Nigeria : les kidnappeurs des élèves donnent des nouvelles

Des parents se tiennent à côté du panneau indicateur de l'école Bethel Baptist où 121 élèves ont été kidnappés par des bandits à Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, le 5 juillet 2021
Des parents se tiennent à côté du panneau indicateur de l'école Bethel Baptist où 121 élèves ont été kidnappés par des bandits à Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, le 5 juillet 2021 ©AFP - Kehinde Gbenga
Des parents se tiennent à côté du panneau indicateur de l'école Bethel Baptist où 121 élèves ont été kidnappés par des bandits à Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, le 5 juillet 2021 ©AFP - Kehinde Gbenga
Des parents se tiennent à côté du panneau indicateur de l'école Bethel Baptist où 121 élèves ont été kidnappés par des bandits à Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, le 5 juillet 2021 ©AFP - Kehinde Gbenga
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Au Nigeria, les kidnappeurs ont appelé la direction de l'école. La Floride se prépare à l'arrivée de l'ouragan Elsa. Etat du Pantanal en photo un an après les incendies records au Brésil.

Deux jours après l'enlèvement d'une centaine de lycéens et lycéennes dans le Nord du Nigeria, les ravisseurs ont joint la direction de l'école, et tous les journaux nigérians se font l'écho de cet appel, en citant les propos du révérend Jangado, le propriétaire du Lycée Baptiste de Bethel, où cet enlèvement s'est produit lundi.   

Par la grâce de Dieu, nous avons reçu un appel des bandits et ils nous ont assuré que nos enfants vont bien. En fait, nous avons eu le privilège de parler avec certains d'entre eux. Ils se sont comptés dans la jungle et ils nous ont dit qu'ils étaient 121. Quand nous avons comparé ce chiffre au notre, quand nous avons mis le nombre avec ce que nous avons récupéré, nous avons découvert que le nombre est exactement le même avec le nombre d'étudiants que nous avons dans l'auberge. ( Kaduna Rev. Yahaya Adamu Jangado)     

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Le Daily Times of Nigeria revient sur cet enlèvement, qui s'est produit vers une heure du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, en donnant la parole au gardien de l'école, un internat proche de Kaduna, une ville de plus d'un million d'habitants située à 800 kilomètres au nord de Lagos.     

" Je me suis échappé de justesse raconte le gardien. Ils sont arrivés vers une heure du matin et ont commencé à tirer, j'étais au fond du dortoir de l'école quand j'ai entendu les coups de feu ".   

Depuis l'enlèvement très médiatisé en 2014 de 276 écolières par des militants islamistes de Boko Haram, de plus en plus de groupes armés ont recours à des enlèvements massifs d'étudiants au Nigeria.    

C’est la quatrième fois en cinq mois qu’une école est prise pour cible dans cette région du Nord, précise la BBC. La motivation principale des criminels est l’argent.  Plus de 1 000 étudiants ont été enlevés depuis décembre, neuf ont été tués, plus de 200  sont toujours portés disparus, dont certains n'ont que trois ans poursuit la BBC.   

Le Premium Times, un quotidien Nigérian consacre un article à l'autre enlèvement, qui s'est produit en même temps, toujours à côté de Kaduna. Celui de plusieurs infirmières. Le député local, explique dans le journal que les "bandits ne sont pas disposés à les relâcher".  

J'ai rendu visite aux familles, et d'après leurs conversations avec les ravisseurs, ils leur ont dit qu'ils ne les relâcheraient jamais– que ces infirmières travailleraient pour eux, pour soigner leurs blessés. Je ne sais pas quel genre de magie peut les ramener. (Yakubu Barde, PDP Kaduna).  

On apprend aussi par ce député que 13 écoles de l'Etat de Kaduna ont été fermées ces derniers jours à cause de ces enlèvements.  

"Cela va saper les efforts de l'administration pour augmenter les inscriptions à l'école dans ces Etats jugés arriérés au niveau de l'éducation" s'inquiète le Président Nigérian Buhari dans une déclaration publique reprise par le Daily Post.  13 millions 200 000 enfants ne vont pas à l'école au Nigeria, c'est le chiffre le plus élevé au monde.

Des étudiants, mais aussi des infirmières, des agriculteurs....   

Le Daily trust, un quotidien du Nord, raconte lui comment le commissaire à la sécurité intérieure a été poursuivi par des parents d'élèves avant hier.  Samuel Aruwan s'est rendu là où l'enlèvement s'est produit mais des parents d'élève disparu ont bloqué son convoi, lui sommant de repartir d'où il venait. Lors d'une manifestation, ces mêmes parents ont menacé de brûler l'école si rien n'était fait pour sauver leurs enfants.  

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Il faut savoir que le gouverneur de cet Etat, refuse de négocier avec les groupes armés et de payer des rançons.   

Elèves et personnels soignants ne sont pas les seuls visés. 4 agriculteurs ont aussi été kidnappés lundi, à Ekiti, à 300 kilomètres de Lagos, Les ravisseurs réclament une rançon de 50  millions de nairas, titre The Vanguard, l'équivalent de 100 000 euros.  

A Katsina, à la frontière avec le Niger, on apprend que l'un des parti local a acheté des catapultes à  élastique fabriquées sur place, et les a distribué aux jeunes pour qu'ils puissent se défendre. Le Naija News, l'un des quotidien les plus lu au Nigeria, nous montre des photos hallucinantes, risibles si la situation n'était pas si grave, où l'on  voit des jeunes Nigérians s'entrainer avec ces catapultes, pas plus perfectionnées que celles de la Guerre des boutons.   

Les Nigérians réagissent alors que les jeunes de Katsina acquièrent des catapultes pour combattre les bandits, titre le journal
Les Nigérians réagissent alors que les jeunes de Katsina acquièrent des catapultes pour combattre les bandits, titre le journal
- Naija News

Est-ce une blague ? commentent des internautes sur le site du journal. Si c'est le cas, elle est assez mauvaise, et sinon, cela témoigne du niveau d'indigence dans lequel sont plongés les Nigérians pour se protéger.    

Elsa n'est plus une tempête mais un ouragan   

Aux Etats-Unis, la Floride se prépare à ce qui n'est plus une tempête, mais un ouragan. Elsa est devenu un ouragan hier soir à 20h titre Le Washington post, dont les articles à ce propos sont les plus lus du site.  

C'est un ouragan de catégorie 1, il devrait toucher les côtes nord de la Floride dans quelques heures.    

Le Miami Herald s'intéresse aux conséquences sur le réservoir de Piney Point. L'eau de ce réservoir est contaminée, car il est tout proche d'une ancienne usine de phosphate.  Or, en avril, ce réservoir a commencé à fuir, faisant planer la menace d'un désastre environnemental, car l'eau se déversait dans la baie de Tampa.  

La fuite a depuis été réparée, mais l'ouragan Elsa peut-il faire déborder ce réservoir, ou faire sauter la plaque d'acier qui sert à colmater la brèche ?

Les autorités locales affirment qu'il n'y a pas de risque, rassure The Miami Herald, que des mesures préventives ont été prises, et qu'il peut tomber jusqu'à 6 pouces de pluie, soit 15 centimètres, ce qui est à peu près la quantité d'eau attendue, selon le Washington Post

Le Pantanal après les incendies

De la pluie, on passe aux incendies, ceux qui ont ravagé l'an dernier, le Pantanal au Brésil.  Le Pantanal est la plus grande zone humide et inondée de la planète, c'est au centre de l'Amérique du sud, à l'ouest du Brésil. 

L'an dernier, comme l'Amazonie (mais on en a moins parlé), un tiers de cette région a brulé. Que sont devenues les zones hier en feu ? La Folha de Sao Paulo propose un reportage photo légendé qui se lie comme une bande dessinée ( en libre accès la première fois).    

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Le Pantanal n'est pas seulement la proie du feu, écrit le quotidien brésilien, les centrales hydroélectriques, la déforestation, et les pesticides, c'est l'autre tryptique de menace.   

Considéré comme un paradis de la biodiversité, le Pantanal est monté cette année sur la troisième marche du podium de la déforestation tropicale, derrière l'Amazonie, et la République Démocratique du Congo.   

Comme pour l'Amazonie, la responsabilité est humaine, et la situation semble hors de contrôle. Les projets de centrales hydroélectriques se multiplient, sans respecter le droit des populations locales à s'exprimer sur ces projets rapporte le quotidien.  Les rivières deviennent des rivières de vase, à cause de l'érosion liée à la déforestation.   

Les indiens n'ont plus la possibilité de pécher, sont réduit à espérer de pauvres compensations.   

Le chef du village, Rivelino Canezomae, présente une lettre manuscrite avec les mentions suivantes, rapporte la Folha de Sao Paulo : " une nouvelle école (l'école actuelle, en bois, est inhabitable), six maisons en briques, deux ponts, une roue hydraulique et deux voitures ".  

Pour tenter d'atténuer les impacts de l'agriculture mécanisée, le gouvernement du Mato Grosso a créé, en 2006, des zones de protection de l'environnement.   Vu du ciel cela donne, une tache ovale verte, minime, dans un océan de champ jaune.   

" Si la photo est bonne", chantait Barbara. Toutes celles de Folha de Sao Paulo au Pantanal sont aussi belles que terrifiantes. Mais seront-elles assez bonnes... ?   

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