Iran et Russie accusés d'ingérence dans la campagne américaine

John Ratcliffe, le Directeur National du Renseignement américain a prévenu de tentatives de puissances étrangères d'influer sur le scrutin du 3 novembre
John Ratcliffe, le Directeur National du Renseignement américain a prévenu de tentatives de puissances étrangères d'influer sur le scrutin du 3 novembre  ©Maxppp - KEVIN DIETSCH
John Ratcliffe, le Directeur National du Renseignement américain a prévenu de tentatives de puissances étrangères d'influer sur le scrutin du 3 novembre ©Maxppp - KEVIN DIETSCH
John Ratcliffe, le Directeur National du Renseignement américain a prévenu de tentatives de puissances étrangères d'influer sur le scrutin du 3 novembre ©Maxppp - KEVIN DIETSCH
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L'Iran et la Russie accusés de tentative d'ingérence dans le scrutin de la présidentielle américaine. Grève générale en Colombie et manifestations tous azimuts contre la présidence d'Ivan Duque. En Asie, escalade militaire entre Taïwan et la Chine.

La plupart des titres de la presse américaine se font l'écho ce matin de la conférence de presse donnée il y a quelques heures par le directeur national du renseignement, flanqué du patron du FBI, lesquels ont averti : "La Russie et l'Iran cherchent à influencer le résultat de l'élection dans la dernière ligne droite de la campagne", titre le New York Times. Plus précisément, poursuit le journal, "l'Iran et la Russie ont réussi à obtenir les données d'enregistrement des électeurs américains et l'Iran s'en est servi pour adresser des e-mails menaçant à des électeurs" dans les Etats clés.

L'Iran est à l'origine de l'envoi d'emails menaçants aux militants du parti Démocrate en Floride, l'un des "Etats-clé" du scrutin du 3 Novembre
L'Iran est à l'origine de l'envoi d'emails menaçants aux militants du parti Démocrate en Floride, l'un des "Etats-clé" du scrutin du 3 Novembre

L'Etat de Floride et le FBI ont ouvert une enquête quant à ces e-mails adressés à certains électeurs, militants du parti Démocrate, précise le site web de la chaîne ABC. Les courriers électroniques se présentaient comme émanant des Proud Boys - un groupe d'autodéfense de droite, proche de Trump - et menaçant les électeurs démocrates de s'en prendre physiquement à eux s'ils ne votaient pas Trump le 3 novembre. A vrai dire, "les intentions de l'Iran ne sont pas claires" dans cette histoire, remarque encore le New York Times. "Selon M Ratcliffe, le directeur du Renseignement National,   la manœuvre visait la campagne du Président Trump, mais, si les emails étaient censés intimider des électeurs connus comme étant Démocrates, elle aurait tout aussi bien pu faire du tort à Joseph Biden, le candidat démocrate".

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CNN pointe également la vidéo de propagande contenue dans certains de ces emails et qui prétend montrer comment émettre de faux bulletins de vote par correspondance... "une vidéo de pure désinformation", qui "semble destinée à faire passer le message selon lequel les votes par correspondance sont minés par les fraudes, ce qui est simplement faux".  En l'occurrence, cette désinformation-là avait été largement relayée par Donald Trump lui-même. 

En Colombie c'était journée de grève nationale hier... l'aboutissement de trois jours de marches un peu partout dans le pays. "Des indigènes, venus du sud-est du pays avaient commencé à s'installer sur la place Bolivar à Bogota dès lundi, rappelle le Colombia Report ; ils ont été rejoint mardi et mercredi par "successivement les enseignants, les syndicats , les étudiants et autres organisations sociales. Et, pour la premières fois depuis le début du mandat du président d'extrême droite Ivan Duque, continue le Colombia Report, la police n'est pas intervenue violemment pour réprimer ces manifestations visant un gouvernement de plus en plus autoritaire"

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Des manifestations aux revendications très variées résume l'agence Reuters, certains demandant un revenu minimum garanti pour ceux qui ont perdu leur emploi durant la pandémie ; d'autres exigeant davantage de financement pour la Santé et l'Education. Quant aux représentants des peuples indigènes, ils demandent surtout la fin du massacre des leurs. Des centaines d'indiens notamment les chefs coutumiers ont été assassinés ces derniers mois. 

Après la grève générale de mercredi, les organisations sociales à l'origine des protestations doivent aujourd'hui imaginer comment rebondir, prévient El Espectador
Après la grève générale de mercredi, les organisations sociales à l'origine des protestations doivent aujourd'hui imaginer comment rebondir, prévient El Espectador

La mobilisation était donc au rendez-vous hier mais tout le problème est maintenant de faire durer le mouvement remarque le quotidien El Espectador ; "les organisateurs doivent trouver le moyen d'embrayer, imaginer des stratégies pour  de nouvelles manifestations, mais aussi pour obtenir de négocier avec le gouvernement", Car pour le moment les demandes d'entretien avec Ivan Duque, qu'elles aient émané des indigènes, des enseignants ou des leaders syndicaux sont toutes restées lettre morte. 

Enfin en Asie ,le ton monte dans le détroit de Formose entre Chinois de Taïwan et Chinois de Chine populaire. Les frères ennemis d'extrême Orient en sont même venus aux mains en début de semaine à Suva, la capitale des îles Fidji ou les taïwanais avaient organisé dans un hôtel une petite réception à l'occasion de leur fête nationale ; deux diplomates de Pékin s'y sont invités et ont attaqué physiquement certains des organisateurs, arguant de la présence sur le gâteau d'anniversaire d'un drapeau taïwanais, raconte le New York Times."au cœur du problème, rappelle  le quotidien on trouve la longue dispute  autour du statut de Taïwan, une île autonome de 24 millions de personnes que la Chine revendique comme son territoire. Les craintes d'un affrontement militaire se sont accrues depuis que Pékin a augmenté le nombre de ses exercices de tirs à munition réelle dans la région et adopte un ton bien plus belliqueux".

Un avion de transport taïwanais a été dérouté de l'espace aérien de Hong-Kong à cause de tirs de missiles chinois rapporte le South China Morning Post, le principal quotidien hongkongais
Un avion de transport taïwanais a été dérouté de l'espace aérien de Hong-Kong à cause de tirs de missiles chinois rapporte le South China Morning Post, le principal quotidien hongkongais

Et des alertes militaires il y en a pratiquement tous les jours. Ce matin le South China Morning Post, par exemple révélait que les autorités aéroportuaire de Hong Kong ont dérouté un appareil taïwanais il y a quelques jours à cause d'un exercice de tir des Chinois. Exercices et manœuvres de l'Armée Populaire de Chine se sont d'ailleurs multipliées depuis la mi-août, rappelle The Diplomat ; "tous ces exercices ont le même but", poursuit le magazine en ligne : "renforcer les défenses côtière de la Chine continentale, notamment contre une attaque aérienne". On a du mal à imaginer la petite île de Taïwan se lançant à l'assaut de l'immense Chine continentale mais Taïwan est clairement en train de s'armer.

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L'administration Trump vient ainsi de notifier au Congrès la vente à la république autonome de matériels militaires dernier cri et ce pour 1,8 milliard de dollars, rapporte ce matin CNN : lance-roquettes multiple à long rayon d'action, missiles de croisière et appareils de reconnaissance sont au menu. Tout ça ressemble en fait à une escalade militaire,  au point que la NPR finit par se demander si ces ventes d'armes à Taïwan "ont effectivement renforcé la sécurité de l'île" ou bien si elles ont accru le risque du déclenchement d'un conflit... "la question reste ouverte", conclu le site de la chaîne publique américaine.