Les Britanniques s'inquiètent de la multiplication des arrivées de migrants par bateau sur les côtes du Kent, en provenance de France. Paris a convenu de mesures pour tenter de les limiter. Plébiscite ou "farce" électorale meurtrière au Bangladesh ? La contestation du jambon de Noël au Venezuela.
Londres et Paris ont conclu en urgence cette nuit un accord pour tenter de limiter l'arrivée en Angleterre de migrants de plus en plus nombreux à tenter la traversée de la Manche.
Ça fait suite, nous dit la BBC, à l'arrivée, sur une plage de Douvres hier matin, de 6 Iraniens, à bord d'un canot pneumatique ; le même genre d'embarcation avait permis à 12 autres personnes, vendredi, d'arriver tout près des célèbres falaises blanches du Kent, où ils avaient été pris en charge par les garde-côtes britanniques.
En tout, plus de 200 migrants ont été interceptés sur la Manche depuis fin octobre. Cette nouvelle route-là de l'immigration illégale est devenue en deux mois "un danger majeur", à en croire le Ministre de l'Intérieur britannique Sajid Javid qui a donc écourté ses vacances en famille hier, précise la BBC, pour appeler au téléphone son homologue français Christophe Castaner et obtenir de lui des engagements : plus de patrouilles en mer, plus de coopération pour démanteler les réseaux de passeurs, et plus d'information en direction des migrants côté français sur les risques que présente cette traversée.
Car "la Manche est l'une des voix maritimes les plus fréquentées au Monde", nous rappelle Sky News : un trafic incessant de cargos, un danger permanent de chavirage et de noyade... mais les candidats à la traversée, qui fuient la guerre en Syrie ou le désastre économique en Iran, "se disent prêts à risquer leur vie une fois de plus", tant l'Angleterre leur semble proche.
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Et si ce sont principalement des Iraniens que l'on retrouve sur les zodiacs, nous dit encore Sky News, c'est que des réseaux de passeurs sont désormais bien constitués côté français, et qu'ils ont des ramifications jusqu'en Serbie : le pays des Balkans a en effet mis en place en août 2017 une exemption de visa pour les Iraniens. En théorie, c'était pour favoriser le tourisme, mais ça a permis à des milliers de jeunes d'Iran de rejoindre Belgrade et d'y emprunter la route migratoire des Balkans.
C'est d'ailleurs cela, ça qui fait dire à The Independent, que les traversées illégales de la Manche risquent de s'amplifier encore, jusqu'à devenir "hors de proportion" et surtout "hors de contrôle" pour les autorités.
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Mais tout de même, "gare à ne pas faire croire que la Manche est en train de devenir une nouvelle Méditerranée", met en garde un avocat anglais spécialisé dans le droit d'asile, dans les colonnes de The Independent qui n'hésite pas à parler d'une "hystérie anti-migrants" opportuniste de la part du ministre de l'Intérieur Javid dans son "insistance cynique" à mettre en Une des journaux un phénomène pourtant loin d'être nouveau. Mais tout semble bon, par les temps qui courent, pour faire parler d'autre chose que du Brexit, et pour rejeter la faute sur la France, accusée de complaisance, ou en tout cas de passivité coupable, face aux passeurs.
Un scrutin crucial, ce lundi au Bangladesh : les législatives ont tourné au plébiscite en faveur de la première ministre Cheikh Hasina.
100 millions d'électeurs appelés aux urnes dans le sixième pays le plus pauvre au monde : à en croire le rapport de la Commission électorale bangladaise, l'élection d'hier a été un remarquable succès. Un "scrutin de tous les records", commentent même les envoyés spéciaux du Guardian à Dacca : Sheikh Hasina et son parti, l'Awami League, conservent la majorité pour un troisième quinquennat de suite, du jamais vu, avec un score fracassant de 287 députés élus sur les 298 sièges qui étaient à pourvoir.
Mais il y a un autre chiffre qui vient ternir le bilan de cette journée de vote : 17 personnes au moins ont été tuées hier dans des affrontements entre les partisans de l'opposition et les forces de l'ordre. Une opposition, nous rappelle le South China Morning Post, dont la grande figure charismatique, Khaleda Zia, a suivi le scrutin depuis la prison où elle a été jetée suite à des accusations de corruption. Le quotidien chinois insiste aussi sur les semaines de répression violente qui ont ciblée cette opposition bangladaise avant le vote d'hier, les médias privés d'internet dans les derniers jours de la campagne, autant de raisons qui font que le BNP, le Bangladesh National Party, parle de l'élection de ce dimanche comme d'une "farce" cruelle et meurtrière.
Le parti d'opposition conteste d'ailleurs la victoire de l'Awami League, et demande que le scrutin soit organisé à nouveau, cette fois par une administration indépendante. Mais il y a peu de chances, nous dit enfin Al Jazeera, que ses appels soient entendus par la communauté internationale : cette dernière préfère louer la stabilité offerte au pays par sa Première ministre, le miracle économique qu'elle lui assure dans ses usines de vêtements à bas coût, et le fait que le gouvernement de Cheikh Hasina, ces deux dernières années, a accepté d'accueillir près d'un million de réfugiés Roghyngias de Birmanie.
Un détour enfin par le Venezuela où l'on manifeste pour du jambon.
Oui mais pas l'importe quel jambon : le "Pernil navideño", c'est ce plat traditionnel que les Vénézuéliens mangent pendant les fêtes de fin d'année : une grosse pièce de porc cuite pendant des heures (vous retrouverez la recette sur le New York Times si ça vous tente) mais surtout, une denrée devenue quasi-introuvable dans un Venezuela confronté depuis plus d'un an aux pénuries alimentaires.
Sauf que cette année Nicolas Maduro avait promis qu'il y aurait bien du Pernil sur la table des fêtes : c'était pendant un meeting électoral fin octobre, et c'est le site d'opposition El Nacional qui a ressorti cette archive.
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Promesse électorale, donc, prise très au sérieuse par les Vénézuéliens : "du bon Pernil bien gras dans chaque foyer", annonçait le président chaviste, "dans tous les CLAP", ces groupements étatiques d'approvisionnement censés organiser le rationnement alimentaire face aux pénuries. Mais bien peu de foyers en ont reçu, et quand ils en ont eu il y en avait trop peu, ou bien il fallait encore le partager...
La promesse n'est donc pas tenue, alors des milliers d'habitants de quartiers populaires de Caracas manifestent depuis Noël : samedi, ils ont essayé de se rendre devant le palais présidentiel mais ont été très vite repoussés par les policiers. "Du gaz lacrymogène à la place du jambon de Noël", voilà comment le pouvoir tient ses promesses, résume le média en ligne Venezuela Al Dia.
Son concurrent Aporrea, du courant chaviste mais critique du gouvernement, nous explique que la "protestation du Pernil" porte en fait une colère bien plus large, d'une partie de la population qui crie famine et qui n'est pas celle que l'on voit défiler d'habitude pour la liberté, les droits de l'homme ou la démocratie.
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C'est finalement la promesse alimentaire non tenue qui met le feu aux poudres dans les bastions électoraux de Nicolas Maduro, et qui, toujours selon Javier Antonio Vivas Santana dans Aporrea, renvoit la "néo-dictature vénézuélienne dans les cordes"... reste à savoir si la corde tiendra ou cédera face à la pression de la rue en 2019.
Ecoutez aussi ce reportage à ce sujet diffusé dans notre journal de 8h du 25 décembre dernier :
Reportage de notre correspondant au Venezuela Benjamin Delille
1 min
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