Trump approuve des frappes sur l'Iran puis se ravise à la dernière minute, selon le NYT

Donald Trump dans le bureau ovale avec Mike Pompeo et John Bolton
Donald Trump dans le bureau ovale avec Mike Pompeo et John Bolton ©AFP - MANDEL NGAN
Donald Trump dans le bureau ovale avec Mike Pompeo et John Bolton ©AFP - MANDEL NGAN
Donald Trump dans le bureau ovale avec Mike Pompeo et John Bolton ©AFP - MANDEL NGAN
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Donald Trump aurait approuvé jeudi soir des frappes aériennes contre des cibles militaires en Iran, avant de rappeler les avions américains déjà en vol, selon le New York Times. En Géorgie, la venue d'un député russe provoque manifestations et violences. La voix de Fridak Kahlo garde son mystère.

Les Etats-Unis annoncent ce matin qu'ils vont frapper l'Iran, mais la stratégie de Donald Trump face à Téhéran reste très indécise.   

On est 36 heures après qu'un missile iranien a abattu un drône américain au-dessus du détroit d'Ormuz, nous rappelle le New York Times, et la Maison Blanche vient donc, après des heures de réunion secret-défense dans sa salle de crise, que l'Amérique va répondre à la provocation iranienne, qu'elle va bombarder des cibles militaires très précisément identifiées, sur le sol iranien. 

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Voilà donc pour la réponse américaine, déterminée, intransigeante, rapide, mais tout de même"mesurée", selon les élements de langages repris par Fox News. Le New York Times, lui, s'étonne du mou qu'il décèle dans la chaine de commandement : selon ses informations, Donald Trump "a approuvé ces frappes sur l'Iran, ciblant des batteries de missiles aériens et des radars militaires". Tout le monde se tenait prêt à faire feu, "les avions étaient dans les airs, les navires de guerre en position"... mais finalement l'ordre est venu d'annuler l'opération : "le président s'est finalement ravisé de manière abrupte", affirme donc le New York Times.

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Opération avortée "à la dernière minute", confirme The Washington Post, qui a lui aussi des sources bien placées parmi des officiels à la Maison Blanche. Alors c'est peu dire que ces informations sont très sensibles, très graves, tant elles posent la question de la capacité de Trump à ne pas avoir la main qui tremble quand il est dans le saint des saints du pouvoir présidentiel, la salle de crise, la "situation room" depuis laquelle il commande toutes les forces armées américaines à travers le monde. 

Et justement, depuis hier soir, tous les médias des Etats-Unis tentaient de savoir ce qui se disait dans cette salle de crise, où le président était enfermé avec ses plus proches conseillers en matière de sécurité et de défense, son état-major, ses services secrets et ses diplomates les plus éminents. 

Pour CNN, la configuration était claire : Donald Trump était plutôt partisans de la retenue, on l'avait vu hier avec ses déclarations plutôt modérées qui semblaient refuser l'engrenage de l'escalade militaire. Et face à lui, dans le camp des va-t'en-guerre, il y avait John Bolton, son conseiller sécurité intérieure, partisan de la manière forte et du renversement coûte que coûte du régime iranien. Entre les deux, CNN décrit le rôle de Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine, comme celui d'un triangulateur, d'un médiateur, même si l'on sait qu'il est dans le fond plutôt favorable à des frappes contre l'Iran. 

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Que s'est-il joué cette nuit entre ces trois-là ? Donald Trump a-t-il cédé aux appels du faucon Bolton avant de reculer au moment d'appuyer sur le bouton rouge? Qui a eu le dernier mot, dans cette tempête sous un crane orange ? 

Il faut quand même dire, avec le New York Times, que ce contre-ordre de dernière minute peut également être dû à des problèmes d'ordre technique ou logistique. La Maison Blanche et le Pentagone se refusent pour le moment à tout commentaire ou explication, à tel point qu'on ne sait même pas si les frappes américaines sur l'Iran sont simplement suspendues, retardées, ou tout bonnement annulées.

Que s'est-il passé hier soir à Tbilissi, la capitale géorgienne, où 30 manifestants et 39 policiers ont été blessés ? 

Nous sommes donc dans le Caucase, en Géorgie, où des milliers de manifestants ont déferlé hier devant le parlement national pour protester (d'après ce qu'en dit le site Eurasianet) contre la visite d'un parlementaire russe. Sergey Gavrilov, député communiste à la Douma, devait rpononcer un discours, depius le perchoir de l'Assemblée  de Géorgie, pour inaugurer un rassemblement international de parlementaires  unis par leur foi en la religion orthodoxe. 

A ce stade, comme le fait Eurasianet, il faut rappeler que la Géorgie est un pays voisin de la Russie, ancienne république soviétique, et qui a été en guerre avec Moscou en 2008 quand des soldats russes ont pénétré sur les territoires des régions géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie pour y soutenir l'avènement de républiques séparatistes pro-russes. Depuis, la Géorgie est toujours amputée d'une partie de son territoire, des forces russes sont toujours présentes dans les deux républiques auto-proclamées, et les relations diplomatiques entre Tbilissi et Moscou sont officiellement suspendues.  

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Alors forcément, nous dit le site russe dissident Meduza, la venue à Tbilissi de Sergey Gavrilov, connu pour avoir soutenu l'autodétermination de l'ossétie du sud et de l'Abkhazie en 2008, ne pouvait qu'être vue comme un chiffon rouge, agité au nez de l'opposition géorgienne qui accuse régulièrement la nouvelle présidente Salomé Zourabichvili, de ne pas être assez ferme face à "l'occupation" russe.  Hier soir (c'est à nouveau Meduza qui décrit les évènements), il y a donc eu manifestations massives, tentatives d'intrusion dans le Parlement de Tbilissi, puis dispersion violente de la foule qui appelait à la démission du gouvernement. Les forces de l'ordre ont utilisé gazs lacrymogènes, canons à eau et tirs de balles en caoutchouc. Bilan donc près de 70 blessés en tout, et une délégation russe, menée par le député Gavrilov qui a du battre en retraite et quitter le pays en urgence. 

Conséquence, ce matin c'est la presse russe qui voit rouge à son tour : "Affrontements sanglants", "Révolution en marche en Géorgie comme précédemment en Ukraine", voilà pour les titres qui s'affichent en Une de la Gazeta, quand le journal en ligne Rosbalt va encore plus loin, n'hésitant pas à parler de "Pogroms anti-russes"... sans vraiment etayer ce terme par des faits de violences en particulier contre des citoyens russes.  

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On notera tout de même sur Lenta.ru ces propos de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili,  décriée donc comme pro-russe par ses opposants, mais qui pour le coup ne mâche pas ses mots contre Moscou. "La Russie, écrivait-elle dans la soirée sur Facebook, est notre ennemi et notre occupant" ; l'intrusion de sa délégation dans le PArlement national est vue comme "une provocation, une violation de la dignité et de la souveraineté nationale". Salomé Zourabichvili accuse enfin Moscou d'avoir mené à Tbilissi hier une "opération de destabilisation politique, de division des Géorgiens, le genre de manoeuvres dont les Russes sont coutumiers"

Revenons à présent  sur une information donnée la semaine dernière ici-même et qui avait passionné nos auditeurs. 

C'est un peu le service après vente de la revue de presse internationale : vous vous souvenez sans doute de cette archive sonore que je vous avais fait écouter, la phonothèque mexicaine qui affirmait avoir exhumé "un enregistrement unique, la seule trace existante de la voix de Frida Kahlo".

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L'histoire était belle... mais une contre-enquête du Guardian affirmait hier que non, ce n'était la peintre mexicaine qui disait, sur cette bande, son poème d'amour à Diego Ribeira. Ce serait plutôt, selon des proches de Frida Kahlo, son amie la comédienne spéialisée dans le doublage Ampara Garrido, qui elle-même déclarait tout récemment à la radio mexicaine Formula être "presqu'absolument sûre de se souvrnir qu'elle avait enregistré ce poème" en 1953 ou 54. 

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The Guardian, s'interroge du coup sur ce scoop raté de la phonotèque nationale, soupçonnée de surfer sur ce que le quotidien britannique appelle la "fridolâtrie", une frida-mania qui s'est emparé du Mexique ces dernières années, et qui vire trop souvent à "la grotesque exploitation commerciale

La voix de Frida Kahlo, elle, garde tout son mystère... c'est peut-être mieux comme ça.

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