

La candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel a été déposée dimanche, malgré une contestation massive. Les Etats-Unis ferment leur consulat à Jérusalem, tournant le dos à leur diplomatie palestinienne. Emmanuel Macron dit son amour pour l'Italie et l'Europe sur la Rai1.
C'est donc pour mieux quitter le pouvoir qu'Abdelaziz Bouteflika se présente à un cinquième mandat en Algérie.
C'est à peu près comme ça que le vieil homme malade a présenté sa candidature hier, et c'est comme ça que la synthétise El Watan ce matin. Bouteflika promet, s'il est réélu le 18 avril, de lancer un grand processus national de changement de système politique, et d'organiser des élections anticipées auxquelles il s'engage à ne pas participer.
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D'aucuns, après une semaine de manifestations massives de la jeunesse algérienne, exigeant du président de 82 ans qu'il "dégage", d'aucun donc comme le site Algérie Part, y verront un refus de quitter le pouvoir, de "faire marche arrière", pour Abdelaziz Bouteflika ou en tous cas pour tous ceux derrière lui qui tiennent la politique, l'économie et l'armée algérienne depuis bientôt trente ans.
D'aucuns y verront un marché de dupe, des promesses qui, nous signale le quotidien arabophone El Khabar, sont à peu près les mêmes que lors de la précédente présidentielle de 2014 : promesse de préparer la suite, de s'effacer en laissant une Algérie plus démocratique ... mais promesses qui n'ont pas été tenues en cinq ans.
D'aucun considéreront, avec le HuffPost Algérie, que le clan Bouteflika est décidé à se maintenir "contre vents et marées humaines"...
D'aucuns... mais pas l'Expression, le quotidien indéfectiblement pro-Bouteflika qui salue ce matin la clairvoyance et "l'écoute" du président. Lequel ferait en quelque sorte don de sa personne pour pour se faire "le véhicule du changement entre deux systèmes". C'est "la promesse d'une nouvelle République" algérienne, et grâce au président-candidat, comprend-on en lisant l'Expression, ce changement ne se fera pas "dans l'anarchie" qui agite les rues du pays depuis une semaine.
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Tout de même, le quotidien pro-régime estime qu'il faut attendre les prochaines heures pour voir si le "deal" proposé hier par l'équipe de Bouteflika séduit ou non les Algériens. A lire le portail d'info TSA, ou le site d' El Watan, on comprend vite que non, que même la nuit dernière, juste après le dépôt de la 5e candidature, des manifestations nocturnes et spontanées sont parties des principales universités du pays, ont rassemblé à chaque fois des milliers de personnes, et se sont à nouveau déroulé dans le calme et la détermination.
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Le quotidien Liberté Algérie, enfin, s'accroche à l'espoir de voir la candidature Bouteflika invalidée par la Justice : il ressort un texte du Conseil Constitutionnel, en date du 21 février, selon lequel le candidat doit venir déposer son dossier "en personne". Hors Abdelaziz Bouteflika était hier encore hospitalisé à Genève. Liberté note au passage que le site internet du Conseil Constitutionnel, où figure ce texte, était inaccessible jusqu'à hier après-midi, avant d'être remis en ligne, mais dans une version modifiée où, vous l'aurez compris, la mention "en personne" a été tout bonnement supprimée.
Les Etats-Unis ferment ce lundi leur Consulat général à Jérusalem, et c'est bien plus qu'un simple déménagement de bureaux.
Pour la diplomatie américaine au Proche Orient, c'est "un tournant majeur, 175 ans après l'envoi du premier consul américain à Jérusalem" : c'est ainsi que l'analyse la NPR américaine sous la plume de Daniel Estrin. Car dès son installation en 1844, le consulat général américain était un lien privilégié avec les Palestiniens et leurs dirigeants, bien avant la naissance de l'Etat d'Israël et l'internationalisation de la ville.
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A travers tous les bouleversements qu'a connu la région au cours de ces 175 ans, les consuls se sont succédé, mais la mission est restée : le consulat était consacré aux questions palestiniennes, quand l'ambassade, à Tel Aviv, était clairement dédiée aux relations avec Israël. Aujourd'hui, donc, les deux services fusionnent, conformément à la volonté de Donald Trump qui a déjà fait transférer l'ambassade à Jérusalem l'an dernier. Le consulat général est "rétrogradé en simple bureau des affaires palestiniennes rattaché à l'administration de l'ambassade", et c'est bien là le grand bouleversement, commente NPR. C'est la fin de la symétrie d'une diplomatie américaine qui jusque-là veillait scrupuleusement à traiter avec les Palestiniens et en parallèle avec les Israéliens : e sous-entendu, c'est que la Palestine n'est plus une entité, un interlocuteur légitime auquel on s'adresse directement, mais "un sous-ensemble dans la question israélienne". Pour l'autorité palestinienne, la chose est encore plus claire : les Etats-Unis enterrent ce lundi la solution à deux Etats au Proche-Orient.
Enfin, la déclaration d'amour d'Emmanuel Macron aux Italiens.
En ces temps de brouille politique entre nos deux pays (en tous cas entre leurs dirigeants), le président français a su trouver les mots, hier soir dans une interview à la première chaîne publique de la Rai :
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"Le cœur, plus fort que les obstacles" : la voilà, la phrase choisie par Emmanuel Macron, pour s'adresser face caméra au peuple italien, lui dire qu'il est "temps de faire cesser les malentendus" qui polluent depuis des semaines les relations de part et d'autre des Alpes. "Nous pouvons penser différemment" mais le coeur nous relie, dit le Chef de l'Etat repris par la Stampa qui loue l'histoire, la culture comme liens indéfectibles, non sans rappeler que c'est grâce à une pièce du dramaturge italien Eduardo Di Filippo, jouée au lycée, qu'il est tombé amoureux de celle qui était sa prof de lettres et allait devenir sa femme.
D'ailleurs pour Il Giornale, hier soir Emmanuel Macron s'est comporté en "maître d'école se livrant à une leçon de choses sur l'Europe". Face à lui, l'élève, pardon le présentateur vedette de la Rai Uno , Fabio Fazio, a été parfait dans son rôle de faire-valoir : c'est ce que l'on comprend en tous cas en lisant le compte-rendu de cette interview très très cadrée dans Il Fatto Quotidiano. Point culminant donc de l'opération léchée de communication politique, le président français qui s'adresse au téléspectateur italien les yeux dans les yeux pour le mettre en garde contre ces populistes qui font commerce du nationalisme et du repli sur soi.
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Fabio Fazio a évité les sujets qui fâchent si consciencieusement, nous dit la Stampa, que ce qui reste de l'interview ce matin dans la presse italienne, c'est cette polémique particulièrement révélatrice, sur le coût pour la Rai de cette opération médiatique : Fabio Fazio a du expliquer publiquement hier que son tournage à l'Elysée n'a rien coûté à la chaîne publique, puisqu'il affirme avoir payé lui-même les billets d'avion. Si ça ce n'est pas du zèle journalistique, alors je ne sais pas ce que c'est !
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