

Le Royaume-Uni a subi au second trimestre une chute "record" de 20,4% de son PIB et, sur le semestre, sa pire récession jamais enregistrée. En plus de mesures concrètes de soutien à l'économie, l'enjeu pour Boris Johnson est aussi de convaincre la population que sa stratégie est la bonne.
A lire la presse ce matin, le Royaume-Uni traverse une crise économique comme nulle autre. "La Grande Bretagne est enfin la meilleure en quelque chose", titre CNN... Ce qui est par ailleurs faux puisque en Europe, l'Espagne reste le pays dont l'économie est la plus mise à mal, juste devant le Royaume-Uni. Le marasme de la Grande-Bretagne, souligne tout de même le Morning Star Online, est beaucoup plus profond que celui des économies comparables des pays du G7 comme l'Allemagne ou la France...
Le secteur des services, rappelle la BBC, qui concentre environ 80% de l'économie, est celui qui a été le plus touché. Les statistiques nationales officielles montrent qu'environ 650 000 salariés ont perdu leur emploi depuis mars. Et ça aurait pu être bien pire sans les mesures de soutien prises par Boris Johnson : 9 millions de salariés ont bénéficié du chômage partiel...
De toute façon, l'État, nous dit le Frankfurter Allgemeine Zeitung, ne peut pas continuer de maintenir artificiellement en vie une grande partie du marché du travail. Tant que l'économie continue de fonctionner comme une voiture dont le frein à main est tiré, c'est à dire, tant que le cadre sanitaire empêche un retour à une vie professionnelle normale... Il faut s'attendre au pire. La banque centrale, déplore le journal, estime que le taux de chômage pourrait presque doubler et atteindre 7,5% d'ici la fin de l'année.
Les journaux évoquent aussi la situation en Biélorussie
Depuis la victoire contestée dimanche, d'Alexander Loukachenko lors du scrutin présidentiel, les manifestations se poursuivent pour dénoncer des élections jugées truquées. Sur place, la presse raconte une opposition en train de subir une répression silencieuse...
D'abord, car les images des manifestations, de la police qui fait face aux protestataires, n'est que la partie visible de l'iceberg... Les méthodes employées à côté par les forces de l'ordre sont biens plus radicales : arrestations massives et arbitraires, avec des véhicules banalisés, des camionnettes qui ressemblent à des véhicules de livraison, la police arrête tous ceux qui sont sur leur passage... Manifestant ou non... Le journal Nasha Niva raconte la mort de ce jeune de 25 ans dimanche soir à Gomel dans le sud : officiellement, il a été arrêté dans une manifestation non-autorisée... Sa mère explique qu'il allait voir une copine, qu'il a pu lui envoyer un SMS au moment où il a été arrêté et emmené à bord d'une camionette. Selon les autorités, le jeune homme se serait senti mal après des heures d'attente pour arriver à un centre de détention. Les policiers l'auraient alors fait ausculter dans un hôpital psychiatrique. Il serait ensuite mort pendant son transfert vers un autre hôpital. Sa mère, ne croit pas en cette version mais elle n'aura droit à rien d'autre, on lui refuse même de voir son corps.
Et puis, répression silencieuse, surtout car la presse, les journalistes sur place, ne sont pas libres de faire leur travail sereinement : correspondants étrangers comme journalistes biélorusses, violentés ou arrêtés. C'est ce qu'on peut lire notamment sur TUT.by, l'un des plus importants médias indépendants là-bas... Qu'on peut lire difficilement car le pouvoir perturbe le fonctionnement d'internet. Des sites de médias sont régulièrement inaccessibles. Par ailleurs, plusieurs journalistes de chaînes de télévision publiques, nous apprend le magazine indépendant Meduza, ont été licenciés. D'autres décident de leur propre chef de quitter leur poste face à la répression des manifestations et la difficulté de couvrir les événements. Compte-tenu du contexte, explique l'un d'eux, Il est difficile de dire "bonjour" alors qu'en réalité, cette journée n'est pas très bonne.
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