

La convention démocrate débute à Philadelphie dans une ambiance tendue. La révélation de 20 000 courriels internes à la direction du parti et défavorables à Bernie Sanders plombe l'ambiance d'une convention faite pour ressouder le parti autour de la candidature d'Hillary Clinton.
Et si Hillary Clinton ne gagnait pas la présidentielle américaine ?
Considérée comme la grande favorite, l'ancienne première dame est, nous apprend le journal belge le Soir pour la première fois devancée dans un sondage par Donald Trump. Un sondage commandé par CNN qui place le candidat républicain à 48% contre 45 pour Hillary Clinton.
Alors certes, cette enquête d'opinion a été réalisée juste après la convention républicaine de Cleveland qui a placé Donald Trump sous les feux des médias, et il est logique que le candidat républicain fasse le plein à ce moment là, sauf que la convention démocrate faite pour mettre en avant Hillary Clinton débute très mal pour elle.
Une histoire de courriels piratés empoisonne l'ouverture de cette convention
Comme l'explique Radio Canada, le but de cette convention démocrate de Philadelphie est de vendre Hillary Clinton aux partisans de Bernie Sanders afin de sceller l'unité du parti.
Sauf que, comme le précise Radio Canada, les gens n'ont déjà pas confiance en elle et qu'en plus, surgit cette affaire des 20 000 courriels publiés par Wikileaks où des dirigeants du Parti Démocrate, durant les primaires, voulaient faire dérailler la candidature du candidat socialiste. Un scandale qui a déjà coûté sa place à la présidente du parti Debbie Wasserman Schultz.
Difficile dans ce cas de faire croire sur la scène de Philadelphie à l'unité du parti autour d'Hillary Clinton. D'ailleurs, comme le raconte le New Zealand Herald, Debbie Wasserman Schultz a été copieusement huée par les supporters de Bernie Sanders lorsqu'elle est venue faire ses excuses en ouverture de la convention.
Comme l'explique le journal russe Kommersant, ce scandale arrive au plus mauvais moment pour Hillary Clinton, à la veille de la convention démocrate alors que le parti rêvait exactement du contraire afin de profiter, en contraste, de l'image de désunion des Républicains à Cleveland.
La Russie, justement, accusée par le clan Clinton, d'être à l'origine de ces fuites de courriels...
Le New York Times titre sur la Russie accusée de jouer un rôle dans la politique américaine. Ce scandale de mails rendus publics serait le fruit d'une conspiration fomentée depuis le Kremlin dans le but de semer la discorde chez les Démocrates et par ricochet d'aider Donald Trump.
Deux agences de renseignement russes seraient à l'origine de ce piratage, au nom de l'admiration mutuelle entre Donald Trump et Vladimir Poutine et surtout de la haine du Kremlin vis-à-vis de l'administration Obama.
Le FBI, en tout cas, mène l'enquête.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient également sur ces accusations d'intervention russe dans la campagne américaine. La FAZ estime que les déclarations de Donald Trump remettant en cause la vision américaine de défense des pays baltes face à la menace russe entérinée lors du dernier sommet de l'OTAN à Varsovie ne peuvent que plaire à Moscou, tout comme ses déclarations anti-OMC ou son admiration de la force de Vladimir Poutine.
Il faut donc, pour Hillary Clinton, rassurer les électeurs de Bernie Sanders...
Le candidat à la primaire, qui se présente comme socialiste, appelle au rassemblement pour USA Today, mais ses partisans sont contre Hillary Clinton et incontrôlables estime le quotidien de Virginie.
Des délégués de Bernie Sanders ont même hués son appel à soutenir la candidate du parti.
USA Today qui estime qu'ils regrettent le choix de désigner le modéré et centriste sénateur de Virginie, Tim Kaine comme colistier.
Pourtant estime la Gazeta Wyborcza, Bernie Sanders joue son rôle. Il attaque Donald Trump, qu'il qualifie de "rustre et de démagogie" et il appelle à voter Hillary Clinton, ce qui déclenche l'enthousiasme des soutiens à la candidate. Le journal de Varsovie estime même que la démission de Debbie Wasserman Schultz va permettre une ouverture en direction des électeurs démocrates qui souhaitent un changement dans le parti.
Cependant, comme le constate le Wall Street Journal, Hillary Clinton doit prendre en main un parti qui a changé depuis que son mari était à la Maison Blanche. Le Parti Démocrate est devenu moins blanc et moins libéral, plus diplômé et moins près au compromis avec les Républicains. D'ailleurs, rappelle le Wall Street Journal, 45% des électeurs démocrates auraient préférés un autre candidat qu'Hillary Clinton...
Quels sont donc les atouts d'Hillary Clinton ?
Et si, l'analyse le New York Times le but d'Hillary Clinton à Philadelphie est de se montrer sous un nouveau jour, elle va devoir pour cela convaincre les électeurs indépendants qui feront la différence le jour du scrutin.
Mais elle a des arguments, car comme le rappelle le quotidien québécois la Presse, Hillary Clinton est dotée d'une implacable ambition. Comme le rapporte le journal, elle estime que faire de la politique quand on est une femme, il vous faut avoir la peau aussi épaisse qu'un rhinocéros. Et Hillary Clinton de rappeler : "J'ai les cicatrices pour le prouver". La Presse ajoutant qu'elle a survécue à quatre décennies de vie politique.
Pour l'autre journal québécois, le Devoir, l'atout maître d'Hillary Clinton pourrait bien être une autre femme.
Michelle Obama est venue lui apporter son soutien en ouverture de la convention. Et le journal de rappeler le rôle important de Michelle Obama en 2008 et 2012 dans les victoires de son mari.
Car au delà de la solidarité entre premières dames, Michelle Obama en défendant Hillary Clinton qu'elle qualifie de "femme phénoménale" défend aussi et peut-être surtout, le bilan de son mari à la Maison Blanche. Et le Devoir de conclure en rappelant que Michelle Obama c'est une côte de popularité à plus de 60%...
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