

Alors que de nombreux candidats de l'opposition radicale à Vladimir Poutine avaient été empêchés de se présenter aux municipales de Moscou, les partis de l'opposition modérée semblent gagner du terrain. Donald Trump invite les talibans afghans à Camp David avant de faire machine arrière.
Il y avait des élections locales et régionales en Russie ce dimanche, et elles marquent un peu plus encore le décalage qui s'installe entre le pays et sa capitale.
Si l'on se fie aux dernières dépêches de l'agence Interfax sur les résultats (partiels) de ces scrutins très variés, il est difficile de ne pas constater deux tendance opposées : d'un côté il y a le pays, hors Moscou, où toutes les élections de gouverneurs par exemple se sont soldées par la victoire confortable du candidat présenté ou soutenu par le parti présidentiel ; et de l'autre il y a donc Moscou, où l'opposition, semble en passe de réaliser un score historique.
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Ce n'est pas vraiment une surprise, d'ailleurs la campagne pour le parlement municipal de la capitale avait complètement occulté les autres, avec ses candidats indépendants empêchés de concourir et ses manifestations de soutien qui ont rassemblé des dizaines de personnes presque tous les week-end du début de l'été...
Dans la région de Moscou, donc, nous dit Interfax, "des candidats de l'opposition sont en tête dans 20 circonscriptions sur 45", ce qui fait pronostiquer à agence que "l'opposition devrait représenter environ un tiers de la future assemblée municipale".
Encore faudrait-il s'entendre sur le terme même d'"opposition".
Car les trois partis qui bénéficient de ces bons scores (le Parit communiste, la plateforme de gauche "Russie Juste" et le parti social-libéral "Iabloko", selon le site alternatif Meduza, c'est "l'opposition à l'intérieur du système" : une opposition plutôt compatible avec Russie Unie, le parti jusque-là hégémonique de Vladimir Poutine et qui de plus en plus se retrouve en situation de gouverner avec ces trois formations. D'ailleurs, dès hier soir le maire sortant, Sergey Sobianin a dit au groupe de média RBK tout "le respect" qu'il a pour les Communistes, Iabloko et Russie Juste, et combien il pense que "cette diversité politique grandissante devrait être bénéfique" à son prochain mandat.
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Toujours est-il que lors des précédentes municipales, rappelle Meduza, "seuls 7 candidats issus de cette opposition-là avaient au final obteniu un siège à la Douma moscovite"... Cette fois ce sera beaucoup plus, et ça fait dire à Vedomosti que "le parti du pouvoir a perdu Moscou" : les candidats soutenus par les autorités ont été battus dans plus de la moitié des circonscriptions où il n'y avait qu'un seul élu à désigner, même si les grosses circonscriptionsdevraient permettre in fine à Russie Unie de sauver l'essentiel et de garder la Mairie.
Alors forcément, on ne peut pas s'empêcher de se demander si la déconvenue pour le pouvoir n'aurait pas été plus cinglante encore, à Moscou, si les leaders de l'opposition véritable n'avaient pas été empêchés de se présenter ?
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Eh bien pas forcément, à croire Daria Garmonenko de la Nezavissimaya Gazeta. Car il faut tenir compte de l'abstention qui affiche un taux sidérant de 80% à l'échelle nationale. On peut bien sûr y voir le désintérêt des électeurs pour une élections sans réel choix, et donc sans enjeu... ou bien on peut, comme la journaliste, l'interprêter comme un échec de la stratégie mise en place à la veille du vote par Alexey Navalny. Le plus médiatique des opposants à Vladimir Poutine avait donné à ses sympathisants des consignes de vote soi disant "intelligent", vote utile, pour maximiser le chances de faire perdre le maire sortant. Cela a peut-être donné un peu plus de voix aux candidats communistes par exemple... mais cela a surtout décontenancé, refroidi certains moscovites qui sont restés chez eux refusant qu'on leur dise pour qui voter, d'autant plus si c'était un communiste ou un autre représentant de l'opposition "acceptable".
On revient à présent sur l'échec ce week-end des pourparlers de paix menés depuis un an entre les Etats-Unis et les talibans d'Afghanistan.
Il y a une semaine, la diplomatie américaine annonçait à Kaboul un accord de principe trouvé avec les talibans pour ramener la paix civile en Afghanistan et permettre le retrait militaire des Etats-Unis. Mais samedi, d'un tweet, Donald Trump a enterré tout ce processus : il a annoncé la fin des négociations, puisque les talibans n'ont apparemment aucune intention de cesser leurs attentats meurtriers qui ont fait une trentaine de morts dont un soldat américain rien que la semaine dernière.
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Mais ce qui retient l'attention du New York Times, c'est l'autre annonce fortuite de Trump samedi : l'annulation du'ne rencontre secrète qui, découvrait-on, devait se tenir dimanche avec le gouvernement officiel afghan et des talibans sur le sol américain. Et même pas n'importe où sur le sol américain : dans la résidence présidentielle de Camp David, le saint des saints diplomatiques où ne sont reçus habituellement que des chefs d'Etats et où ont été signés de grands traités de paix.
Des talibans à Camp David, l'idée-même paraît inconcevable aux médias afghans, à commencer patr la chaîne ToloNews, qui semblent finalement plutôt soulagés de voir que les Américains renoncent à discuter avec le mouvement fondamentaliste.
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Et pourtant, cette idée d'inviter les talibans à camp David avait bel et bien germé la semaine dernière dans le cerveau de Donald Trump en personne. C'est encore The New York Times qui nous raconte la génese de ce projet un peu délirant, où l'on retrouve tous les traits caractéristiques de la diplomatie à la mode Trump : ce côté impulsif, ce mépris des convenances et des symboles, et surtout ce rêve tenace d'obtenir le prix Nobel de la paix, cette "ambition ardente qui pousse Donald Trump à rechercher le coup diplomatique qui lui permettra de mettre en scène une vraie réussite sur la scène internationale".
Ajoutez à celà le fait que le président a promis à ses électeurs il y a trois ans de mettre fin à la guerre en Afghanistan, de ramener les soldats américains à la maison... Dès lors, oui, l'idée de faire venir, en secret, des talibans à Camp David, à trois jours des commémorations du 11 septembre s'était imposée dans l'esprit de de Donald Trump. Elle donnait, cette idée, des boutons à John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche qui avait argumenté (contre l'avis du secrétaire d'Etat Mike Pompeo) qu'on "pourrait aussi bien ordonner le retrait des Marines d'Afghanistan sans pour autant s'acoquiner avec des barbus qui ont du sang américain sur les mains" .
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C'est peut-être bien lui, John Bolton, qui aura eu le dernier mot. En tous cas ce n'est pas demain que l'on verra les talibans serrer la main du président afghan Ashraf Ghani sur les pelouses de Camp David. Et les invités, décommandés au dernier moment, ne semblent pas avoir apprécié la méthode : BBC News cite le communiquémenaçant des chefs talibans hier, selon qui "les Américains ont plus à perdre qu'eux" dans un arrêt des négociations.
Le pire est peut-être à venir, mais selon le quotidien conservateur The Washington Examiner, "Donald Trump a eu raison d'annuler la rencontre de Camp David tout comme il avait d'ailleurs eu raison de vouloir l'organiser". Tout de même, nous dit The Guardian, ce reculade au dernier moment nous confirme que le président américain est un expert dans "l'art de souffler le chaud et le froid" quasiment en même temps... au risque de récolter la tempête.
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