Etrillé par le coronavirus, l'Iran appelle les Etats-Unis à alléger leurs sanctions

Un parc de Téhéran fermé pour cause de coronavirus, le 1er avril 2020
Un parc de Téhéran fermé pour cause de coronavirus, le 1er avril 2020 ©AFP - Anadolu Agency
Un parc de Téhéran fermé pour cause de coronavirus, le 1er avril 2020 ©AFP - Anadolu Agency
Un parc de Téhéran fermé pour cause de coronavirus, le 1er avril 2020 ©AFP - Anadolu Agency
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L'Iran comptabilise plus de trois mille morts du Covid-19 ; la situation sanitaire du pays est rendue plus intenable encore par les sanctions économiques américaines qualifiées par Téhéran de "terrorisme médical". Réflexion japonaise sur la diplomatie au temps du confinement et des visioconférences.

Arrêtons-nous ce matin sur la situation de l'Iran, confronté à un double fléau.

Deux fléaux qui n'en forment finalement plus qu'un seul : l'Iran, toujours sous le coup de sanctions économiques américaines très strictes, subit de plein fouet l'épidémie de Covid-19 ; le gouvernement a reconnu hier que le cap des 3000 morts du coronavirus a été franchi.

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Alors bien sûr, tout porte à croire que les vrais chiffres sont beaucoup plus élevés, comme nous l'indique la BBC, mais le simple fait que Téhéran, après avoir tenté de dissimuler pendant des semaines l'ampleur de la crise sanitaire, consente à communiquer sur ces 3000 morts, ajouté au fait que depuis hier "tous les parcs et jardins publics d'Iran sont officiellement fermés, avec déploiement de la police pour en empêcher l'accès", tout cela nous montre que les autorités iraniennes veulent communiquer sur les difficultés qu'elles traversent et ce qu'elles font pour tenter d'y faire face.

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Et quand le président Hassan Rouhani en personne insiste, ce mercredi, sur le fait que son pays "s'en sort beaucoup mieux face au virus que bien des grandes puissances occidentales, malgré les sanctions" qui étranglent son économie et son système de santé, on décode bien le sous-texte : il s'agit de convaincre les Américains, eux-mêmes très fragilisés par la pandémie, qu'il serait criminel de maintenir les sanctions contre l'Iran.

En termes moins policés, l'Amérique est accusée par plusieurs officiels à Téhéran de pratiquer une forme de « terrorisme médical » en laissant des citoyens iraniens mourir par l'effet des sanctions.

Le terme est fort, repris par le magazine Newsweek, et cette version des faits est rejetée par Washington, qui renvoie la faute sur les dirigeants iraniens... accusés en retour d'instrumentaliser la mort en masse de leurs concitoyens pour faire oublier leur accablante responsabilité...   

Mais il n'empêche que cette petite musique des sanctions américaines qui empêcheraient l'Iran de sauver sa population face au coronavirus, elle fait son bout de chemin à travers la planète : en Chine et en Russie, bien sûr, mais aussi dans les pages Opinion de journaux occidentaux comme le Financial Times...  

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Sous la plume de David Gardner, on lit un appel à alléger ces sanctions américaines, car « on ne peut laisser mourir les Iraniens de la rue par la faute de leaders jusqu'au-boutistes », ces derniers fussent-ils à Téhéran ou à Washington. Car l'Iran, rappelle Gardner, est « l'épicentre du coronavirus au Moyen-Orient, on peut être sûr qu'il exporte le Covid-19 vers le Liban la Syrie et l'Irak, et la propagation ne va pas s'arrêter là ».

Alors qu'on le veuille ou non, il est « dans l'intérêt des Américains d'alléger les sanctions contre l'Iran »... renchérit Shireen Hunter dans une tribune cette fois pour The Middle East Eye. Desserrer l'étau, ne serait-ce que pour donner à l'Iran les moyens de n pas s'effondrer totalement, en entraînant tout une région du globe derrière lui.

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Alors pour le moment, comme nous le confirme The Washington Post, Donald Trump  n'est pas du tout sensible à ce arguments humanitaires : il en rajoute plutôt dans la rhétorique de l'affrontement avec l'Iran qu'il a encore la nuit dernière accusé de préparer « une attaque sournoise » contre les troupes américaines, et à qui il a promis si cette attaque devait être menée, de payer un prix particulièrement fort.

Il y a tout de même un espoir pour l'Iran, et il prend forme du côté de l'Union européenne.

Dans le Financial Times on souligne que mardi, les Européens ont ouvert une brêche dans le blocus américain sur l'Iran. 

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La France l'Allemagne et le Royaume-Uni ont pour la première fois depuis 2018 effectué une exportation vers l'Iran, une livraison de 500 000 euros de matériel médical d'urgence , inaugurant ainsi le dispositif Instex créé laborieusement l'an dernier pour contourner légalement les sanctions américaines. L'UE au-delà des trois pays que je viens de citer espère porter ses exportations vers l'Iran par ce biais à 20 millions d'euros cette année.

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