Un scientifique chinois affirme avoir fait naître les premiers bébés génétiquement modifiés

Si "l'heureux événement" était avéré, il constituerait un bouleversement sans commune mesure autant pour le monde de la génétique que pour celui de la bioéthique.
Si "l'heureux événement" était avéré, il constituerait un bouleversement sans commune mesure autant pour le monde de la génétique que pour celui de la bioéthique.  ©Getty -  Irina Sidorenko
Si "l'heureux événement" était avéré, il constituerait un bouleversement sans commune mesure autant pour le monde de la génétique que pour celui de la bioéthique. ©Getty - Irina Sidorenko
Si "l'heureux événement" était avéré, il constituerait un bouleversement sans commune mesure autant pour le monde de la génétique que pour celui de la bioéthique. ©Getty - Irina Sidorenko
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Une équipe de l'Université de Shenzhen annonce avoir modifié l'ADN de deux jumelles nées ce mois-ci pour les rendre résistantes au virus du SIDA. La communauté scientifique mondiale s'interroge sur cette dangereuse première mondiale. Bataille navale en mer d'Azov entre Russie et Ukraine.

Ce matin, un faire-part de naissance venu de Chine bouleverse la communauté scientifique. 

Avec une nouvelle aussi inéluctable que redoutée pour notre Humanité : la naissance des premiers bébés génétiquement modifiés. L'annonce a été faite via l'agence américaine Associated Press, et c'est le scientifique chinois Hé Jiankui, de l'Université de Shenzhen qui affirme avoir mené cette première mondiale.  

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Le jeune chercheur nous annonce fièrement la naissance de "deux charmantes petites jumelles chinoises, Lulu et Nana, nées ces dernières semaines en excellente santé, pour la plus grande joie de leur maman Grace et de leur papa Mark".  

Au-delà du carnet rose, Hé Jiankui nous explique qu'au moment de la fécondation in vitro, ses équipes ont introduit dans les embryons une protéine de synthèse, une sorte de programme génétique qui est allé modifier l'ADN des deux bébés pour les rendre résistants au virus du SIDA. 

A lire le Washington Post qui s'interroge, forcément, sur cette "révolution scientifique", on comprend que cette première, c'était le rêve interdit de tout généticien : une technologie dont on savait qu'on la pouvait la maîtriser, mais un très puissant tabou éthique, strictement prohibé, d'ailleurs, par la loi américaine ; c'est bien pour cela que la brèche scientifique a été ouvert en Chine, et que dès son officialisation elle est dénoncée comme une inconsciente "expérimentation humaine" par de nombreuses voix à travers le monde. Pas étonnant, donc, qu'il n'y ait aucune publication officielle dans la presse scientifique, tant la chose passe mal dans la communauté des chercheurs.  

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Associated Press cite Hé Jiankui, qui se défend d'avoir voulu mener une simple première médiatique, mais veut créer un "exemple", et laisser ensuite "la société décider de ce qu'elle veut en faire". Il précise que six autres couples séropositifs ont accepté ses expérimentations, et donc que Lulu et Nana ne seront sans doute pas les derniers bébés à l'ADN "amélioré" en laboratoire. 

Et pourtant, les questions sont légions, sur la méthodologie et les risques pris : les parents qui ont accepté ce programme baptisé "vaccin anti-sida" ont-il eu vraiment conscience de ce dans quoi il mettaient le doigt ?  

Les preuves scientifiques apportées par l'équipe de Shenzen sont passées à la loupe et laissent très sceptiques, pour le moment, les autorités génétiques mondiales, très mal à l'aise d'avoir été ainsi placées devant le fait accompli.

La  politique du fait accompli, c'est aussi celle qu'a appliqué la Russie dans la Mer d'Azov, et cela a déclenché hier une véritable bataille navale avec l'Ukraine. 

Pour rappel des épisodes précédents, on lira le dossier que consacrait récemment Radio Free Europe à cette "poudrière en puissance" de la Mer d'Azov : depuis 4 ans, nous rappelle Christopher Miller, la Russie a annexé illégalement la péninsule ukrainienne de Crimée, en Mer Noire, et à son extrémité Est, elle a bâti à la va-vite un pont sur le détroit de Kertch pour relier la Crimée à la région russe de Krasnodar.

En faisant cela, elle s'est appropriée le contrôle des passages de bateaux dans ce détroit qui est le seul point de passage entre Mer Noire et Mer d'Azov, censé être partagé en bonne intelligence entre ukrainien et russes. Mais hier, donc, ce que l'on craignait depuis des mois (et que nous annoncions ici même fin septembre) est devenu réalité : l'Ukraine a tenté de faire passer le détroit de Kertch à trois navires militaires, les Russes se sont interposés, ont bloqué le passage avec un cargo, puis ont tiré sur les bâtiments ukrainiens, ont éperonné l'un d'eux et ont finalement saisi les trois, avec leurs  équipages. Pour vous confirmer qu'on est vraiment dans un scénario de guerre navale, voilà ce que cela donnait hier, avec bordée de jurons censurés, filmé depuis le poste de commandement de la frégate russe qui a foncé sur un remorqueur ukrainien :

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Le bruit sourd de la collision, symbole d'un affrontement repoussé depuis des mois est finalement devenu réalité. A Kiev, Ukrainska Pravda donne des nouvelles des marins faits prisonniers par les services spéciaux russes : 6 seraient blessés, deux dans un état grave.  

Plus largement, la presse de Kiev s'inquiète de l'escalade très forte que connaît le conflit russo-ukrainien qui était jusque-là était larvé, de basse intensité, dans l'Est de l'Ukraine. 

Ukrainska Pravda relate ce "conseil de guerre", tenu dans la nuit autour du président Petro Poroshenko qui a annoncé le déploiement de toutes ses forces navales dans la zone du détroit de Kertch : même si son armée, tout le monde le sait, ne peut pas rivaliser avec les forces russes, Kiev veut marquer le coup, ne pas se laisser chasser de la Mer d'Azov, en violation de tout droit international, sans avoir au moins convoqué en urgence le Conseil de Sécurité de l'ONU.

Et le président ukrainien veut aussi instaurer la Loi Martiale dans son pays. C'est finalement cela qui semble inquiéter avant tout Ukrainska Pravda qui liste les conséquences que pourrait avoir cette chape de plomb sur les institutions démocratiques. 

"Jamais on n'en était arrivé là en 27 ans d'indépendance ukrainienne" précise le journal. "L'état de guerre" officiellement décrété, ça veut dire que la réserve militaire va être mobilisée, même si Petro Porochenko a exclu dans un premier temps la mobilisation de tous les hommes en âge de combattre. Sous la Loi Martiale, impossible de tenir des élections : ça laisse augurer d'un report de la présidentielle qui doit se tenir en mars prochain. 

Oubliés, aussi, ajoute le journal Vesti, le droit de grève, le droit de manifester librement : les militaires peuvent interdire les partis et ONG selon leur bon vouloir, obliger les citoyens à des travaux d'intérêt général ou confisquer leurs biens si nécessaire. 

Côté russe, enfin, le quotidien Vedomosti s'alarme également de ce durcissement extrêmement fort du pouvoir à Kiev, soupçonné, après avoir provoqué la confrontation navale d'hier, de dramatiser volontiers la situation pour arracher à la communauté internationale un condamnation plus franche de la Russie.

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