

La presse n'est pas surprise par l'annonce de Joe Biden de choisir la sénatrice de Californie, Kamala Harris, comme prétendante à la vice-présidence des Etats-Unis. Au-delà de la campagne, la décision prépare surtout l'avenir du Parti démocrate.
Il y a finalement peu de portraits de Kamala Harris dans la presse américaine ce matin. Preuve non seulement que beaucoup de choses ont déjà été écrites ces dernières semaines sur elle, sur son profil, son parcours : 55 ans, fille d'un afro-américain et d'une indienne, famille militante, procureure à San Francisco puis procureure générale de Californie, candidate à l'investiture démocrate. Voila ce qu'on peut lire rapidement sur CNN par exemple, preuve également que ce choix par Joe Biden est le moins surprenant, le plus attendu de sa part. Au point que quand Bloomberg publie son article sur le sujet. L'auteur précise que le fait même qu'on puisse considérer ça comme une nouvelle fraîche est profondément barbant, ennuyeux.
Un rapide coup d’œil sur la liste des possibilités qui s'offraient au candidat démocrate, permettait depuis longtemps de dégager un nom. Susan Rice, l'ancienne conseillère à la sécurité nationale d'Obama, trop technocrate, pas assez flamboyante. La sénatrice du Massachusetts et candidate à l'investiture démocrate, Elizabeth Warren, trop à gauche donc trop clivante. Et quelques autres noms, au CV encore trop peu fournis ou sans aura nationale. Tout le monde parlait déjà de Kamala Harris comme d'un choix évident de colistière. Même dans le camp Biden rappelle Reuters, qui cite les propos d'un stratège démocrate datant de juin : "ce sera Harris, ça a toujours été Harris". Le flou, le suspense, n'aurait finalement été entretenu que dans un but : donner une présence médiatique à Joe Biden, au moment où la campagne présidentielle est reléguée au second plan à cause de la pandémie de coronavirus.
Le ticket Biden-Harris, une évidence à bien des titres donc rappelle de nombreux journaux : l'homme et la femme, le blanc et la noire, le pilier du parti et la relève, le centre droit et la centre gauche. Et c'est aussi, précise le New York Times, le binôme parfait pour répondre à celui qui se trouve en face : Donald Trump-Mike Pense Pense l'ultra conservateur est à l'exact opposé de la progressiste Harris. C'est non seulement une confrontation de politiques et de philosophies, c'est aussi une extraordinaire collision d'expériences de vie. Et c'est d'ailleurs désormais un vrai problème pour le parti Républicain, analyse Politico, car d'habitude, les candidats à la vice-présidence importent peu, ou tout du moins pas autant qu'aujourd'hui avec le contexte qu'on connaît, celui de l'Amérique post #MeToo et de l'Amérique post George Floyd.

Le choix de Kamala Harris est un positionnement fort pour la campagne de Biden, mais au-delà, pour l'avenir du parti Démocrate. Joe Biden le répète lui même, il aura 78 ans en novembre au moment de l'élection. Il se présente en candidat de la transition, avant donc, une candidature naturelle d'Harris en 2024, ou même, peut-être plus tôt, en plein mandat, si la santé du président est défaillante. Le scénario est très sérieusement étudié. Mais surtout, dissèque Bloomberg, le choix d'Harris en dit finalement plus sur le parti qu'il n'en dit sur la couse à la présidence cette année. Kamala Harris incarne le futur courant dominant du Parti démocrate. Elle est le compromis idéologique face à la montée des socialistes. Et puis, l'avenir du Parti démocrate est féminin... Il l'est déjà en réalité aujourd'hui : tous les visages actuels du parti, mis à part Biden, sont des femmes et des femmes puissantes, que ce soit Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des représentants (sur la ligne modérée) ou Alexandria Occasio-Cortez sur la ligne plus à gauche. Choisir Kamala Harris, revient finalement à enfoncer le dernier clou.
Tout cela, les stratèges républicains l'ont parfaitement intégré détaille Politico. C'est la raison pour laquelle, dès les minutes qui ont suivi l'annonce de son choix, les réactions ont été virulentes. A commencer par l'équipe de campagne de Donald Trump, qui parle de la "phony Kamala", la fausse, l'hypocrite, et dénonce un prétendu agenda extrémiste du Parti démocrate. Le Comité national des républicains a embrayé derrière avec un mail à la presse intitulé : "la gauchiste radicale Harris donne aux Démocrates leur ticket le plus extrémiste de l'histoire". Et dans les jours à venir, précise le média politique américain, on devrait voir ressortir de vieilles histoires la concernant et des déclarations. The Hill par exemple, média conservateur, vient de remettre en avant sur la une de son site, un article de l'année dernière, sur la position de Kamala Harris au sujet des accusations d'agressions sexuelles et de comportements inappropriés de Joe Biden envers plusieurs femmes. "Je les crois, disait à l'époque Harris, j_e les respecte de trouver le courage de raconter ce qu'il s'est passé_..."
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Mais il n'est pas assuré que cette stratégie offensive soit payante. Nombre de ses propos et des attaques qu'elle a pu produire contre Biden pendant la primaire ont déjà été discutés, critiqués. Fox News rappelle d'ailleurs qu'en 1980, pendant la primaire républicaine, George Bush senior avait qualifié le programme économique de Reagan de vaudou, mais que ça ne l'avait pas empêché de devenir son vice-président. Pareil en 2008 avec Obama et Biden, note le New York Times. Obama l'avait même tourné à son avantage. En pardonnant les mots durs de Biden, il avait renforcé un trait de sa personnalité, sa générosité d'esprit.
La Nouvelle-Zélande prend à nouveau des mesures radicales de lutte contre le coronavirus.

Et ça aurait de quoi étonner beaucoup de monde, en France notamment... Les autorités ont très bien géré l'épidémie : 22 morts depuis le début sur une population de 5 millions d'habitants. Mais huit nouveaux cas de Covid-19 viennent d'être détectés dans le pays, les premiers répertoriés depuis 102 jours. Comment ont-ils été contaminés, cela reste un mystère... Il s'agit d'une famille d'Aukland, dépistée il y a quelques jours, et de collègues de travail et des voisins, détectés ce matin nous explique le New Zealand Herald. Pourtant, les frontières de la Nouvelle-Zélande sont fermées aux étrangers et tous les citoyens qui arrivent doivent respecter une quarantaine. Face à cette inconnue, le gouvernement a décidé de confiner Aukland, 1,7 million d'habitants, l'une des plus grosses villes du pays, depuis ce matin, et pour 3 jours pour l'instant.
Alors on a vu hier, c'est raconté par le magazine Stuff, les habitants de la ville se ruer dans les supermarchés pour faire des provisions, les forces de l'ordre, installer des checkpoints aux différents accès de la ville pour empêcher ceux qui ont une maison secondaire de filer à la campagne. Les règles de distanciation sont de nouveau imposées, seules les sorties pour le travail sont autorisées. Les allées et venues des citoyens sont de toute façon répertoriées sur une application Covid, donc surveillées. Le port du masque lui, n'est pas obligatoire, mais vivement conseillé... Bref, autre pays, autre méthode.
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