

Des manifestations d'agriculteurs indiens bloquent certains accès à la capitale ; ils dénoncent une réforme agraire qui les prive de protections face aux appétits des spéculateurs privés. En Hongrie, réactions après l'arrestation à d'un eurodéputé du Fidesz en pleine partie fine dans un bar gay.
Des milliers de paysans en colère sont aux portes de New Delhi depuis bientôt une semaine.
Plusieurs accès routiers à la capitale de l'Inde, principalement au nord-ouest, sont bloqués par des capements qui réunissent de milliers de fermiers. Rien que ce mardi, selon les infos d’ India Today, ils ont submergé trois nouvelles routes que les policiers déployés en nombre avaient déjà barricadées pour éviter que les agriculteurs en colère et leurs tracteurs n’entrent dans New Delhi.
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Car ces jacqueries indiennes durent depuis déjà six jours, note l’ Hindustan Times, elles "durent depuis déjà six jours et ne donnent aucun signe d’apaisement" : ce qui les porte, c’est le rejet de trois lois de réforme agraire voulues par le gouvernement de Narendra Modi et qui modifient profondément l’organisation du secteur agricole (dont Al Jazeera nous rappelle qu’il fait vivre 60% de la population indienne).
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Cette réforme, le gouvernement la présente comme un progrès pour les agriculteurs en ce qu’il supprime des intermédiaires et devrait leur permettre de mieux gagner leur vie. Mais il y a un corolaire, soulevé par l’opposition et les organisations de fermiers : ce qui est prévu par cette réforme, détaille encore l’ Hindustan Times, c’est que les grands groupes de l’agro-business vont pouvoir traiter directement avec les agriculteurs, sans passer par les fameux intermédiaires, qui sont ne fait les marchés agricoles contrôlés par l’Etat et tout ce qui permettait jusque-là de garantir des prix et des revenus décents aux petits producteurs. En les mettant à la merci des sociétés privées qui ont leur propre système de stockage de la matière première et spéculent ainsi sur les prix de revente des productions, il y a un risque bien réel de déstabiliser toute l’agriculture indienne, jusque-là on l’a compris très régulée par l’Etat.
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Face à cette fronde des agriculteurs, dans un premier temps le gouvrnement de narendra Modi a tenté de minimiser la portée de la mobilisation, nous explique le magazine The Caravan ; il a fait remarquer que les milliers de paysans venus camper aux portes de la capitale viennent pour la plupart du Penjab et d’un autre Etat du nord de l’Inde géré par le Congrès, le principal parti d’opposition accusé donc d’instrumentaliser cette question de la réforme agraire en répandant de fausses informations.
Il a aussi expliqué que les agriculteurs mécontents avaient "mal compris" la réforme, que tout s’arrangerait une fois qu’il aurait tout bien réexpliqué (on connaît bien ce refrain-là en France, mais comme chez nous, ça n’a pas du tout marché). Et enfin le gouvernement et les médias qui lui sont loyaux ont tenté de faire passer la mobilisation paysanne pour un mouvement infiltré par de dangereux séparatistes sikh, puisque là encore la plupart des manifestants sont de religion sikh, très présents dans les régions du Penjab et de l’Haryana d’où tout est parti.
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Mais, qu’on ne s’y trompe pas, ajoute The Caravan, l’Inde est bien là face à un "mouvement de masse", venu de la base pour demander des comptes à un Narendra Modi accusé de favoriser les intérêts de l’agrobusiness au détriment de ceux de son peuple.
Des négociations devraient finalement reprendre ce mercredi entre le gouvernement et les syndicats agricoles, mais le Premier ministre nationaliste est prévenu par The Indian Express : jouer la montre et parier sur l’épuisement du mouvement ne serait pas une bonne stratégie, car la saison de semis du blé est terminée et les paysans du nord de l'Inde ont devant eux tout le temps nécessaire pour inscrire leur mobilisation dans la durée.
Impossible ce matin de résister à la tentation d’aller lire la presse hongroise.
Il fallait savoir ce que les médias à Budapest disaient de cette étonnante histoire révélée hier par Le Soir à Bruxelles, cette descente de police dans un bar gay de la capitale européenne, fermé pour cause de confinement mais où les policiers ont tout de même dérangé 25 convives, pour la plupart nus et pour la plupart des hommes, en train vous l’aurez compris de participer à une 'partie fine", une "partouze" ou un "gang-bang", selon les différents termes choisis par les médias belges.
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Tout cela n’aurait pas grand intérêt, si les règles sanitaires n’avaient pas été enfreintes... mais surtout si un homme n’avait tenté de s’enfuir par la gouttière avant d’être récupéré par la marée-chaussée, en possession de drogues et nanti d’un passeport diplomatique : il s’agissait d’un député européen du parti conservateur hongrois au pouvoir, le Fidesz ; et même l’un de ses plus éniments représentants à Bruxelles en la personne de Jozsef Szajer. Nul autre, rappelle le site hongrois indépendant Telex, que l’homme qui a présidé à la rédaction de la nouvelle Constitution hongroise, dans laquelle le Fidesz a bien insisté pour que le mariage soit clairement limité à l’union entre un homme et une femme.
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Le journal en ligne 24.hu s’amuse de voir ses collègues de la télé nationale ne pas livrer, dans un premier temps mardi, certains détails de l’affaire bruxelloise, parlant d’une "fête interdite pour cause de confinement" sans entrer dans certains détails qui pourraient embarrasser le Fidesz et le Premier ministre Viktor Orban, toujours prompt à dénoncer ce "lobby LGBT qui gangrène l’Europe et l’éloigne de ses racines chrétiennes".
Jozsef Szajer a démissionné il y a deux jours, avant que la raison n’en soit révélée. Son parcours, résume Index, l'aura conduit "de la cathédrale à la gouttière". On notera toutefois que l’eurodéputé n’étais pas lui-même très connu pour ses sorties homophobes ; mais il cautionnait la ligne très conservatrice de son parti et c’est ça qui vaut aujourd’hui d'inévitables procès en hypocrisie aggravée.
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Et comme les médias contrôlés par Viktor Orban ne pouvaient pas noyer le poisson très longtemps, ce matin ils s’interrogent comme HVG sur le fait que la descente de police dans le bar gay ait eu lieu, alors que la Hongrie est en conflit avec le reste de l’UE sur le respect de l’état de droit et le budget de l’Union. Dans une Bruxelles décrite comme un "nid d’espions" toujours à la recherche de moyens pour affaiblir leur sadversaires, le grand tort de Jozsef Szajer aurait donc été de garder le secret sur son "style de vie répréhensible", cultivant ainsi une "faiblesse personnelle" qui a offert une arme redoutable à ceux qui voulait souiller le Fidesz.
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"Pour le moment ils ne s’en sont pris qu’à Szajer", conclut le site orbaniste HVG, comme pour insinuer qu’un complot plus large serait à l’œuvre à Bruxelles contre la Hongrie.
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