La quasi-totalité du Venezuela est privée d'électricité. Le président Maduro accuse Juan Guaido et ses soutiens à l'étranger d'avoir saboté le réseau national. En Italie le projet de TGV Lyon-Turin provoquera-t'il la chute du gouvernement ? La Suède se mobilise contre les morts au travail.
Le Venezuela est plongé dans l’obscurité depuis jeudi soir.
Et ce n'est pas, quoique, une métaphore de la crise politique et économique qui frappe ce pays.
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Non, depuis la fin d'après-midi ce jeudi, nous explique la télévision d'opposition GloboVision, "90% du territoire national vénézuélien est privé d'électricité". Internet, téléphone également coupés, hôpitaux paralysées, feux de signalisation et transports publics bloqués : à Caracas, le journal en ligne El Nacional raconte à quel point la circulation dans la capitale était compliquée, hier soir, et comment des milliers de travailleurs ont du rentrer chez eux à pied. Scènes "fantasmagoriques", à en croire le récit des reporters d' El Pais America, où la métropole de 6 millions d'habitants n'est plus éclairée que par les néons des hôtels, à peu près les seuls bâtiments à posséder des groupes électrogènes.
Tout ça bien sûr, intervient dans un contexte de bras politique et psychologique, entre le président Maduro et son opposant, reconnu par de nombreuses puissances étrangères comme les Etats-Unis et la France Juan Guaido. Et bien entendu, Nicolas Maduro et les siens ont très vite affirmé, par le biais des médias officiels, que cette coupure d'électricité géante était un véritable acte de "guerre électrique mené par l'Amérique impérialiste contre le peuple vénézuélien". Plus précisément, la panne viendrait d'un sabotage commis par ceux qui soutiennent Juan Guaido au barrage de Guri autrement connu sous le nom de centrale hydroélectrique Simon Bolivar.
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Dans El Nacional, on cite le porte-parole en chef du régime chaviste, le ministre Jorge Rodriguez, pour qui ce sabotage est même "une attaque technique et cybernétique" contre le réseau électrique vénézuélien. Le ministre de l'information et de la Communication ne fournit pas plus d'éléments tangibles à ce stade... mais hier soir il a tenté de rassurer la population plongée dans le noir : "dans l'Est du pays, affirmait-il, le courant a déjà été héroïquement rétabli à 100%". Le soucis, c'est qu'il a immédiatement été démenti par des milliers d'habitants de ces régions de l'Est qui ont commenté l'article d' El Nacional.
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The Guardian, enfin, nous explique que certes, les Vénézuéliens s'étaient habitués, ces derniers mois avec l'aggravation de la crise économique, à des coupures de courant régulières, mais rien de comparable avec l'ampleur du black-out actuel. Et si vous vouliez savoir si cette obscurité soudaine était une métaphore du chaos politique qui règne dans le pays déchiré entre ses deux présidents, j'en termine avec ce tweet de Juan Guaido : "La lumière reviendra quand cessera l'usurpation" du pouvoir par Nicolas Maduro.
**Pour ce qui est de la lumière, on peine à y voir clair dans la position du gouvernement italien sur le projet de ligne TGV Lyon-Turin. **Et dans cette affaire on n'est pas encore près de voir le bout du tunnel, même si, hier, les différents protagonistes du dossier ont un peu précisé leur point de vue.
Le plus surprenant, nous dit Il Messagiero, c'est ce qu'a déclaré le président du conseil italien Giuseppe Conte. Lui qui est d'ordinaire le modéré, l'arrondisseur d'angle, en un mot l'arbitre des coups de becs entre ses deux vice-présidents, a laissé entendre "ses sérieux doutes, sur le fait que l'Italie a vraiment besoin de ce chantier" du Lyon-Turin. Si les travaux commençaient aujourd'hui, il s'y opposerait. D'ailleurs, "il demande à la France et à Bruxelles de rediscuter du financement du projet".
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Alors forcément, ces déclarations laissent penser que Conte penche du côté de Luigi Di Maio, dont le Mouvement 5 étoiles a toujours dit son opposition au Lyon-Turin. A l'opposé, Matteo Salvini, de la Lega, a réagi hier soir comme on pouvait l'attendre de lui. Il est cité par Il Giornale : "J'irai au bout sur ce dossier, dit-il, on verra bien qui de nous deux aura la tête la plus dure".
A quoi Luigi Di Maïo, dans Il Fatto Quotidiano, répond que son partenaire de gouvernement est décidément "irresponsable". Il lui rappelle que dans le contrat qui lie les deux formations politiques pour gouverner ensemble, le 5 Etoiles a toujours fait du rejet du Lyon-Turin une de ses lignes rouges. Il menace donc de rompre l'alliance déjà moribonde si l'Italie, lundi, ne décide pas de suspendre sa participation au projet.
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Alors est-ce finalement ce tunnel sous les Alpes agira-t-il comme un "trou noir" comme le compare Il Manifesto, aspirant la chute du gouvernement italien ?
En tous cas ce matin les titres de la presse italienne sont sans équivoque : dans tous, on retrouve le mot "scontro", le choc, la collision. "L'heure de l'ultime affrontement est venue", annonce même Il Giornale.
On termine cette revue de presse internationale avec un sujet qui va forcément intéresser notre invitée ce matin la ministre du Travail Muriel Penicaud. Un sujet qui concerne son homologue suédoise.
Elle s'appelle Ylva Johansson, et avec cinq autres membres du gouvernement de centre-gauche, allié à la droite, de Suède, elle signait il y a quelques jours dans le grand quotidien national Aftonbladet une tribune en forme de sonnette d'alarme : "rien que depuis le début de l'année, 12 personnes sont mortes au travail en Suède : c'est deux fois plus qu'à la même période l'an dernier et c'est inacceptable!"
Voilà donc le propos de ce texte au ton très volontariste, qui appelle à la prise de responsabilité, en particulier, des employeurs. "Ce sont eux, disent les 6 ministres, qui doivent s'assurer que les conditions de travail donnent tous les gages de sécurité à leurs salariés, que l'outil de travail est suffisament entretenu pour garantir cette sécurité, que les tâches qui sont exigées d'eux, peuvent être accomplies dans le temps imparti, que les travailleurs sont correctement formés à leurs missions".
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"_Chaque mort (_et on en compte une par semaine depuis le 1er janvier en Suède) est inacceptable", dit la tribune, "chaque mort est un échec pour le patron et pour la société toute entière". Et de faire de cette question "l'une des trois grandes priorités du gouvernement".
Alors vous me direz peut-être que ce ne sont à ce stade que de belles intentions ; on parle de convoquer un sommet sur le sujet avec les partenaires sociaux, rien de révolutionnaire.
Mais au moins le sujet est posé sur la place publique. En comparaison, e France on parle d'une cinquantaine de morts liées au travail depuis le début de l'année, près de 500 en tout l'an dernier, et l'on a l'impression que ces morts-là font face à une indifférence générale. Pourtant selon les statistiques EUROSTAT de 2015, nous sommes le pays où l'on meurt le plus au travail en Europe, et, ramené à notre population active, ça donne un taux de mortalité de 2,57 pour 100 000 salariés : en Suède, c'est 0,73 pour 100 000.
Ecoutez la réponse de la ministre Muriel Penicaud dans le replay.
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