

Aux Etats-Unis les élus républicains sont déchirés entre les pressions exercées par Donald Trump pour voter contre la certification de la victoire de Biden ce mercredi, et l'urgence de protéger la démocratie américaine avant tout. Dans la Silicon Valley, des salariés de Google créent un syndicat.
Deux élections sénatoriales décisives se déroulent ce mardi dans l’état américain de Géorgie, mais c’est un autre vote, prévu demain, qui retient notre attention ce matin.
Ce vote ce sera, ce mercredi, celui des élus au Congrès américain, Sénat et Chambre des représentants appelés à accomplir la dernière étape décisive avant la prise de fonction de Joe Biden le 20 janvier : ils doivent certifier une bonne fois pour toutes le résultat de l’élection présidentielle du 3 novembre, valider la victoire du démocrate Joe Biden… ou pour le dire encore différemment, ils doivent entériner la défaite de Donald Trump.
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On sait que ce dernier va contester jusqu’au bout cette défaite, clamer que les résultats ont été truqués, contre toutes les décisions de justice qui ont été rendues jusque-là. On a pu lire et même entendre ce lundi, grâce au Washington Post, comment il a tenté de pousser le secrétaire d’Etat de Géorgie, Brad Raffensperger à commettre une fraude électorale pour lui donner la victoire ; à présent, dans le même quotidien, on documente comment Trump le forcené de la Maison Blanche "déchire", il n’y a pas d’autres mots, le "bon vieux parti" républicain (surnommé GOP, le "good old party") entre ceux qui, demain, vont accepter de le suivre jusqu’au bout dans son déni, et ceux qui feront passer avant tout la défense des institutions démocratiques américaines.
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Le président sortant, dixit The Washington Post, est en train "de saboter" son parti en faisant pression sur ses élus, afin qu’ils refusent de valider les résultats de la présidentielle. Et Politico de confirmer : Trump a particulièrement concentré sa colère, depuis dimanche, sur le sénateur de l’Arkansas Tom Cotton parce que celui-ci a dit qu’il reconnaîtrait la victoire de Biden demain ; il continue de penser qu’il y a eu des irrégularités dans les décomptes des votes par correspondance, mais rien qui mérite qu’on aille contre la voix clairement exprimée par les citoyens américains.
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Rendu furieux par cette prise de position contre lui, Donald Trump a ouvertement menacé Tom Cotton de détruire sa carrière politique : sachant que le sénateur a des vues sur l’investiture républicaine à la présidentielle de 2024, il a juré de tout faire pour qu’il n’obtienne jamais cette investiture. Ça n’a pas marché avec Tom Cotton qui maintient sa position, mais d’autres prétendants à 2024, d’après le site d’info Axios, sont complètement tiraillés face au vote de certification. Ce vote, écrit Alayna Treene, pourrait bien devenir un marqueur politique fondateur pour l’avenir du parti républicain, un vote de principe à l’aune duquel les élus d’aujourd’hui seront jugés tout au long de leur carrière, un peu comme l’a été pour les démocrates, le vote contre la guerre en Irak en 2002.
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Et en la matière, selon l’estimation du professeur de Harvard Tom Nichols pour The Atlantic, "il reste une majorité d’élus républicains au Congrès qui soutiennent Donald Trump" dans sa contestation jusqu’au-boutiste, ce dont ils s’apprêtent à se rendre responsable mercredi en votant contre la certification des résultats, clame Nichols, c’est "pire que de le trahison".
Il y a tout de même des voix influentes chez les Républicains qui tentent de raisonner le président sortant avant qu’il n’aille trop loin. Axios nous raconte comment les très conservateurs Cheney père et fille (Dick Cheney l’ancien vice-président de George W. Bush et la sénatrice Liz Cheney) usent de leur influence pour essayer de raisonner leur camp. Cheney fille signe dans la National Review un long argumentaire destiné aux autres élus républicains, pour les convaincre qu’un rejet de la victoire de Joe Biden serait un "précédent exceptionnellement dangereux" qui mettrait les Républicains en rupture "avec l’esprit de la constitution américaine et avec le socle de leurs valeurs démocratiques de toujours" ; Cheney père, de son côté a réuni tous les 10 anciens secrétaires à la Défense américains encore en vie pour co-signer ne semble une tribune publiée dimanche par le Washington Post, dans laquelle ils implorent Donald Trump de ne pas mêler l’armée à sa contestation des résultats…
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Car oui, confirme The New York Times, il y a une vraie crainte que le président battu n’essaye de mobiliser la force militaire pour se maintenir au pouvoir le 20 janvier… "Il y a une insurrection qui se prépare contre la démocratie américaine, la plus dangereuse depuis des générations", écrit Peter Baker du Times, "et elle n’est pas ourdie quelques révolutionnaires marginaux, non… elle est préparée, depuis le bureau ovale de la Maison Blanche, par celui-là même qui était censé protéger cette démocratie".
Toujours aux Etats-Unis, une nouvelle qui secoue les grands groupes de la Silicon Valley.
Il fallait bien que cette grande innovation sociale arrive jusque là-bas : des salariés de la société Alphabet qui regroupe toutes les activités de Google, annonçaient hier dans le New York Timesqu’ils allaient briser un tabou absolu au pays des GAFAM. Ils créent un syndicat pour défendre leurs droits, face à une direction de Google avec laquelle les conflits se multiplient depuis des années.
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Un syndicat dans la Silicon Valley : à croire que les canapés et les babyfoot dans les bureaux, ça ne suffit pas à rendre les salariés heureux… Le San Francisco Chronicle estime à 200 le nombre de rebelles prêts à prendre leur carte auprès de l’Union des Travailleurs Américains du secteur de la Communication. Des employés qui ne veulent plus voir se multiplier les inégalités dans l’entreprise, et les cas de harcèlement ou discrimination au travail dont sont victimes ceux qui osaient jusque-là dénoncer ces mauvaises pratiques.
Ils évoquent aussi des débats sur le fait que leur compagnie accepte des contrats gouvernementaux moralement contestables comme le développement de drones militaires… Le nouveau syndicat Google va donc tenter de faire entendre la voix des salariés et de moraliser, un tant soit peu, la marche de ses affaires.
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Alors bien sûr, découvrir les vertus du syndicalisme en 2021, mieux vaut tard que jamais… mais selon Lila McLellan du magazine en ligne Quartz, la prise de conscience dépasse la seule Silicon Valley : avec le coronavirus, les salariés américains semblent avoir compris qu’ils étaient au cœur de toute la production de richesse, que les entreprises n’existaient pas sans eux, sans leur engagement décuplé par les défis posés par la pandémie. Les dernières études d’opinion montrent un regain de popularité des syndicats en Amérique… qui pourraient donc jouer un rôle accru dans le fameux "monde d’après".
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