La Corée du Nord a tiré mardi un missile balistique au-dessus du Japon, un développement qui a surpris la communauté internationale en même temps qu'il aggravait ses inquiétudes sur les ambitions militaires de Pyongyang.
«Une menace grave et sans précédent». C'est en ces termes que le Premier ministre japonais a réagi après le tir, ce matin, d'un missile nord-coréen survolant l'île septentrionale d’Hokkaido. Et comme à chaque nouvelle provocation du petit dictateur, bien entendu, la presse (à l'instar du HERALD ou bien encore du WASHINGTON POST) a aussitôt choisi de titrer sur la fameuse «escalade des tensions». De fait, le tir de ce matin, au-dessus du territoire japonais, est une première depuis 2009. Mais pour le reste, rien de nouveau. Samedi, déjà, Pyongyang avait tiré trois missiles en mer du Japon. Ou dit autrement, Kim Jong-un continue, comme à son habitude, à défier la communauté internationale. D'où cette remarque du HUFFINGTON POST : Un bref regard sur la Corée du Nord suffit à comprendre à quel point sa politique étrangère et militaire est prévisible. Pas un iota de changement depuis vingt ans. Et ce n'est certainement pas la réunion, aujourd'hui, en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU qui inversera la donne. En tout état de cause, et c'est ce que les promoteurs des sanctions économiques n'ont toujours pas compris, la politique militaire agressive de Pyongyang n'a pas pour but, du moins pas uniquement, d'empêcher une hypothétique guerre préventive lancée par les Etats-Unis. Et d'ailleurs, la nouvelle doctrine américaine du «America First» tend à prouver que les États-Unis n'entendent plus risquer aujourd'hui leur propre sécurité pour celle de leurs alliés, en l'occurrence Séoul et Tokyo. Non, la raison première de cette démonstration de force tient, en réalité, en une simple équation : nucléaire = indépendance nationale, c'est-à-dire légitimité du régime. Ou dit autrement, précise à son tour THE AUSTRALIAN FINANCIAL REVIEW, les ambitions de Kim Jong-un ne tournent pas autour de la survie de son pays mais de sa propre survie. Ce jeune homme entend rester, seul, au pouvoir pendant les 40 prochaines années, sinon plus. Et ses missiles sont la clé de sa stratégie à long terme. Voilà pourquoi les sanctions de l'ONU et autres conditions préalables n'ont jamais fonctionné et ne fonctionneront jamais. Ce qui n'absout pas, bien entendu, la Corée du Nord de sa part de responsabilité dans l'inépuisable montée des tensions.
La fin, à présent, d'un conflit larvé aux confins du Bouthan. Le tableau était aussi pittoresque que potentiellement explosif. Voilà maintenant deux mois et demi que le plateau montagneux de l'un des plus petits pays au monde était devenu le théâtre d'une confrontation entre les deux plus grands géants de la planète : L'Inde et la Chine. Situé sur le flanc ouest du Bhoutan, le plateau du Doklam assure la jonction entre les trois territoires : indien, chinois et bhoutanais. Or voilà qu'au début de l'été, la Chine y a entrepris la construction d'une route, dont Pékin estime qu'elle se situe sur son territoire. Ce que contestent à la fois le petit royaume himalayen et son parrain sur la scène internationale, l'Inde, qui avait aussitôt envoyé sur place des soldats pour former un barrage humain au chantier. Et c'est ainsi que dans ce mouchoir de poche, les soldats des deux puissances se regardaient depuis en chiens de faïence. Or hier, écrit le quotidien de New Dehli BUSINESS STANDARD, à la suite des consultations diplomatiques avec la Chine, l’Inde a finalement annoncé le «désengagement» de ses troupes.
Aux Etats-Unis, cette fois-ci, les suites de la tempête Harvey continuent de faire la Une de la presse. Et à chaque jour suffit sa polémique. Après la décision controversée de l'administration de maintenir les contrôles d’identité des automobilistes qui tentaient d'échapper à la tempête, ainsi que nous l'évoquions hier, voilà que certains pointent à présent un décret présidentiel, datant du 15 août dernier : l'abrogation, par Donald Trump, de la réglementation prise par son prédécesseur pour encadrer la construction d’infrastructures en zones inondables. Et voilà comment la collision des deux événements alimente, à présent, outre-Atlantique une ironie acerbe sur la guerre déclarée par le président américain aux régulations environnementales. D'où cette question soulevée par LE TEMPS : le désastre en cours sera-t-il celui qui fera changer de posture la nouvelle administration sur la question climatique ? Car même s’il est impossible d’imputer un événement météorologique isolé au réchauffement en cours, Harvey apparaît d'ores et déjà comme une concrétisation du risque climatique. Dans les colonnes du journal, un climatologue américain l'affirme : «Il y a des facteurs liés au changement climatique dont nous pouvons dire, avec un haut niveau de confiance, qu’ils aggravent les inondations. En l’état des connaissances, non seulement l’augmentation tendancielle des températures contribue à accroître la fréquence des cyclones tropicaux mais l’élévation, par ailleurs, du niveau de la mer (due au changement climatique) implique que l’onde de la tempête Harvey a été plus haute qu’elle ne l’aurait été sans cette élévation. D’où davantage d’inondations et de destructions.»
Et puis Trump, décidément, toujours sous le feu des critiques après que des médias américains ont révélé que le groupe du milliardaire négociait la construction d'une tour à Moscou pendant la campagne présidentielle. Hier, THE WASHINGTON POST a rapporté l'existence de ce projet. L'avocat personnel du milliardaire, Michael Cohen, a lui confirmé ces négociations et ajouté, dans une déclaration au NEW YORK TIMES, que Donald Trump avait lui-même signé une lettre d'intention en 2015, alors qu'il était déjà candidat aux primaires républicaines. Des messages toujours rapportés par le quotidien new-yorkais montrent, également, que Felix Sater (l'intermédiaire qui a permis ces discussions) vantait ses relations supposées avec Vladimir Poutine et prédisait que le projet serait politiquement gagnant. Dans l'un de ces messages, il écrit notamment : «Notre homme peut devenir président des Etats-Unis et nous pouvons tout orchestrer».
Enfin une dernière histoire qui elle fait polémique en Allemagne : une histoire de meurtres sans précédent, titre la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG. Selon la police, un employé d'hôpital du nom de Niels Högel aurait tué 90 patients et peut-être même le double. Le chiffre est vertigineux. Hier, la police a présenté les conclusions de 12 années d’enquêtes sur les agissements de cet infirmier, qui injectait à ses patients des surdoses de médicaments provoquant un arrêt cardiaque, alors qu’ils étaient en réanimation. Lorsque le cœur de sa victime cédait, l’infirmier procédait alors à un massage cardiaque, afin de démontrer sa capacité à les ramener à la vie et ainsi récolter les félicitations de ses chefs. Au psychiatre qui l’a ausculté, il a déclaré avoir agi «par ennui». Le premier décès remonte à février 2000. Evidemment, toute la question désormais est de savoir comment cet homme a-t-il pu tuer autant de patients sans éveiller les soupçons des deux hôpitaux dans lesquels il a sévi ? Quoi qu'il en soit, l’inaction des services de santé suscite donc aujourd'hui à la fois l’incrédulité et l’indignation en Allemagne.
Par Thomas CLUZEL
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