Vers une entente Etats-Unis-Iran pour relancer l'accord de Vienne ?

Drapeau iranien flottant devant le siège de l'AIEA à Vienne, Autriche, le 01/03/21
Drapeau iranien flottant devant le siège de l'AIEA à Vienne, Autriche, le 01/03/21 ©AFP - Joe Klamar
Drapeau iranien flottant devant le siège de l'AIEA à Vienne, Autriche, le 01/03/21 ©AFP - Joe Klamar
Drapeau iranien flottant devant le siège de l'AIEA à Vienne, Autriche, le 01/03/21 ©AFP - Joe Klamar
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Alors que les pays signataires de l'accord sur le nucléaire iranien se retrouvent ce vendredi, des signes de détente entre Washington et Téhéran laissent espérer un retour des Américains dans les négociations. La crise économique privera-t-elle les Libanais de leur patisserie préférée à Pâques ?

Ce matin, on trouve (tout de même) des raisons d’espérer.

... D’espérer, en l’occurrence, des progrès dans l’un des grands dossiers internationaux de ces dernières années. C’est à lire dans The Guardian sous la plume de Patrick Wintour : il y a de l’espoir de voir l’Iran et les Etats-Unis s’entendre, bientôt, sur une reprise de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien. 

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Pour rappel, cet accord dit de Vienne, les Etats-Unis en étaient sortis unilatéralement et avec fracas, en 2018 sous l’impulsion de Donald Trump dont la présidence a vu un refroidissement très vif des relations avec Téhéran qui de son côté ne s’est pas privé, libéré des contraintes de l’accord et frappé par des sanctions économiques particulièrement éprouvantes pour sa population, d’accélérer son programme d’enrichissement d’uranium. 

Pas plus tard que ce 1er avril, l’agence américaine Reuters annonçait que l’Iran avait mis en service une nouvelle série de centrifugeuse, comme un signe de défi… et sur l’antenne de France Culture le chef d’état-major français, le général François Lecointre estimait qu’à ce rythme, dans un an le pays serait capable de produire sa première arme nucléaire.

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Certes, après cette introduction vous allez me dire que vous voyez pas trop d’espoir dans tout ça. Eh bien si, nous dit donc Patrick Wintour dans The Guardian, car ce vendredi se tient un sommet à distance entre les entités toujours signataires de l’accord de Vienne (Iran, Union européenne, Chine, Russie, France, Allemagne et Royaume-Uni) pour établir les conditions d’un retour des Américains dans l’accord, et donc une réactivation de celui-ci.

Ce qui redonne de l’espoir, c’est d’apprendre que cette rencontre a donné lieu au cours de cette semaine à des négociations secrètes et apparemment encourageantes, selon le très conservateur quotidien iranien Hamshahri, d’abord lundi à Francfort entre Iraniens et Européens, puis mardi à Moscou entre Iraniens, Chinois et Russes. Les Américains, eux, enchaînent les signes de bonne volonté prudente sur ce dossier depuis l’investiture de Joe Biden, lequel avait fait de la reprise de l’accord de Vienne l’un des grands axes de son programme en matière d’affaires étrangères

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La réunion de ce vendredi, même si elle se tient sans les Américains, pourrait bien être l’occasion idéale pour mettre en scène leur retour prochain à la table des négociations d'après The Washington Post qui cite les signaux encourageants adressés à la presse jeudi par le porte-parole de la Maison Blanche Ned Price. Les Etats-Unis semblent d’accord pour lever les sanctions économiques imposées à l’Iran par Donald Trump en 2018 et à dissocier de l’accord nucléaire la question du programme de missiles balistiques iraniens, en échange d’un ralentissement de l’enrichissement d’uranium en Iran pour le ramener à des valeurs qui excluent toute production d’arme atomique. 

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En fait, d’après le site d’info arabe-américain Al-Monitor, tout ce qu’il manque à une reprise de l’accord, c’est que Téhéran comme Washington accepte de sortir de la rhétorique interminable selon laquelle ce serait à l’autre de faire le premier pas. En attendant, l’Iran joue la carte de la pression et mise sur les négociations, en affichant les étapes successives et inquiétantes de la montée en puissance de ses centrifugeuses. Mais Al-Monitor nous rappelle aussi que le président iranien, le modéré Hassan Rohani a besoin d’un accord rapide avec les Etats-Unis… c’est lui qui a signé celui de 2015 et les électeurs iraniens pourraient lui tenir rigueur de son échec, lors de l’élection présidentielle qui doit avoir lieu là-bas dans deux mois et demi. Si Rohani perd, il y a de fortes chances qu’il soit remplacé par un tenant de la ligne dure face aux Etats-Unis ; c’est donc maintenant, ou sans doute jamais, pour une reprise de l’accord de Vienne.  

Avec la crise économique qui frappe très durement le Liban, la fête de Pâques n’aura pas le même goût cette année à Beyrouth.

Au sens propre du terme : il pourrait bien y manquer dans de nombreuses familles chrétiennes modestes le goût indissociable de Pâques des maamouls, ces petites pâtisseries typiquement pascales qui d’après le quotidien L’Orient-Le Jour sont victimes de la dévaluation abyssale de la livre libanaise et de l’inflation délirante (+145% à la fin de l’année dernière) qui frappe toute l’économie du pays. 

Certaines denrées alimentaires en particulier, comme les noix, pistaches, dattes, toutes ces douceurs dont sont justement fourrés les maamouls, sont devenus hors de prix ; si bien que les petits gâteaux vendu dans les pâtisseries sont eux aussi tout bonnement inaccessibles cette année, pour une bonne partie de la population qui n’a pas les moyens de les payer 5 à 7 fois plus chers que l’an dernier.

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Alors bien sûr, il y a la tentation pour alléger la facture de les cuisiner soi-même, à la maison, mais vus les prix pratiqués sur les marchés, ce qui était une tradition incontournable devient un luxe. Et alors que la crise sanitaire, politique et économique qui ravage le pays depuis un an et demi a mis un Libanais sur deux en dessous du seuil de pauvreté, les ONG qui organisent des distributions alimentaires ne peuvent pas cette année proposer des maamouls à leurs bénéficiaires dans le panier de Pâques. 

Et d’ailleurs, ne croyez pas que ça ne touche que la communauté chrétienne du Liban : le maamoul a la particularité précieuse, nous dit encore l'Orient-Le Jour, de réconcilier dans le gras et le sucre les traditions bibliques et coraniques. On déguste aussi des maamouls pour l’Aïd-el-Fitr musulman, et il sera célébré, au Liban comme partout ailleurs, les 12 et 13 mai prochains.

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