A la veille d'un 13e round de négociations commerciales, Washington a coup sur coup imposé des sanctions économiques et diplomatiques à Pékin. La Chine, elle, fait pression sur la NBA américaine. Une forêt engloutie du Ghana offrira-t-elle une nouvelle vie à la charpente de Notre-Dame de Paris ?
Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis durent depuis un an et demi, et elles en viennent à prendre des formes inédites.
Ces négociations sur un introuvable accord douanier entre Washington et Pékin, c'est l'un des feuilletons internationaux les plus prolifiques de ces 20 derniers mois au bas mot. Or, comme nous l'annonce le Financial Times, un nouveau round de discussions, le 13ème, doit se dérouler cette semaine : le Premier ministre chinois Liu He en personne doit arriver demain à WAshington, et comme par hasard on assiste à un nouveau coup de chaud préliminaire entre les deux super-puissances.
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Sans surprise non plus, ce sont les Américains qui mettent la pression, par deux types de sanctions imposées à la Chine, coup sur coup lundi et mardi. Officiellement, c'est en lien avec une question d'ordre politique, et des plus légitimes : l'administration Trump a décidé de sanctionner l'empire du Milieu pour la répression à grande échelle qui est menée contre les minorités musulmanes en Chine, à commencer par les Ouighours, dont nous parlons régulièrement ici même.
On peut reconnaître aux Américains le mérite d'être à peu près les seuls à se préoccuper du sort de ces millions de personnes internées de force dans des camps de rééducation politique, culturelle et religieuse. Pour autant, complète le Financial Times, il serait naïf de penser que tout cela se fait sans arrières-pensées commerciales de la part de Washington. Hier donc, développe le South China Morning Post, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a annoncé qu'il instaurait des restrictions de visas pour des officiels du gouvernement chinois considérés comme "responsables ou complices de l'élimination brutale des minorités ouighoures mais aussi kazakhes et plus largement musulmanes" dans l'extrême-Ouest du pays. Et la veille, le département américain au Commerce dévoilait lui la liste de entreprises et administration chinoises inscrites sur une liste noire, désormais interdites d'importer du matériel américain.
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On est là dans un volet plus économique, et l' Asian Nikkei Review note qu'il vise tout particulièrement le secteur de la surveillance électronique, de l'intelligence artificielle : des technologies de pointe au service du Big Brother chinois, qui seraient particulièrement utilisées pour surveiller et réprimer donc les minorités musulmanes. Mais là encore, la revue asiatique subodore un autre but poursuivi par les Américains : celui d'empêcher, ou de tenter en tout cas d'empêcher la Chine de devenir le leader mondial dans ce secteur ultra-prometteur de l'intelligence artificielle. Mais c'est peine perdue, selon l' Asian Nikkei Review, la Chine a déjà trop d'avance en la matière, et ça n'est pas sans lien avec le fait qu'elle teste ses technologies sur son propre peuple depuis des années.
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Les tensions Chine/Etats-Unis prennent aussi des formes moins conventionnelles, allant même jusqu'à contaminer le basketball professionnel : la NBA, la National Bastketball Association, la ligue la plus célèbre au monde dont les matchs sont suivis à la télévision nationale chinoise par 800 millions de fans et qui génère des milliards de dollars de profits à travers la planète, se retrouve depuis deux jours officiellement censurée en Chine, parce qu'un responsable de l'équipe des Houston Rockets a osé tweeter sur son compte personnel un message de soutien aux manifestants de Hong-Kong.
Un seul tweet, qui rend Pékin furieux au point de censurer toutes les retransmissions et les matchs de galas qui devaient se jouer en en Chine... la réaction est clairement 'hystérique", selon Holman Jenkins Jr dans le Wall Street Journal pour qui la NBA, avec la popularité des ses joueurs-vedettes et sa force de frappe économique, aurait le poids suffisant pour faire plier la Chine, si elle décidait de jouer à fond ce rôle politique très loin de ses intérêts commerciaux.
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Le Basket pour défendre les libertés à Hong-Kong, quand la diplomatie ne fonctionne pas... c'est un beau rêve, auquel Bloomberg veut croire aussi, en se félicitant qu'hier le patron de la ligue Adam Silver ait refusé de s'excuser auprès de Pékin pour préserver son business.
On se souvient de la "diplomatie du ping-pong" qui avait réchauffé les relations diplomatiques entre Chine et Etats-Unis au début des années 70 ; de là à proposer d'installer un panier de basket dans la salle des négociations commerciales, ces prochains jours à Washington, pour détendre l'atmosphère, il n'y a qu'un pas...
La renaissance de Notre-Dame de Paris viendra-t'elle du fond d'un lac ghannéen ?
tout aussi intriguante qu'elle puisse paraître, c'est une proposition très sérieuse débusquée par le bureau africain de la non moins sérieuse BBC : une société de foresterie du Ghana, la KKTR, se propose de vendre à la France les milliers de mètres cubes de bois qui vont être nécessaires à reconstruire la charpente de la cathédrale incendiée. Cette "forêt", comme on la surnommait, construite au XIIème siècle avec environ 1300 arbres, principalement des chênes avec des dimensions que l'on ne retrouve plus aujourd'hui dasn les bois français.
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C'est l'un des casses-têtes de la reconstruction : si on veut reconstruire à l'identique, où trouver tant de bois et avec de telles mensurations? Eh bien, au Ghana, explique la KKTR, et plus précisément au fond du lac Volta. C'est l'une des retenues d'eau les plus vastes au monde, nous dit la BBC, créée dans les années 60 avec la construction d'un grand barrage sur le fleuve Volta. Des forêts entières ont été immergées sous le réservoir, et c'est donc sous l'eau, aujourd'hui, que l'on peut aller chercher cette ressource en bois conservé par l'eau, en voie même de fossilisation naturelle qui lui des qualités uniques de solidité et de résistance. Il suffirait pour en profiter d'aller littéralement à la pêche aux arbres, même si c'est loin d'être sans possibles conséquences environnementales, sur place et plus globalement à cause du transport maritime des tonnes de bois.
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Le ministère français de la Culture confirme qu'il a reçu le devis : il y en a tout de même pour 45 millions d'euros. Mais avant de répondre, il faut achever de stabiliser l'édifice de Notre-Dame et décider si l'on va reconstruire la charpente et la flèche à l'identique et en bois. Et quelle que soit la réponse de Paris au final, l'offre se veut aussi "symbolique", conclut l'agence AfricaFeeds : imaginer que l'Afrique et ses forêts puissent offrir une nouvelle vie à un momument aussi emblématique que Notre-Dame, avouez que ça aurait une certaine classe.
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