

Le rapprochement entre les Etats-Unis de Joe Biden et Taïwan irritent au plus haut point la Chine qui multiplie les actes de provocation territoriale envers l'archipel. Deux navires militaires iraniens dans l'Atlantique : une première qui réjouit Téhéran et inquiète les Américains.
Le tour d'horizon de la presse asiatique nos emmène ce matin au-dessus du détroit de Formose.
Le détroit de Formose c’est ce bras de mer d’environ 150 km de large qui sépare la Chine continentale et l’île de Taïwan, et c’est devenu cette semaine l’un des points géopolitiques les plus chauds de la planète, le lieu où se concentrent désormais les tensions entre la Chine et les Etats-Unis.
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Elles ne sont pas nouvelles, ces tensions, le site d’info Taiwan News est bien placé pour le savoir, mais il y a bien coup de chaud cette semaine, ce mardi plus précisément quand 28 avions militaires chinois dont des bombardiers à capacité nucléaire sont entrés dans la zone d’identification de défense aérienne, en gros dans l’espace aérien taïwanais. Jamais autant d’avions le même jour ne s’étaient livrés à une telle violation des lois internationales : pour l’état-major chinois cité par The Global Times, il s’agissait là de simples exercices aériens en forme "d’avertissement très clairs à la république auto-proclamée de Taiwan et à ses alliés occidentaux" (comprenez les Etats-Unis) accusés par Pékin de multiplier les provocations dans la région. Pas de doute, d’après David Axe du magazine américain Forbes, c’est "une bataille aérienne à blanc qui a fait rage cette semaine" entre les deux grandes puissances.
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A quelques jours du 1er juillet qui va marquer, comme nous le rappelle le japonais Nikkei Asia, le centenaire du Parti communiste chinois et l’anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, cette dernière semble donc faire monter la pression autour de ce détroit de Formose, où elle semble agir, insidieusement, pour pousser les Taïwanais à la faute et justifier une annexion militaire pure et simple de l’île, en vertu de l’article 8 de la loi anti-sécession de 2005 qui prévoit que, "si toutes le possibilités de réunification pacifiques devaient être complètement épuisées, alors la Chine emploierait des moyens non-pacifiques et d’autres mesures".
Rappelons au passage que Taïwan, ce n’est pas seulement l’île de Taipei, mais plutôt un archipel qui comprend des îles beaucoup plus proches du littoral chinois. Ce sont elles, explique encore Nikkei Asia, qui sont prises pour cibles par les provocations chinoises, cette "stratégie de la zone grise" qui consiste à rogner petit à petit du territoire maritime taïwanais. L’exemple parfait rappelé par la revue japonaise, ce sont les îles Matsu, au nord-ouest de l‘île principale, où depuis des mois des bateaux chinois, non pas des vaisseaux militaire mais des dragueurs de sable, grignotent au sens propre du mot le sol marin en se rapprochant petit à petit du territoire taïwanais, quitte parfois à en forcer l’accès. Ils sont certains jours, plus d’une centaine en même temps, à extraire des tonnes de sable du récif, et surtout à marquer la présence chinoise comme une menace, et donc une manière de provoquer les autorités taïwanaises à réagir.
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Le South China Morning Post, lui, évoque l’île de Pratas, beaucoup plus au sud, qui voit passer de plus en plus de navires chinois au plus près de sa zone d’exclusion maritime, manière de signifier que Pékin n’apprécie pas du tout les liens diplomatiques renforcés entre Taipei et Washington depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Face à la stratégie de harcèlement territorial chinois, les Américains, analyse encore le quotidien de Hong Kong, répondent par une "stratégie du porc-épic", qui consiste à conseiller aux Taïwanais de faire le dos rond, de ne surtout pas céder aux provocations, mais en parallèle de muscler leur arsenal militaire. D’ailleurs, on apprenait sur Taiwan News ce vendredi que Taïwan vient de signer un nouveau contrat d’armement avec les Etats-Unis : il porte, et ce n’est pas un hasard, sur l’achat de batteries de missiles anti-aériens de défense côtière… de quoi poursuivre l’inquiétante militarisation progressive du détroit de Formose.
Une autre bataille navale à bas bruit se joue en ce moment dans l’Atlantique-Sud.
Une région du monde où l’on ne s’attendrait pas franchement à croiser des navires militaires iraniens… et pourtant si, assure Newsweek : depuis le 10 mai, deux des principaux bâtiment de la marine d’Iran ont mis le cap sur l’Atlantique, pour y prouver au monde, et en premier lieu au pays qualifié par Téhéran d’ "arrogance mondiale" (vous aurez donc compris, les Etats-Unis) que sa flotte est capable de mener des opérations maritimes au long court.
Les deux navires ont donc contourné l’Afrique par l’Est, ont passé le cap de Bonne-Espérance il y a une semaine et les voici donc dans l’Atlantique-Sud : mission accomplie, c’est une première historique pour l’Iran. Mais vous vous en doutez, les Américains surveillent ça de près car il pensent que les Iraniens ont un autre objectif : celui d’aller livrer des armes au Venezuela en violation de l’embargo qui frappe ce pays.
Les Iraniens bien sûr d’en défendent, et d’ailleurs le site américain Politico affirme ce matin que la flotte iranienne semble avoir changé de cap ces derniers jours, sous la pression occidentale, sans que l’on sache encore vraiment où il compte se rendre. Un retour par la Méditerranée, avec escale en Syrie, ou bien un crochet vers la Russie au Nord ? L’objectif réel de cette expédition iranienne reste mystérieux… à moins que ce ne soit réellement qu’une démonstration de force ?
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La presse de Téhéran, alors que la campagne présidentielle battait son plein ces dernières semaines, a suivi de très près cette glorieuse aventure, d'ores et déjà présentée comme "une victoire militaire" pour un Iran qui gagne sa place parmi "les puissances maritimes émergentes". Le quotidien Khorasan le dit sans prendre de pincettes : "Les Etats-Unis parcourent 12 000 kilomètres pour venir nous provoquer dans le golfe Persique, alors nous avons bien le droit de leur montrer que nous aussi avons des navires capables d’aller menacer leurs eaux territoriales". Voilà qui a au moins le mérite d’être simple et clair…
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