

Près de trois jours après l'attaque d'un collège public dans le nord du Nigeria, le sort de centaines d'adolescents inquiète la population, et ce drame met en lumière le bilan sécuritaire désastreux du président Muhammadu Buhari. En Pologne, des femmes contraintes à aller à l'étranger pour avorter.
Beaucoup d’incertitudes sur le sort de centaines de collégiens au Nigeria.
Environ 300 adolescents, tous des garçons, sont portés disparus depuis plus de deux jours maintenant dans une forêt du nord du pays, après qu’ils ont fui, dans la nuit de vendredi à samedi, l’attaque de leur école publique secondaire par des dizaines d’hommes armés à moto.
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D’après le récit qu’en fait Al Jazeera, au milieu de la nuit les forces de sécurité locales sont intervenues face aux assaillants, les échanges de tirs ont été intenses, et une grande majorité des 839 enfants hébergés dans les dortoirs ont fui vers la forêt toute proche.
Sauf que le lendemain puis le surlendemain, tous ne sont pas ressortis des bois, et certains de ceux qui sont revenus ont raconté que des centaines de garçons avaient été faits prisonniers par les assaillants présentés par les autorités nigérianes, dans le journal en ligne pro-pouvoir Naija News, comme des membres de ces groupes criminels armés mobiles qui comptent des centaines d’hommes et sèment régulièrement la terreur dans cette région frontalière du Niger.
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Naija News, toujours, assure de source présidentielle nigériane que "seulement 10 collégiens seraient vraiment retenus en otages, emmenés de force par leurs ravisseurs dans une de leur cachette qui aurait été identifiée et serait à l’heure actuelle encerclée par l’armée". Les autres collégiens disparus seraient donc toujours cachés dans la forêt, ou seraient rentrés chez leurs parents sans prévenir la police.
Mais ces informations, qui se veulent plutôt rassurantes, ne convainquent pas une bonne partie de la presse nigériane : elle s’en tient aux déclarations hier du gouverneur de la région où a eu lieu l’attaque et qui parle lui de 333 enfants toujours portés disparus.
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Et de fait, l’inquiétude des parents restait très vive ce dimanche, témoigne le quotidien Vanguard, avec des manifestations de centaines de personnes dans les rues de la ville de Kankara où se trouve le collège attaqué, principalement des parents d’enfants disparus venus de toute la région pour avoir des informations sur le sort de leurs enfants. Près de 72 heures après l’attaque, écrit Vanguard, dans cette foule rassemblée l’inquiétude se double d’une colère grandissante contre les autorités qui ne sont ni capable de leur ramener leurs garçons, ni même de leur dire ce qui se passe vraiment.
Et les critiques, ajoute le quotidien The Punch, se concentrent surtout sur la personne du président nigérian Muhammadu Buhari. Il est originaire de cette région de Katsina, il s’y trouvait ce week-end en visite privée, mais il n’a pas jugé bon de venir à Kankara pour gérer cette crise au plus près, pour rassurer les parents surtout ; c’est le principal reproche qui lui est adressé.
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Mais plus largement, selon le parti d’opposition PDP cité par le Daily Post de Lagos, ce que révèle cette affaire de collégiens portés disparus, c’est "l’échec du président Buhari à protéger les Nigérians" (en particulier ceux des régions du Nord) de la violence des groupes criminels armés qui restent insaisissables et impunis.
Le constat est le même dans le Financial Times britannique selon qui l’attaque de Kankara met en lumière le (mauvais) bilan sécuritaire de Muhammadu Buhari. Le pays le plus peuplé d’Afrique vit dans la crainte des assauts de ces bandits de grand chemin qui multiplient depuis des mois les attaques du type de celle de vendredi et s’enrichissent ensuite avec les rançons versées par les familles sans que rien ne parvienne à enrayer cette spirale criminelle.
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"Les enlèvements crapuleux sont devenus l’industrie la plus lucrative du Nigeria", explique un spécialiste de sécurité citée par le FT ; "les violences policières aussi explosent depuis le début du mandat de l’actuel président", lequel avait pourtant essayé de se présenter en champion de la sécurité en 2015 quand il avait annoncé avoir eu la tête du goupe islamiste Boko Haram.
Sauf que Boko Haram est toujours là, soupçonnée d’avoir frappé pas plus tard que ce samedi, "avec une barbarie inouïe" selon l’AFP, massacrant au moins 27 villageois dans l’Est du Niger, tout près de la frontière avec le Nigeria.
Changeons de continent, pour évoquer la Pologne et ce combat au long cours pour tenter de sauver le droit à l’avortement.
Un droit qui n’en finit pas d’être rogné, au point d’en être devenu quasi-inexistant en Pologne sous le gouvernement de droite très conservatrice mené par le parti Pis, Droit et Justice. Ce dimanche, rapporte la Gazeta Wiborcza, des milliers de Polonais ont à nouveau manifesté, comme chaque dimanche depuis des mois, pour protester contre ces modifications de la loi qui mettent la Pologne selon eux au ban de l’Europe et de l’état de Droit.
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Ils ont aussi été rejoints par d’autres manifestants hostiles au governement, des agriculteurs, des artisans, qui eux dénonçaient la mauvaise gestion de la crise sanitaire en Pologne ; tout ce monde s’est retrouvé autour de la dénonciation d’un "virage autoritaire" du pouvoir polonais, et comme ce dimanche c’était le jour anniversaire de l’instauration de la loi martiale, de l’état de siège en 1981 par les autorités communistes, le parallèle historique était tout trouvé… et les forces de l’ordre y ont apporté du crédit, estime la Deutsche Welle, en déployant un dispositif de maintien de l’ordre vraiment intimidant et disproportionné par rapport à l’ampleur réelle de la manifestation.
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Mais "il n’y a jamais trop de policiers", comme l’a assuré le porte-parole de la police de Varsovie à la Gazeta Wyborcza ; quant aux femmes polonaises qui se retrouvent déjà dans la quasi-impossibilité d’exercer leur droit à l’IVG, elles sont de plus en plus nombreuses à devoir aller à l’étranger pour avorter dans de bonnes conditions, nous disent deux reportages de la BBC et du Guardian publiés ce week-end.
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A Prague en République tchèque par exemple, les cliniques sot contactées, avant même que la loi restreignant l'avortement soit entrée en vigueur, par ds centaines de femmes polonaises désemparées d’être "traitées dans leur pays comme des criminelles alors qu’elles sont les victimes" de décisions politiques, idéologiques de la part de ces hommes ultra-conservateurs qui dirigent leur pays... et ce alors que, comme nous le rappelle The Guardian, une majorité de Polonais ne soutient pas la future loi qui durcit drastiquement le recours à l’IVG en Pologne.
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