Après le scrutin du mois d'août qui avait vu la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta annulée par la cour suprême kényane, l'élection qui se déroule ce jeudi est loin de faire l'unanimité. Le principal opposant Raïla Odinga a refusé d'y participer et appelle ses partisans au boycott.
Les bureaux de vote ont ouvert tôt ce matin au Kenya, pour une élection présidentielle contestée jusqu'au bout
Election "bis repetita", puisqu'au mois d'août dernier le résultat, la victoire du sortant Uhuru Kenyatta avait été annulée par la Cour suprême kényane à cause de graves irrégularités dans le décompte des voix. Fallait-il organiser un nouveau scrutin, alors qu'aucun des dysfonctionnements constatés dans la commission électorale n'ont été réglés, et alors que l'opposant Raïla Odinga a refusé d'y participer ? Les avis divergeaient ces dernières heures encore dans la presse internationale.
A Nairobi, The Standard, dans son éditorial, reconnaît que le pays, depuis août, traverse sa pire crise politique, que le spectre d'une explosion de violence post-électorale, comme celle qui avait fait plus de 1200 morts en 2007, est plus que jamais présent. Le constat est amer, on est passés en quelques semaines de la fierté pour la jeune démocratie kényane à un rejet des dirigeants politiques, incapables de sortir de leurs rivalités, pour discuter et sauver les institutions. A tel point, dit le journal, que de nombreux Kényans ne verraient pas d'un mauvais œil qu'on cesse tout bonnement ces mascarades d'élection.
Comment tenir un vrai scrutin, quand un candidat qui a récolté plus de 6 millions de voix, l'opposant Odinga, refuse de concourir à nouveau, se demande le Standard ?
Dans les pages Opinion du Washington Post, l'avocat spécialisé dans les droits de l'homme au Kenya, Maïna Kiaï, défend, lui, le choix d'Odinga, rappelant que ce sont les mêmes personnes, incapables d'assurer un vote honnête et équitable en août, qui organisent le scrutin d'aujourd'hui. Kiaï rappelle que plusieurs membres de la commission électorale ont démissionné, l'un d'eux a même fuit à l'étranger par peur pour sa vie. L'élection d'aujourd'hui n'aurait pas du avoir lieu dans ces conditions, conclut-il :ce dont le Kenya a besoin, c'est de temps, pour que les deux camps adverses négocient vraiment. Mais voilà, les Américains, les Européens et l'Union Africaine, voulaient une élection à tout prix. Pour Maïna Kiaï, c'est clair, ils porteront une responsabilité dans ce qui va se passer à présent au Kenya.
En Chine, ce n'est pas l'âge du capitaine qui pose problème, c'est plutôt l'âge de ses lieutenants
Dans le rôle du capitaine, le président Xi Jinping, plébiscité hier par le XIXe congrès du Parti Communiste chinois pour un second mandat de 5 ans. Cela, ce n'est vraiment pas une surprise.
Et dans celui des lieutenants, donc, ces 6 hommes, six vénérables cadres du Parti, très solennellement présentés hier par Xi en personne, sur le tapis rouge du Palais du Peuple de Pékin, comme les 6 nouveaux membres du Comité permanent du Politburo. Et c'est bien l'âge de ces 6 hommes qui a fait l'objet du plus de commentaires: aucun n'a moins de 60 ans, et comme nous l'explique la Nikkei Asian Review citée par le Courrier International, "aucun n'est assez jeune pour pouvoir prendre la succession de XI dans 5 ans". L'homme fort du Parti s'est donc bien gardé de désigner un successeur, et à partir de là, l'analyse qui est la plus reprise dans la presse, c'est que Xi Jinping compte rester au pouvoir en Chine bien au-delà de 2022.
Le New York Times cite des experts de la politique chinoise, pour qui cela ouvre une période de trouble politique, le risque d'un culte de la personnalité accrue autour de celui qui a été érigé cette semaine au même niveau que Mao Tse-tung dans les statuts du parti communiste chinois.
C'est "un signal dangereux", selon le sinologue Willy Wo-Lap Lam, cité par l'Apple Daily de Hong-Kong. Il critique le fait que Xi, "désireux de devenir un empereur immortel, a fait voler en éclats les règles, fixées par Deng Xiaoping, et destinées à éviter le culte de la personnalité. Il s’agit d’un grand retour en arrière du système politique chinois", analyse Lam: "comme à l’époque de Mao, si le numéro un fait une erreur, personne ne pourra la rattraper".
On en termine avec cette date attendue depuis 1992 par les amateurs d'histoire et les conspirationnistes de tout poil aux Etats-Unis
26 octobre 2017, soit aujourd'hui, date limite pour l'ouverture des archive classées sur la mort de John Fitzgerald Kennedy, en 1963 à Dallas. C'est une loi signée par Georges Bush père qui avait fixé cette échéance, il y a donc 25 ans. Et cette fois, on y est, tout le monde est très excité, d'autant que Donald Trump y est allé de sa petite phrase hier, disant que le contenu des documents déclassifiés est "so interesting".
Mais finalement, qu'en attendent vraiment les historiens qui travaillent sur le meurtre de Dallas? Le Chronicle of Higher Education a leur a posé la question. Et, je vais peut-être vous décevoir, mais ils ne croient pas franchement qu'ils vont trouver dans ces milliers de pages déclassifiées la réponse à la question que tout le monde se pose depuis 54 ans: qui a assassiné, ou plutôt fait assassiner, le président Kennedy? Au mieux trouveront-ils des éléments de contexte, mais selon un chercheur canadien, il faut s'attendre à ce que les vraies preuves aient été expurgées, en plus de 50 ans.
A défaut de trouver la Vérité avec un grand V dans ce déballage d'archives, on le voit en tous cas, on y trouvera de quoi alimenter pour quelques décennies encore les diverses théories complotistes.
Une revue de presse internationale présentée par Camille Magnard
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