Des manifestations de Tchadiens réclamant une transition civile et démocratique du pouvoir après la mort du président Idriss Deby ont été violemment réprimées. La France durcit le ton face au Conseil de transition militaire. La Chine en déclin démographique, bonne ou mauvaise nouvelle ?
Une semaine après la mort d’Idriss Deby, certains Tchadiens ne se résignent pas à ce que son fils et quelques généraux lui succèdent au pouvoir.
Des Tchadiens ont mené ce mardi une première journée de mobilisation à travers le pays. Ces manifestations réclament une transition civile et non militaire du pouvoir et ont sévèrement été réprimées par des forces de l’ordre "rapidement débordées" selon le site d’info Tachad, de N’Djamena. L’armée a été appelée en renfort, il y a eu des tirs à balles réelles sur les manifestants et l’on dénombrait à la mi-journée au bas mot cinq, voire neuf morts.
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Cette journée, écrit Tachad, c’était le "baptême du feu" et de la rue, pour le fils d’Idriss Deby, et selon cette fois Le Djely guinéen, le général Mahamat Idriss Deby a "échoué lors de ce premier test face à l’opposition et à la société civile tchadienne". En laissant se dérouler une "répression aussi brutale, Deby-fils confirme que la dérive autoritaire du régime restera la même» que pendant les 30 ans de règne son père : "lui et ses camarades de l’armée sont indignes de la confiance que la communauté internationale semblait avoir placée en eux pour instaurer une transition démocratique du pouvoir".
Et à entendre les slogans reproduits dans les vidéos de manifestations que diffuse le Journal du Tchad, la France est bien visée lorsqu'on parle de communauté internationale : Emmanuel Macron est allé à N'DJamena la semaine dernière pour rendre hommage au dictateur décédé et apporter son soutien à son fils. Les images de ce mardi et les morts par balles semblent d'ailleurs avoir eu un impact au Palais de l’Elysée, remarque le Journal du Tchad. Le même jour Emmanuel Macron affichait en effet un changement de position vis-à-vis de Mahamat Debi et de son Conseil Militaire de Transition.
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Il faut noter qu’Emmanuel Macron a tenu ces propos sur le perron de l’Elysée en présence du président de République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, comme pour mettre en avant le fait que le recadrage vient à la fois de Paris et des voisins africains. En nommant ce qui est réellement en train de se mettre en place au Tchad, à savoir une succession autocratique, une poursuite de l’accaparation du pouvoir par les militaires et le clan Debi, le président français a condamné fermement la répression meurtrière des manifestations.
"La France reste au cœur du jeu tchadien", qu’on le souhaite ou qu’on le déplore, constate Davy Richard Sekone pour Aujourd’hui au Faso. Pour le journaliste burkinabé, s’il est vrai que "le coup d’Etat actuel est condamnable", et qu’il est "la conséquence des longs règnes, des élections de pacotilles et du culte de l’indispensabilité" trop longtemps entretenus par le néo-colonisateur français, blâmer seulement ce dernier sert surtout à se donner bonne conscience.
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"Il faut, conclut Davy Richard Sekone, que les Africains apprennent à se doter d’institutions et d’hommes d’Etats, à instaurer la démocratie comme tradition. Ce sera le début de la fin des problèmes avec leurs cortèges de malheurs". En attendant, d’après l’opposant et coordinateur de la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme Baldal Oyamta interrogé par Le Temps de Genève, l’appel au "dialogue national inclusif" lancé mardi soir par Mahamat Deby est disqualifié d’office par la répression des manifestations... qui vont se poursuivre, dans les prochains jours.
Cap sur la Chine à présent où les indicateurs démographiques pourraient passer au rouge.
C’est en tous cas ce que prédit The Financial Times selon qui les autorités chinoises repousseraient depuis des semaines la publication des résultats du grand recensement de la population mené l’an dernier. Ces chiffres indiqueraient que la population a diminué en Chine pour la première fois depuis 1949 et les ravages du "grand bond en avant" maoïste.
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Dans un pays qui affiche une population d’1,4 milliards d’habitants, et qui a mené pendant des décennies une politique très ferme de l’enfant unique pour justement limiter son accroissement démographique, on aurait pu penser qu'il s'agissait d'une bonne nouvelle. Eh bien non, apparemment c’est un problème car on craint que cela ne donne de la Chine l’image d’un pays qui a atteint sa limite, un pays en déclin et qui plus est un pays qui voit sa population vieillir sans savoir comment gérer cette nouvelle donne.
Ce reflux démographique, poursuit Sun Yu pour le Financial Times, pourrait bientôt faire perdre à la Chine son statut de pays le plus peuplé au monde, au profit de l’Inde. Idée difficile à avaler pour les Chinois qui vivent dans le culte de la croissance exponentielle de leur économie et qui craignent de la voir faiblir à mesure que la consommation va fatalement réduire en même temps que le nombre de consommateurs.
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Pour la Chine, confirme The South China Morning Post, voir sa population diminuer revient à voir son image d’hyperpuissance écornée dans l’œil de sa population mais surtout dans celui de ses rivaux. Pékin peut toujours se consoler en lisant dans la Nikkei Asian Review, les résultats du recensement des Etats-Unis publiés ce mardi. Ils confirment les effets combinés de la pandémie, de la politique de limitation de l’immigration sous Donald Trump et du vieillissement de la population américaine : celle-ci n’est pas (encore) en déclin, mais elle n’avait plus si peu augmenté sur une décennie depuis l'époque de la Grande Dépression, il y a près d’un siècle.
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