

La Première ministre néo-zélandaise interdit les armes semi-automatiques de type militaire et les fusils d'assaut. La presse américaine s'interroge : pourquoi les Etats-Unis n'en font -ils pas autant?
Elle l'avait promis, elle l'a fait : la Première ministre de Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern impose l'interdiction des armes de type militaire dans son pays, moins d'une semaine après les attentats qui ont fait 50 morts dans deux mosquées de Christchurch.
En clair, c'est Jacinda Ardern qui l'a dit elle-même tout à l'heure, le type d'armes utilisées par le terroriste de Christchurch vendredi dernier ne sera désormais plus autorisé à la vente en Nouvelle-Zélande. Discours repris ici par la chaîne ABCNews.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Bannies, donc, des armureries, les armes semi-automatiques de type militaire, les fusils d'assaut, les chargeurs de munitions à forte contenance, et tous les accessoires qui permettent de transformer les conventionnelles en armes de guerre.
En fait, à lire cette longue liste (qui est détaillée dans un article très complet du Guardian dans sa version australienne), on a l'impression de remonter le temps et l'éprouvante chronologie des récentes tueries de masses, à travers les armes qui ont permis de les perpétrer.
"Voilà donc une Nation, la Nouvelle-Zélande, qui tire les leçons de ces terribles expériences", écrit, sans tourner autour du pot, Nicholas Kristof dans les pages Opinion du New York Times . "Si les néo-zélandais y arrivent aussi vite, aussi clairement, pourquoi les Américains, Donald Trump et le Congrès en sont-ils incapables?" Telle est la question, forcément, qui taraude la presse libérale américaine.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
En guise de réponse, le Washington Post republie ce dessin, daté de lundi et signé Ann Telnaes : à gauche de l'image, Jacinda Ardern à la tribune, grave, humble et déterminée (comme le monde a appris à la connaître ces derniers jours) annonce que "la loi sur les armes va changer" en Nouvelle-Zélande. A droite de l'image, un homme en costume strict, sac rempli de dollars dans une main, et dans l'autre une marionnette, un homme politique, qui déclare que "la loi sur les armes ne va pas changer" aux Etats-Unis.
Est-il besoin de le préciser : sur le costume de l'homme à la marionnette, il y a ces trois lettres, NRA, les initiales du lobby pro-armes américain.
Cette interdiction des armes les plus meurtrières semble faire consensus chez des néo-zélandais unis par les attentats de Christchurch qui les poussent à repenser leur modèle d'intégration de l'Islam.
Dans le New Zealand Herald, on lit qu'une polémique est en train de prendre corps, autour de l'unique école en Nouvelle-Zélande qui interdit le port du voile islamique à ses élèves pour leur imposer l'uniforme réglementaire. Les voix se multiplient depuis vendredi pour critiquer cette interdiction, contraire, nous dit le quotidien d'Auckland, à la déclaration des droits de l'Homme et à la Charte des droits néo-zélandaise.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
L'école diocésaine qui est en cause se retrouve donc citée comme exemple des brimades et discriminations dont sont victimes les femmes et jeunes filles musulmanes qui portent le hijab, et que le pays semble découvrir. La Nouvelle-Zélande est en pleine remise en cause sur ce sujet : le site d'info NewsHub nous apprend que demain, une opération nationale "Les voiles de la solidarité" est organisée, une semaine après les attentats. Les néo-zélandaises, et pourquoi pas les hommes également, sont invités à porter un foulard sur leurs cheveux en signe de "respect" pour la communauté musulmane endeuillée, et en signe de rejet de l'islamophobie.
La presse hongroise, ce matin, donne une version surprenante de la suspension par le Parti Populaire Européen du Fidesz de Viktor Orban.
Cette version, elle est livrée par le Premier ministre Orban lui-même au site 888.hu : en fait ce qui s'est passé mercredi, c'est que le PPE, le plus grand parti européen qui réunit la droite du continent des centristes aux ultra-conservateurs et nationalistes de type Fidesz, ce PPE donc serait en train de basculer à gauche. C'est ce grand basculement qui se jouait hier autour de la possible expulsion, et donc finalement la suspension provisoire du parti hongrois : la droite chrétienne conservatrice, qu'Orban est fier de représenter au sein du PPE, se fait mettre hors-jeu, à deux mois des élections européennes, par l'aile libérale et donc quasi-gauchiste, vue de Budapest.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
D'ailleurs, qu'on ne s'y trompe pas, répête le site 888 : ce n'est pas le PPE qui a suspendu le Fidesz, mais le Fidesz qui a lui-même décidé de suspendre unilatéralement ses droits, le temps que le débat ait lieu sur la réelle orientation du parti européen.
*Certains ailleurs dans le monde appellent cela une fake news, une infox, ou de la mauvaise foi caractérisée ;mais pour le média d'opposition hongrois Index, on est là face à une exemple flagrant et tristement récurrent de la "réalité parallèle" que véhiculent les médias de propagande à la solde du gouvernement Orban.
Des nouvelles de l'aide alimentaire de l'ONU dans le port yéménite d'Hodeida.
Hodeida, principal port du Yémen sur la Mer Rouge, où la guerre entre houthis et coalition pro-saoudienne a culminé ces derniers mois, alors que c'est là qu'arrivait, avant l'été 2018, toute l'aide alimentaire envoyée par les Nations Unies pour tenter d'éviter une famine généralisée.

Ce matin le Middle East Eye nous donne donc des nouvelles du stock de grain qui était bloqué par les combats depuis 6 mois dans des silos sur le port d'Hodeida, et auquel les équipes du Programme Alimentaire mondial (le PAM) n'ont pu accéder qu'à la fin du mois de février, à la faveur d'un fragile retrait des combattants houthis.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
"Ces 51 000 tonnes de blé pourraient nourrir près de 4 millions de personnes pendant un mois", nous explique le PAM, mais on craignait jusqu'à hier que tout soit à jeter, pourri, infesté d'insectes, après des mois dans de mauvaises conditions de conservation. Mais finalement les nouvelles sont plutôt bonnes, révèle le Middle East Eye. Le grain est bien en partie habité et grignoté par des petites bêtes, mais "une opération de fumigation va permettre de rendre à nouveau les tonnes de grain consommables" ; elle seront transformées en farine et il ne restera plus qu'à s'assurer que les sacs pourront être acheminés auprès de la population du Yémen qui en a cruellement besoin pour survivre aux prochains mois.
Car il faut le rappeler : deux millions d'enfants yéménites souffrent de malnutrition, et 85 000 ont déjà péri par la faim en ces trois dernières années de conflit au Yémen.
L'équipe
- Production