notre Système Solaire, pourraient jeter la lumière sur ses origines. La NASA envisage d’y envoyer des sondes.
Voilà plus de trente ans qu'elle n'avait pas reçu la moindre visite. La dernière fois, c'était en 1986. Une entrevue rapide, quelques heures tout au plus, mais qui avait au moins permis de savoir et surtout de voir à quoi elle ressemblait vraiment. Et trente ans plus tard, donc, Uranus peut enfin compter sur une bonne nouvelle, nous apprend le magazine SLATE. Elle va, à nouveau, recevoir de la visite. La Nasa a, en effet, confirmé qu'elle planchait sur de nouvelles missions exploratoires. L'idée, relayée par le site GIZMODO, serait d'envoyer une nouvelle sonde pour étudier le climat de la planète. Uranus devra tout de même se montrer patiente, car la mission ne sera envisageable qu'à partir de 2030. Sans compter, prévient cette fois-ci THE SCIENCE POST, que le voyage (s’il a lieu) prendra au moins 14 ans.
Eux vivent aussi sur une planète de plus en plus isolée mais à leur tour, ce matin, ils peuvent compter sur une bonne nouvelle. Eux ce sont les citoyens Européens vivant au Royaume-Uni, lesquels ont reçu l'assurance qu'ils ne seront pas contraints de quitter leur îlot. Hier, précise le site de la BBC, Theresa May a, en effet, promis de faire en sorte qu'aucun expatrié ne soit invité à quitter la Grande-Bretagne, lorsque le divorce avec l'UE aura été prononcé. Une bonne nouvelle. Mais plus encore, c'est surtout la première fois que la Première ministre britannique dévoile, ainsi, une partie de son plan pour le "Brexit". Et il était temps, diront certains. Car comme le pointe le site d'information VOX EUROP, nombre d'observateurs européens jugent que le gouvernement de Theresa May semble ne toujours pas avoir de véritable plan pour la conduite des négociations, au-delà des slogans sans cesse rebattus au sujet de la « reprise du contrôle », sans oublier cette haine désormais obsessionnelle des Conservateurs de droite envers l'Europe. A ce titre, d'ailleurs, l’absence de honte des fervents défenseurs du "Leave" apparaît aujourd’hui sans limites. C'est ainsi, par exemple, que THE DAILY EXPRESS a récemment posé le plus sérieusement du monde la question de savoir si l’enfer qui a embrasé la tour Grenfell était dû au fait que le revêtement avait été conçu pour être aux normes européennes. Evidemment, une rapide vérification aurait permis de découvrir que ce n’était pas le cas. Mais en omettant de le faire, le journal a donc réussit à semer le doute quant au fait que l’UE pourrait être responsable de ça, aussi.
Seule certitude, conclue la SÜDDETUSCHE ZEITUNG, après avoir perdu son empire, le Royaume-Uni s’était cherché une nouvelle place dans le monde qu'il avait fini par trouver, en tant que membre atypique et influent de l’UE. Et maintenant qu'il a quitté son poste pour se mettre en orbite, la conséquence est une véritable crise d’identité.
A l'inverse, on a l’impression que les différentes ondes de choc que le continent a connues ces dernières années ont donné envie, à certains, d'améliorer, voire de renforcer leur intégration
A l'instar d'Helmut Kohl et de François Mitterrand, qui avaient saisi l’occasion que l’Histoire leur fournissait, Angela Merkel et Emmanuel Macron dirigent leurs pas vers un projet européen commun, écrit THE GUARDIAN. Et c'est ainsi qu'à l'occasion du sommet européen les 27 ont préféré, tout au long de la journée d’hier, vanter un nouvel espoir dans leur avenir commun. Et pourtant, précise LE TEMPS, un sommet européen est rarement un grand moment d'inspiration communautaire. D'ordinaire, à Bruxelles, les pays membres ont plutôt tendance à étaler le spectacle de leur divergence. Mais force est de constater que la journée de jeudi a dérogé à la règle. Un regain de confiance illustré, surtout, par le nouveau président français. A Bruxelles, la « Macronmania » fait recette parmi les dirigeants européens, titre ce matin le journal. Il était environ 17h30 lorsque le chef d'Etat jupitérien a ouvert le bal. Salle comble. Énorme succès d'audience. A l'évidence, l'Union déboussolée par le "Brexit" compte sur lui pour retrouver un cap.
Reste qu’à lire la presse européenne, le travail s'annonce laborieux tant les sujets de désunion, voire de paralysie au sein de l'UE ne manquent pas
La presse allemande, en particulier, s'inquiète de la régression de l'Etat de droit en Pologne. Là-bas, la Cour constitutionnelle vient, en effet, d'ouvrir la voie à une prise de contrôle de la justice par le gouvernement. Concrètement, explique la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, ce dernier pourra désormais indirectement choisir les juges du pays. Or face à la tournure dramatique que prennent les événements l'Union européenne, elle, reste passive, trop préoccupée par les négociations sur le "Brexit". Ou dit autrement, si l'Europe n'a pas officiellement accepté le démontage de l'Etat de droit en Pologne, elle s'y est, à tout le moins, résignée.
L'incompétence de l'Europe, il en est également question en Hongrie. Deux ans après la découverte de 71 migrants morts par asphyxie dans un camion réfrigérant, le procès contre les onze passeurs incriminés s'est ouvert cette semaine. Hier, le chef présumé du réseau de trafiquants responsable de ce drame est resté, comme attendu, muré dans le silence. Mais ce qui inquiète le plus la presse c'est encore le silence de l'Union Européenne. Alors qu'elle aurait pu tirer des leçons du passé, sa gestion de la crise migratoire reste lamentable, se désole le quotidien de Vienne KURIER. Ici aussi, dit-il, il y a beaucoup d’annonces mais peu de résultats tangibles.
Enfin dernière illustration, ce matin, de ce que l'Union ne fait pas toujours la force. THE GUARDIAN nous apprend que les chaussures de luxe « made in Italy » de Louis Vuitton sont, en réalité, fabriquées dans une usine secrète en Roumanie. Pour produire davantage, la marque a souhaité diminuer ses coûts de productions. Or là-bas, les ouvriers y sont payés au salaire moyen des employés du textile en Roumanie, soit 133 euros par mois. Mais alors, comment ces chaussures peuvent-elles être labellisées « made in Italy », tout en étant fabriquées en Roumanie ? Réponse : selon les normes européennes, il suffit qu'un produit confectionné dans plusieurs pays reçoive « une dernière transformation importante » dans un pays pour recevoir la fameuse mention. Et c'est ainsi qu'en se chargeant uniquement de poser les semelles dans son atelier près de Venise, la marque peut ensuite vendre ses chaussures de luxe avec le label « made in Italy ». Ou quand la planète monde tourne décidément, parfois, à l'envers.
Par Thomas CLUZEL
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