Noël passé, les premiers bilans de 2017

Donald Trump a fêté Noël fort du vote de sa réforme fiscale.
Donald Trump a fêté Noël fort du vote de sa réforme fiscale. ©AFP - NICHOLAS KAMM
Donald Trump a fêté Noël fort du vote de sa réforme fiscale. ©AFP - NICHOLAS KAMM
Donald Trump a fêté Noël fort du vote de sa réforme fiscale. ©AFP - NICHOLAS KAMM
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Bilan politique et géopolitique bien résumé par cet article du Guardian intitulé "Une année de leaders durs à cuire et d'acrobates politiques".

Il est difficile de ne pas leur donner raison à mesure que se décline la liste des dénommés "durs à cuire". Vladimir Poutine, l'incarnation parfaite de ces hommes au tempérament impitoyable et à l'ego démesuré. Le président russe est longtemps resté seul ces dernières années à boxer dans cette catégorie de dirigeants à la fois puissants et intouchables. 

2017 remet un peu de diversité dans ce paysage. Font partie de la liste le président chinois, Xi Jinping, boosté par sa domination sans concession cette année sur son pays et son parti. Donald Trump venu bousculer tous les codes de la politique américaine et internationale. Mais aussi l'adversaire numéro 1 de ce dernier, le "Little Rocket Man", comme dit le président américain dans sa guerre, pour l'instant verbale, avec le leader nord coréen Kim Jong-un. Sans oublier Rodrigo Duterte des Philippines et Recep Tayyip Erdogan en Turquie. 

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Des hommes qui redéfinissent leur monde, au-delà de leurs frontières et dont l'influence négative, résume le Guardian, se fait sentir partout, sur l'économie, sur les élections, et fait des émules même, en particulier dans une Europe qui montre de plus en plus de signes de faiblesse. 

La 1ère année de mandat de Donald Trump.

Particulièrement complexe à analyser. Sur le plan international, année d'isolement. La crise nord coréenne, démonstration de torses bombés n'aura finalement profité qu'à Kim-Jong-un. A l'intérieur, nous raconte le Washington Post, ce dernier s'est tranquillement débarrassé de son potentiel rival et demi frère en le faisant tuer. A l'extérieur, la Corée, dans le concert des nations, est monté au même niveau que les autres. Kim Jong-un a non seulement tenu ses promesses à son peuple, mais il les a même dépassées : ses missiles peuvent atteindre Washington, son arsenal nucléaire est plus puissant que celui utilisé par l'Amérique sur Hiroshima et l'occident le prend enfin au sérieux.

Défaite géopolitique pour Trump donc. A laquelle s'ajoute son désengagement dans la lutte contre le changement climatique. Ou encore, tout dernièrement, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Isolement maximum pour les Etats-Unis encore. Et ce même si le Guatemala vient de suivre le Président Américain en annonçant déplacer son ambassade dans la ville sainte.

Petite parenthèse : le journal israélien Haaretz nous éclaire d'ailleurs sur cette décision du président Jimmy Morales. Morales qualifié par le quotidien de "Trump du Guatemala". Comparaison qui n'a rien d'un hasard. Morales vient lui aussi de la télévision, il a gagné la présidentielle contre une ancienne Première dame, avec une campagne populiste contre le système et ultra conservatrice. Si l'on ajoute la dépendance du Guatemala aux financement américains, l'équation est rapidement résolue.

Pour Donald Trump enfin, 2017 a été une année d'échecs sur le plan intérieur : ses projets de loi, les décrets anti immigration, ou encore l'abolition de l'Obama Care. Des échecs politiques. Mais... jusqu'à cette fin d'année seulement, pour le site américain The Hill. La réforme fiscale votée par le congrès est une énorme victoire pour le président américain, qui par la même occasion, avec une disposition de la loi, écorche l'ObamaCare. Donald Trump s'apprête donc à commencer 2018 en position de force. Et même en ne faisant rien sur le plan national et international, restera comme cette année, cette impression de toute puissance.

Quel avenir pour ces leaders qui ont eu une bonne année 2017 ?

2018 ne sera pas de tout repos... Pour Vladimir Poutine par exemple. 2018, année électorale. Peu ou pas d'opposants. Les journaux sont nombreux à évoquer ce matin le sort réservé à son principal opposant, Alexei Navalny. Même si cela était attendu, la Commission Électorale russe vient de le rendre inéligible. Vladimir Poutine, nous dit la BBC sur son site, perd ainsi son seul potentiel challenger politique de taille.   D'où peut donc venir la contestation alors ? Quel est le maillon faible ? Ses propres soutiens peut-être, détaille le site d'Al Jazeera. Le 21 décembre dernier, le président russe a invité pour la 3ème fois cette année un certain nombre d'oligarques afin de s'assurer de leur fidélité et de leur soutien financier en vue de la présidentielle. Des oligarques qui sont de plus en plus visés, hors de Russie, par des enquêtes pour blanchiment d'argent, ou dont les entreprises sont sous le coup de sanctions américaines.

Pour Donald Trump aussi, 2018 n'est pas sans risques... En novembre prochain, alerte le journal autrichien Der Standard, les élections de mi-mandat peuvent lui mettre des bâtons dans les roues, avec le risque de voir passer la Chambre des représentants et le Sénat dans les mains de démocrates. Sans oublier, rappelle le Süddeutsche Zeitung, la longue liste dérangeante. Celle des désormais 22 femmes qui déclarent publiquement avoir été touchées, embrassées ou harcelées, contre leur gré par Donald Trump.  

Et les plus terrifiants ne seront peut-être pas épargnés. Rodrigo Duterte a promis aux philippins de faire la guerre à la drogue, aux drogués comme aux trafiquants. Guerre cruelle et sans merci qui a fait des dizaines de milliers de morts. La Frankfurter Allgemeine Zeitung narre une histoire tragico-comique : son fils, Paolo Duterte, vient de démissionner du poste de vice-maire de Davao suite à des accusations de trafic de stupéfiants. Comme quoi -et c'est le plus rassurant, même les plus puissants ont leur talon d'Achille.

Revue de presse par Adrien Toffolet