L'Allemagne ouvre le premier procès de la torture en Syrie

Le photographe syrien César entendu par le Sénat américain le 11 mars 2020
Le photographe syrien César entendu par le Sénat américain le 11 mars 2020 ©AFP - SAUL LOEB
Le photographe syrien César entendu par le Sénat américain le 11 mars 2020 ©AFP - SAUL LOEB
Le photographe syrien César entendu par le Sénat américain le 11 mars 2020 ©AFP - SAUL LOEB
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Deux anciens officiers du régime syrien sont jugés à partir de ce jeudi à Coblence en Allemagne pour leur participation présumée à des actes de tortures, meurtres et viols dans les prisons du régime de Bachar El Assad. Au Mexique la relance économique selon AMLO passe par celle du secteur pétrolier.

L'histoire mondiale ne s'écrit pas toujours là où on l'attendrait.

Pour preuve, aujourd'hui une page importante de l'histoire de la Syrie va s'ouvrir dans un petit tribunal de province allemande. A Coblence, au confluent du Rhin et de la Moselle, s'ouvre ce jeudi ce que le Tagesspiegel décrit comme « le premier procès au monde de la torture en Syrie » : pour la première fois, deux anciens officiers aux ordres de Bachar El Assad vont devoir répondre, devant la justice allemande, de crimes contre l'humanité.

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Pourquoi eux, et pourquoi la justice allemande ?  La radio publique Deutsche Welle répond à ces questions : d'abord parce que l'Allemagne a fait entrer dans son droit en 2002  le principe de compétence universelle, et puis aussi parce que le hasard des phénomènes migratoires a joué. Ce procès historique peut avoir lieu, parce que parmi les dizaines de milliers de réfugiés syriens qui ont trouvé asile en Allemagne depuis 2011, il y avait beaucoup de victimes des exactions commises par le régime de Bachar El Assad mais aussi certains de leurs anciens tortionnaires, incognito. 

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C'est donc au détour d'une rue de Berlin, raconte le quotidien belge Le Soir, que l'avocat syrien, militant des droits de l'homme et lui même victime de torture en prison Anwar Al-Bunni est un jour tombé par hasard sur un compatriote dont le visage qui lui rappelait confusément quelque chose.

Vérification faite, ce visage c'était celui d'Anwar Raslan, ex-officier en chef de l'unité 251 des renseignements à Damas, chargée "d'enquêter" sur les fauteurs de troubles des manifestations anti-régime de 2011. Il gérait pour cela une prison, où plus de 4000 hommes auraient été torturés, au moins 58 en seraient ressortis morts. Anwar Raslan est le principal des deux co-accusés de Coblence aujourd'hui.

En savoir plus : Syrie, la grande prison
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Dans le dossier d'accusation des deux hommes poursuivis à Coblence, on trouve une série de photos particulièrement accablantes. Vous vous en souvenez peut-être : en 2014, le monde avait pris connaissance des 55 000 clichés  pris et sortis clandestinement de Syrie par un homme qui se faisait appeler César, photographe officiel de l'armée syrienne chargé de documenter la terreur exercée à l'échelle industrielle par Damas dans les premières années de la guerre.

De 2011 à 2013, nous rappelle Der Tagesspiegel, César a donc vu et photographié des milliers de corps mutilés, exécutés, et jettés dans des fosses communes ; ces images ont alerté le monde sur ce qui se passait dans les geoles syriennes, mais jusque-là rien n'avait pu être entrepris pour arrêter les responsables et exécutants de ces exactions.

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C'est de cela dont il s'agit, résume la Berliner Zeitung, avec le procès de Coblence qui débute aujourd'hui :  contester par la Justice l'impunité de ces crimes de guerre, ouvrir la voie à d'autres poursuites internationales cette fois non plus contre des exécutants de bases besognes, comme Le Soir décrit Anwar Raslan, mais bien contre les vrais commanditaires de cet "archipel de la torture" syrien.

Le Rheinische Post ajoute d'ailleurs que d'autres procédures similaires sont lancées, en France notamment, contre d'anciens officiers syriens, mais le procès de Coblence restera comme le premier. Il doit durer jusqu'au mois d'août.

Au Mexique, le président Lopez Obrador semble avoir plus peur de la crise pétrolière que de l'épidémie de Covid-19.

Il aura en tous cas fallu, note El Universal, que le prix du baril de pétrole (dont l'économie mexicaine est si dépendante) plonge à des cours négatifs en début de semaine pour qu'Andres Manuel Lopez Obrador sorte de cette apparente bonhommie désinvolte qui le caractérisait depuis le début de la crise sanitaire... laquelle soit dit en passant a fait pour le moment près de mille morts et 10 500 contaminés au Mexique.

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AMLO, pour désigner le président de gauche par son acronyme et surnom, a tenté d'afficher sa reprise des choses en main en annonçant pour 24 milliards d'euros de mesures économiques censées atténuer les effets combinés, donc, de la mise à l'arrêt forcé de l'économie mexicaine par le coronavirus et la chute des cours du brut.

La Jornada détaille ce plan d'urgence, centré autour de 11 mesures d'austérité pour les services de l'Etat, la réduction du train de vie des administrations (les hauts fonctionnaires vont par exemple voir leur prime de Noël supprimée et leur traitement réduit de 25%) tout en maintenant les programmes sociaux et le montant des retraites. 

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Mais ce qui est surtout remarqué par la presse mexicaine, c'est la poursuite pr AMLO  de plusieurs grands chantiers comme la construction d'un aéroport et d'une raffinerie... comme quoi le "monde d'après" au Mexique n'a pas l'air de devoir être particulièrement frugal en hydrocarbures.

Et c'est bien là le soucis, enchaîne l'édito d' El Universal : tout reste centré sur l'économie du pétrole et non pas les économies de pétrole. Le Mexique s'entête dans son ultra-dépendance à la manne prétrolière. 

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Construire une nouvelle raffinerie, alors que les cours s'effondrent, est-ce vraiment la bonne idée au bon moment ? Cette manière de foncer tête baissée dans une impasse, conclut Bénito Nacif dans son billet pour El Universal, fait parfaitement écho l'entêtement qui selon lui caractérise ce président mexicain qui multipliait encore ces derniers jours les voyages à travers le pays et les bains de foule avec poignées de main à volonté, accusé d'agir "depuis le début de la crise comme un joueur compulsif" : il voit qu'il est en train de perdre gros mais sa seule réponse, c'est de doubler la mise.

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