En Italie, une gouvernement Conte-3 sans réelle majorité

Giuseppe Conte au sénat italien, le 19/01/21
Giuseppe Conte au sénat italien, le 19/01/21 ©AFP - Andreas Solaro
Giuseppe Conte au sénat italien, le 19/01/21 ©AFP - Andreas Solaro
Giuseppe Conte au sénat italien, le 19/01/21 ©AFP - Andreas Solaro
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Le président du Conseil italien Guiseppe Conte a obtenu in extremis la confiance du Sénat pour son noveau gouvernement. "Le grand souk de l'instabilité politique se poursuit", déplore la pesse italienne. La presse mondiale tremble pour 12 mineurs chinois coincés sous terre depuis 10 jours.

Ce mercredi la presse italienne semble hésiter entre analyse politique et commentaire sportif.

... Et pourtant c’est bien la politique qui fait la Une de l’actualité transalpine avec le vote de confiance obtenu in extremis mardi soir au Sénat par le président du Conseil Giuseppe Conte. Il avait perdu la semaine dernière le soutien du petit parti social-démocrate de Matteo Renzi ; il lui fallait donc trouver une nouvelle majorité pour approuver un nouveau gouvernement où ne subsistent plus que le parti 5 Etoiles (dont est issu Conte) et le parti démocrate de centre-gauche.

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Hier soir donc Giuseppe Conte a obtenu cette majorité, mais vraiment sur le coup de sifflet final, dans les arrêts de jeux même, d’après ce qu’en raconte Il Messaggero qui lance ainsi la métaphore footballistique. Et pour cause : le vote était tellement serré que la présidente du Sénat, Maria Alberti Casaletti, a dû faire appel à "l’arbitrage assisté par vidéo", comme c'est devenu une habitude au football, pour savoir si le gouvernement était approuvé ou pas. En effet, une voix de sénateur posait problème, arrivée très tard sur le gong de la fin du vote et pourtant décisive en faveur de Giuseppe Conte. 

Après quelques minutes de "chaos politique" dans l’hémicycle dixit Il Messaggero, la vidéo a parlé, le vote était bien arrivé à temps, et le gouvernement a donc été validé avec 156 voix pour, 140 contre et 16 abstentions (celles du parti démissionnaire de Matteo Renzi) alors que la majorité absolue est fixée à 161 voix. 

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Autant vous dire que le Conseil Conte troisième du nom bénéficie d’une confiance "piccola piccola", vraiment toute petite selon le terme choisi par Alessadro De Angelis pour le HuffPost italien. Qu’on ne s’y trompe pas, écrit le journaliste, "il y a bien eu vote de confiance mais tout espoir de stabilité politique a volé en éclat" avec ce troisième changement de majorité gouvernementale en Italie depuis 2018. En résumé, selon De Angelis, il y a d’un côté l’Italie qui se débat dans une crise sanitaire et économique sans précédent, et de l’autre il y a "le Palais", comprenez les dirigeants politiques, gouvernement et parlement dans le même panier, qui s’écharpent en un "souk" interminable.

Autre façon de le dire : le nouveau gouvernement italien voit le jour "en pleins sables mouvants", formule retenue par Il Manifesto selon qui Giuseppe Conte va devoir d’urgence trouver d’autres soutiens pour consolider sa majorité et ne pas risquer d’être renversé à chaque nouveau vote. 

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Et ça fait dire au Corriere della Serra, quand il raconte les "tractations désespérées" en coulisses pour obtenir les voix qui allaient permettre de sauver Giuseppe Conte, que si l’on était sénateur hier soir, il y avait moyen d’obtenir un ministère très vite, et pour pas cher.  

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Ils sont au moins deux à avoir accepté le marchandage et à avoir donc obtenu un maroquin, confirme La Stampa, deux anciens de Forza Italia le parti de Silvio Berlusconi. Le vieux Cavaliere y gagne indirectement un rôle de faiseur ou briseur de majorité, d’après l’analyse de Stefano Capellini pour La Repubblica dont l’éditorialiste Claudio Tito ne se fait guère d’illusion : c’est un gouvernement "canard boiteux" qui a vu le jour ce mercredi soir. 

Evoquons à présent une actualité chinoise qui commence à passionner toute la presse internationale.

Il s’agit du drame que vivent depuis 10 jours des travailleurs d’une mine d’or, dans la province de Shangdong au sud-est de Pékin : depuis donc le 10 janvier, rapporte le quotidien chinois Global Times, ces mineurs sont prisonniers de leur mine qui s‘est effondrée sur eux après une explosion accidentelle. On n’a appris qu’ils étaient encore en vie que le week-end dernier, après donc une semaine de captivité, quand des puits d’aération ont été creusés depuis la surface, des cordes descendues à plus de 500 mètres sous terre, et que les rescapés ont pu tirer dessus, à intervalles réguliers, pour envoyer un fragile mais bien réel signe de vie. 

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Depuis, poursuit Al Jazeera, des messages écrits ont pu être échangés, ils ont expliqué qu’ils sont 12 sur 22 au moins à être encore vivants, dont un dans le coma et plusieurs diversement blessés… "N’arrêtez-pas de nous chercher", ont-ils surtout écrit dans un premier temps ; puis depuis deux jours les communications s’améliorent, note la BBC World, une ligne téléphonique a pu être descendue auprès des mineurs pour mieux organiser leur secours, et avec ce lien établi ils ont pu préciser leurs besoins d’urgence : par exemple, qu’on leur envoie "des saucisses de porc", demande assez précise vous en conviendrez, pour changer de la nourriture lyophilisée des premiers jours. 

Infographie sur la catastrophe minière de Shangdong en Chine, janvier 2021
Infographie sur la catastrophe minière de Shangdong en Chine, janvier 2021
- BBC World

Vous l’avez compris la presse du monde entier désormais suit la progression des secours et espère le moment de la délivrance qui, vous pouvez en être sûrs, se fera sous l’œil de très nombreuses caméras. Le pouvoir chinois et ses communicants semblent avoir compris tout l’intérêt qu’ils pourraient tirer de cette catastrophe minière en terme de storytelling médiatique… à condition toutefois qu’il y ait bien un happy end.