La destruction de quartiers populaires soulève la colère en Egypte

Abdel-Fatah Al-Sissi face à une nouvelle contestation (montage)
Abdel-Fatah Al-Sissi face à une nouvelle contestation (montage)  - www.thelenspost.com
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L'Egypte est le théâtre depuis trois jours d'une série de manifestations qui réclament la démission du président Al-Sissi. Tout est parti de la destruction par l'armée de centaines de constructions illégales. Au Royaume-Uni, la presse réagit plutôt froidement aux durcissement des mesures anti-COVID.

Les manifestations hostiles au président Al-Sissi se multiplient depuis trois jours en Egypte. 

Le réveil de la rue egyptienne a commencé à faire parler dans la presse du monde arabe ce dimanche, quand comme l'a constaté la chaîne Al Jazeera des milliers de personnes ont pris part à des manifestations dans une quinzaine de villes  et de quartiers du Caire. 

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Au début, avec le site d'info Middle East Eye,  on a cru qu'il s'agissait simplement de tentatives limitées de déjouer la chape de plomb policière qui réprime toute critique du pouvoir, et de commémorer l'anniversaire des rassemblements de l'an dernier quand l'homme d'affaire et lanceur d'alerte anti-corruption Mohammed Ali avait lancé des appels à renverser le dictateur Al-Sissi.

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Mais les manifestations sporadiques de dimanche, reprend ici   Al Jazeera, ont continué, lundi elles se sont étendues à d'autres villes, des vidéos de cortèges enthousiastes chanteant "Al-Sissi, démissions" (ou même de véhicules de police incendiés) ont galvanisé les foules, les hashtag appelant à descendre dans la rue se sont multipliés sur Twitter... Et voilà comment on en arrive à une situation dans laquelle le journal en ligne indépendant The Lens Post  veut voir rien de moins que le "début d'une nouvelle révolution égyptienne".  On leur laissera cette formule et ce pronostic pour le moment, mais toujours est-il, comme le dit The Lens Post, que cette mobilisation est d'ores et déjà notable, en ce qu'elle a réussi très vite à s'étendre dans plusieurs régions de l'Egypte, dans des villages où elles expriment une colère généralisée contre le régime militaire de Abdel-Fattah Al-Sissi. 

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Tout ça, face à des forces de sécurité déployées en masse : d'après le Middle East Monitor, des barrages routiers installés sur les points d'accès aux lieux de rassemblements, des policiers anti-émeutes qui n'ont pas fait de quartier pour disperser les cortèges. Selon les informations d' Al Araby-Al-Jadid, depuis dimanche des centaines de manifestants, pour la plupart des jeunes hommes, ont été arrêtés et jetés en prison. 150 d'entre eux font face à des poursuites en justice pour rien de moins que "participation à une organisation terroriste", histoire de dissuader ceux qui auraient été tentés de les rejoindre dans la rue. Ca ne fonctionne pas tant que ça puisqu'après trois jours, la mobilisation ne semble pas faiblir.  

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Ce qui est marquant dans ce réveil égyptien c'est qu'il part de revendications très locales et concrètes.  Comme l'écrit toujours dans Al Araby-Al Jadid l'éditoraliste en exil Wael Qandil, les premières fissures dans "le silence et la léthargie imposées au peuple par la dictature Al Sissi" sont apparues quand le général-président a envoyé l'armée dans des villages et quartiers populaires des grandes villes pour y démolir des centaines de maisons (et même des mosquées) construites illégalement.  Face à cette "menace immédiate, vitale" de perdre leurs foyers, les habitants de ces quartiers se sont élevés contre les militaires et ont été rejoints par d'autres, toujours plus nombreux. 

Abdel-Fattah Al Sissi, ajoute Al Jazeera, a également déclenché la colère à Alexandrie quand il a décidé d'allouer à l'armée des dizaines d'hectares de terres reconnues d'utilité publiques, une largesse qui menace directement, nous dit-on, un hôpital connu pour opérer gratuitement les tumeurs cancéreuses.  

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"C'est comme ça que commencent les révolutions", le mot est à nouveau lâché par l'éditorialiste Wael Qandil qui constate que "le régime lui-même réagit bel et bien comme s'il était face à une menace d'ordre révolutionnaire". La réalité, conclut l'éditorialiste réfugié à Londres, c'est que "tout le monde attend cette nouvelle révolution en Egypte, tout le monde sait qu'elle finira par arriver... reste à savoir sous quelle forme",  cette fois, ou la prochaine...  

Un coup d'oeil à présent sur ce que la presse britannique dit des nouvelles mesures anti-COVID annoncées mardi soir par Boris Johnson.  

Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est la douche froide pour les sujets de sa Majesté. 

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"Le premier ministre n'y est pas allé de main morte", titre en Une le Daily Mail, pour dire aux Britanniques que l'heure était grave, qu'il fallait durcir les règles face à la pandémie au risque de devoir en passer par un reconfinement strict. Le registre de la gravité et de la menace, donc, brandi par Boris Johnson et qui lui est reproché par le Mail qui retient surtout que les amendes pour non-respect des mesures sanitaires sont relevées à 200 livres soit 217 euros, et que BoJo va faire appel à l'armée, rien de moins, pour appuyer la police dans son travail. 

"Nous allons au-devant de temps particulièrement difficiles... la bataille contre le Covid est loin d'êttre perdue... c'est un combat dont l'humanité sortira vainqueur, si elles e montre unie et solidaire" : autant de citations quasi-churchilliennes que The Times met également en Une ce matin. 

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Le ton, forcément, est plus léger et goguenard sur la première page du tabloïd Daily Mirror, titré en mode western "Boris au saloon de la dernière chance", référence aussi à cette mesure très impopulaire confirmée hier : la fermeture de tous les pubs à 22 heures désormais. 

Mais dans son style inimitable, c'est le Daily Star qui a la dent la plus dure contre le Premier ministre britannique. On le voit sur la Une affublé de la perruque rouge de clown Bozo et critiqué pour ses  revirements irresponsables face au Covid 19 : "d'abord on nous a dit de retourner au travail et maintenant on nous dit de télétravailler ; on nous a dit que ça ne servait à rien de porter un masque et maintenant on envoie l'armée pour nous verbaliser si on n'en porte pas ; on rouvre les stades puis on nous empêche d'aller voir les matchs ; on rouvre les pubs pour les fermer à dix heures du soir !

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"Les Britanniques deviennent fous face à tant de contradictions", et d'aprèds le Daily Star ils commencent déjà se demander si Noël aussi va finir par être annulé cette année.