

Alors que le cargo géant qui bloquait le canal de Suez depuis six jours est remis à flots, le commerce maritime mondial et la mondialisation vont-ils échapper à une remise en cause ? En Slovaquie, le premier ministre contesté pour avoir acheté des vaccins russes. Semaine sainte amère en Espagne.
Un grand « ouf » de soulagement autour du Canal de Suez.
…Et surtout une grande marée de printemps qui a apparemment tenu ses promesses. Du côté des autorités portuaires égyptiennes on comptait beaucoup sur le fort coefficient de la marée haute, la nuit dernière, pour donner un coup de pouce aux remorqueurs qui s’activaient depuis six jours pour remettre à flot ce giga-porte-conteneurs bloqué en travers du canal.
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Eh bien c’est fait : l’Ever-Given n’est plus ensablé, il ne bloque plus la voie maritime, clame depuis 5h45 l’agence américaine Reuters qui précise que des vérifications vont maintenant être nécessaires pour voir si le navire peut reprendre sa route vers Rotterdam, et surtout dans quel délai le trafic sur le canal de Suez va pouvoir redémarrer.
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Car si cette affaire de porte-conteneurs ensablé nous aura rappelé une chose, professe l’ancien officier de la marine indienne Chitrapu Uday Bhaskar dans les pages de l’ Hindustan Times, c’est bien "la fragilité de la mondialisation" si dépendante du commerce maritime mondial et de voies maritimes aussi étroites que le canal de Suez. Une mauvaise manœuvre, un bateau qui sort de sa trajectoire, et voilà le ballet millimétré des cinquante navires qui se succèdent chaque jour entre mer Rouge et Méditerranée interrompu, des milliards de dollars de pertes, des retards de livraison en série, des usines qui tournent à vide, des cours du pétrole qui grimpent en flèche, etc. D’après The Wall Street Journal, pour chaque semaine de trafic bloqué à Suez il aurait fallu retirer 0,2 à 0,4 points à la croissance commerciale mondiale.
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A l’heure donc des leçons à tirer de cette crise maritime, le commodore indien Chitrapu Bhaskar invite nos décideurs à s’interroger sur ce modèle qui consiste à abaisser au maximum les coûts en faisant produire à un bout du monde pour vendre à l’autre, en comptant sur ce système maritime saturé et fragilisé par des chas d'aiguilles tels que Suez. Repenser aussi l’organisation des passages dans le canal égyptien, faire cesser la course au gigantisme qu’incarne l’Ever-Given, avec ses 22 000 tonnes et ses 400 mètres de longs. Le vieil officier indien le dit bien : c’est en faisant passer ces géants trop près les uns des autres dans le canal, pour réduire les délais sous la pression des armateurs, que l’on risque les erreurs de navigation et les accidents comme celui des derniers jours.
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Il était temps de remettre l’Ever-Given à flots, lit-on enfin dans la presse américaine : The Washington Post prévenait dès dimanche soir que le président égyptien Al-Sissi avait lancé les préparatifs pour faire décharger un a un les milliers de conteneurs du navire si les opérations sur l’eau ne fonctionnaient pas. Ca aurait pris des semaines et pour le coup, ça aurait vraiment été une catastrophe pour le commerce mondial.
Mais d’après les calculs du New York Times, avec le déblocage du canal ce lundi les opérateurs maritimes vont arriver tant bien que mal à absorber leurs pertes des six derniers jours… alors pourquoi diable iraient-ils perdre du temps à tirer les leçons de ce qui vient de se passer et à questionner le modèle de la mondialisation actuelle ?
Le vaccin russe Spoutnik-V a fait une première victime en Slovaquie.
Nous parlons bien là d’une victime… politique, en la personne du premier ministre Igor Matovic en passe de perdre son poste, d’après la Deutsche Welle allemande, tant il est critiqué depuis trois semaines au sein même de sa coalition quadripartite de gouvernement pour avoir passé un accord secret avec les Russes en vue donc de faire livrer à la Slovaquie des vaccins Spoutnik-V. On rappelle que ces derniers ne sont officiellement toujours pas approuvés par les autorités sanitaires de l’UE dont fait partie la Slovaquie… laquelle s’est retrouvée avec cette histoire de vaccin russe mise au ban de l’Union, dans le même sac que la Hongrie de Viktor Orban. Et ça, ajouté à un fond russophobe hérité de la période soviétique, ça n’a pas plu, en Slovaquie : 6 ministres sur 16 ont démissionné, et 70% de la population selon des sondages exige la démission d’Igor Matovic.
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Alors attention tout de même, précise le site d’info Aktuality à Bratislava : Matovic na pas encore démissionné, mais dimanche soir il a proposé d’échanger son poste avec le ministre des Finances Edouard Heger. Pas sûr du tout que cela suffise à apaiser la crise, d’après le journal en ligne ; sur la chaîne de télé TA3 l’opposition slovaque crie à la "farce politique", au "théâtre de l’absurde" avec donc cet échange de postes entre gentlemen alors que c’est bel et bien le départ de Matovic qui est en jeu.
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Le premier ministre, ancien homme d’affaires étiqueté au centre-droit, est arrivé au pouvoir le 21 mars 2020 soit au tout début de la pandémie ; c’est l'ensemble de sa gestion chaotique de la crise sanitaire qu’il semble aujourd’hui devoir payer de sa démission… selon Matuc Kostolny du quotidien Dennik N. Pour lui, le scandale des vaccins russes n’a été qu’un coup de grâce tant "le doute, la défiance et le dégoût de la politique" ont déjà atteint des niveaux sans précédent chez les électeurs slovaques.
La semaine sainte qui débute a un arrière-goût très amer pour les Espagnols.
Et pourtant on sait l’importance de ces festivités jusqu’à Pâques en Espagne : El Pais nous rappelle que l’an dernier la semana santa avait tout bonnement été "rayée du calendrier", alors que le monde était tétanisé par le risque encore très mal connu du coronavirus.
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Cette fois c’est encore autre chose, déplore Sara Alvarez d’ El Mundo : il y a en plus l’injustice profonde de voir l’Espagne ouvrir à nouveau ses portes et ses aéroports aux touristes européens, en particuliers français et allemands attendus par centaines de milliers… Des festivités maintenues donc pour ces touristes étrangers dont l’économie espagnole ne saurait se passer, mais en même temps les habitants du pays qui sont appelés à la responsabilité, à rester chez eux au maximum pour ne pas risquer de contaminer leurs proches, et à ne pas quitter leur région en cette semaine habituellement propice aux déplacements dans la famille. Face à ce double-standard, les Espagnols enfermés "deviennent fous" selon Sara Alvarez, et ils ont de plus en plus de mal à subir les restrictions jugées donc profondément injustes.
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