Le Canada approuve le nouvel Alena : à quel prix ?

Justin Trudeau et Donald Trump au G7 de la Malbaie (Canada) en juin 2018
Justin Trudeau et Donald Trump au G7 de la Malbaie (Canada) en juin 2018 ©AFP - Ludovic MARIN
Justin Trudeau et Donald Trump au G7 de la Malbaie (Canada) en juin 2018 ©AFP - Ludovic MARIN
Justin Trudeau et Donald Trump au G7 de la Malbaie (Canada) en juin 2018 ©AFP - Ludovic MARIN
Publicité

La presse canadienne s'interroge sur les concessions faites par Justin Trudeau pour arracher un accord commercial avec les Etats-Unis et le Mexique. En Indonésie, les politiques sont mis en cause après le tsunami qui a dévasté l'île de Sulawesi. Les Macédoniens ont eux boudé le référendum d'hier.

A la Une de l'actualité internationale ce matin, un traité de "libre-échange" qui ne dit plus son nom. 

Exit l'Alena, accord de libre-échange nord-américain, voici enfin conclu, après des mois de crispations, "l'accord Etats-Unis-Canada-Mexique" !  C'est le Financial Times qui note cette modification d'intitulé, qui en dit long sur la logique à l'oeuvre dans l'Amérique de Donald Trump. 

Publicité

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Les négociateurs canadiens et américains sont donc arrivés à une terrain d'entente, tard dans la soirée d'hier : la nouvelle est arrivée d'Ottawa, où, note le quotidien québécois le Devoir, Justin Trudeau n'a pas hésité à convoquer ses ministres à 22 heures, pour l'officialiser. Et forcément la question ce matin, pour les journaux, de Toronto à Montréal, est de savoir "quelles concessions a dû faire Trudeau pour arracher la signature de Donald Trump ?". Réponse, croit savoir le Devoir : il a cédé sur les quotas laitiers. "Le Canada accepte d'ouvrir plus largement aux importations américaines son marché des produits laitiers, jusque-là très protégé" nous explique le Globe and Mail. 

Mais ce qui compte en dernier ressort, selon le quotidien de Toronto, c'est ce que Justin Trudeau a obtenu en échange : principalement la paix commerciale avec ses voisins d'Amérique du Nord, à en croire l'analyste Campbell Clark : "M_ieux vaut un accord médiocre que pas d'accord du tout_", tant les conséquences d'un échec des négociations auraient été plus graves encore.  

Car le Canada, nous dit encore le Devoir, évite à ses exportations d'acier, d'aluminium et d'automobiles, la menace des surtaxes douanières brandie par Trump.  Et sur l'autre gros sujet de discorde, le mécanisme de résolution des conflits commerciaux, Ottawa a réussi à obtenir le statu quo.  

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

La satisfaction, note enfin le Financial Times, s'exprimait aussi au Mexique, hier soir, avec plusieurs officiels qui saluaient une grande victoire du président Enrique Peña Nieto. Ce dernier voulait absolument que l'Aléna "nouvelle génération" soit ratifié avant le 1er décembre, quand le Parlement et la Présidence du Mexique basculeront à gauche.

Que peuvent les pouvoirs publics face au déferlement d'un tsunami ? La question taraude la presse indonésienne, trois jours après ce séisme et ce raz-de-marée qui ont fait plus de 830 morts sur l'île de Sulawesi (ou Célèbes).

Et aux images de dévastations, en Une des journaux de l'archipel, s'ajoutent ces interrogations portées par le Jakarta Post : "comment un pays aussi exposé aux colères de la terre, séismes, volcans, tsunamis, peut-il avoir aussi peu tiré les leçons des précédentes catastrophes naturelles ?" 

Carte tectonique de l'archipel indonésien
Carte tectonique de l'archipel indonésien
© Visactu

"La dernière dévastation en date", titre le journal, manière de dire, qu'un cataclysme en chasse un autre, en craignant déjà le prochain. D'autant plus rageant, nous dit le Jakarta Post, que le bilan humain va considérablement s'alourdir dans les prochaines heures, à mesure que les secours arrivent à s'approcher des grands immeubles et centre commerciaux éventrés des villes côtières de Palu et Donggala.  

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Cette île de Sulawesi est la plus exposée au monde au risque de raz-de-marée, induis par des tremblements de terre. Et pourtant, vendredi, le système d'alerte tsunami n'a été activé qu'au moment où la vague touchait les terres. "Pas assez de capteurs sismiques installés dans la région", a justifié, impuissante, la chef de l'agence indonésienne de géophysique" citée, là encore, par le Jakarta Post qui ne rejette pour autant pas toute la faute sur les politiques : il rappelle que le dernier tsunami en Sulawesi a frappé en 1990 et que depuis, "la connaissance des mesures basiques de survie s'est perdue dans la sagesse populaire, malgré les campagnes de prévention" menées par le gouvernement. Mais le journal a plus de mal à pardonner les erreurs d'urbanisme, ces constructions d'écoles ou d'immeubles réalisées tout près des côtes, malgré le risque. Avec, comme terrible illustration, cette grande mosquée de Palu, qui se vantait d'être tout près de la plage, et qui a aujourd'hui les pieds dans l'eau... sa belle coupole turquoise...  effondrée. 

Les Indonésiens, nous dit enfin le Jakarta Post, auront du mal à digérer... les images d'équipes de secouristes portant ostensiblement les logos des grands partis politiques, et rivalisant de sollicitude envers les victimes... devant les caméras de télévision.  Car la campagne des élections générales d'avril prochain vient de commencer en Indonésie...  La moindre des choses, conclut l'éditorial... aurait été de suspendre les opérations de communication politique, le temps de faire face, ensemble, à la dévastation.

En Macédoine, un OUI particulièrement timide pour le changement de nom.

Changement de nom de "l'Ancienne République Yougoslave de Macédoine" en "République de Macédoine du Nord" : vu de chez nous, la nuance peut sembler légère, et force est de constater que le référendum d'hier n'a pas soulevé les foules, note la Nova Makédonia qui rappelle les résultats : plus de 90% de "oui" au changement de nom, mais deux tiers des électeurs qui n'ont pas pris part au vote.  Apparemment, le Premier ministre Zoran Zaev a décidé de ne garder que la première partie du résultat, se satisfaisant de l'approbation massive de cet accord qu'il avait conclu avec le voisin grec. 

Il faut aussi rappeler, avec la chaîne macédonienne 24 Vesti, que l'enjeu du référendum se voulait beaucoup plus large, avec comme question posée, l'acceptation de l'accord avec la Grèce pour renommer le pays "Macédoine du Nord", mais aussi celle d'un rapprochement avec l'OTAN et l'Union Européenne. 

Centaines de manifestants en faveur du boycott du référendum dimanche soir à Skopje
Centaines de manifestants en faveur du boycott du référendum dimanche soir à Skopje
© AFP - Armend NIMANI

Côté grec, le journal E Kathimérini note qu'avec avec une participation bien en-deçà des 50% nécessaires pour valider le référendum, on n'est en théorie pas beaucoup plus avancé sur la suite du processus. Sauf que dans la soirée d'hier, Zoran Zaev a tranché : faute d'approbation claire du peuple, il se contentera de la signature du Parlement macédonien. 

D'ailleurs E Kathimerini nous rappelle que le vote d'hier, sans doute une manière de prévoir le désintérêt des électeurs, avait été présenté comme seulement "consultatif". Cette trop grande prudence, cette impression que le choix serait validé de toute façon, avec ou sans eux,  aura finalement détourné la grande majorité des macédoniens des urnes hier, analyse l'éditorialiste grec Vasilis Nedos pour qui cet échec confirme en tous cas que la perspective d'un avenir occidental, OTAN et UE, ne fait plus rêver grand-monde et que les vieilles haines nationalistes, en l’occurrence le réflexe anti-grec en Macédoine, ont de beaux jours devant elles.