Vote sur le Brexit au Parlement britannique : un camouflet historique pour Theresa May

"Après cette incroyable défaite, notre pays est perdu et à la dérive" écrit notamment le Guardian, quotidien anti Brexit
"Après cette incroyable défaite, notre pays est perdu et à la dérive" écrit notamment le Guardian, quotidien anti Brexit  ©AFP - HO / PRU
"Après cette incroyable défaite, notre pays est perdu et à la dérive" écrit notamment le Guardian, quotidien anti Brexit ©AFP - HO / PRU
"Après cette incroyable défaite, notre pays est perdu et à la dérive" écrit notamment le Guardian, quotidien anti Brexit ©AFP - HO / PRU
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Cela claque dans la presse britannique au lendemain du vote historique de la chambre des communes britannique contre l'accord négocié par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles. Contestation également au Soudan. Et une graine de coton qui germe dans l'espace !

A la Une des journaux, il y a cette photo de Theresa May quelques secondes après ce camouflet. Elle a le visage marqué, les épaules comme affaissées. Et il y a ces mots en première page du quotidien pro Brexit The Daily Mail : Theresa May humiliée, écrasée.

On ne peut s’empêcher de penser alors à ce poème de John Donne. Un classique de la poésie britannique.

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"No man is an island", "Aucun homme n'est une île".

Ce poème qui dit encore que "tout homme est fragment d'un continent", et que "si la mer emporte une motte de terre, l'Europe entière en est affaiblie." Ce poème qui se termine par ses mots : "n'envoie personne demander pour qui sonne le glas, il sonne pour toi..."

Ce poème, on se demande s'il ne résonne pas ce matin dans la tête de Theresa May.

"Son maintien ne tient plus qu'à un fil", écrit le Daily Mail pour ce résultat jugé "catastrophique". Ce résultat qui "menace de plonger la sortie de l'Union européenne dans le chaos".

"Pas d'accord, pas d'espoir, pas le début d'une piste, pas de confiance" écrit encore le Mirror, qui éreinte la Première ministre britannique.

Elle porte selon lui la responsabilité de "la guerre civile".

Une guerre civile - ce sont les termes du journal - qui déchire le parti conservateur au lendemain de ce vote, alors que le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn appelle ce soir au vote d'une motion de censure.

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"Nous savions tous que ça arriverait", écrit Dominic Sandbrook dans le Daily Mail, "mais ce que nous n'imaginions pas, dit-il_, c'est à quel point cette défaite serait vertigineuse. Et même si nous vivons à l'époque des chocs politiques, un tel résultat, une défaite par 230 votes, c'est tout simplement extraordinaire", continue l'éditorialiste, "du jamais vu dans l'histoire du gouvernement britannique._"

Journal de 7h
13 min

Un avenir compliqué et surtout incertain

Tous les médias, la BBC en tête, questionnent les scénarios du futur : une sortie sans accord, l'annulation du Brexit, un deuxième référendum, une extension de la période des négociations.

"Après cette incroyable défaite, notre pays est perdu et à la dérive" écrit le Guardian, quotidien anti Brexit bien sûr, qui fustige un Parlement "paralysé par son indécision, incapable d’embrasser l’Union européenne, mais tout aussi incapable de la quitter".

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Contestation également au Soudan

Le mouvement de colère dure depuis un mois déjà après le triplement du prix du pain.

Il demande aujourd'hui le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans.

24 morts, déjà. Pour les racines de la colère, on lira l'analyse du Washington Post . Mais il faut aussi lire le Sudan Tribune, et cet éditorial de l'opposant Yasir Armin

Il parle d'un tsunami désespéré d'hommes et de femmes qui dit-il se battent contre le fascisme islamiste et portent à la fois le combat des villes et des campagnes. Des hommes et des femmes qui posent les fondations d'un nouveau mouvement pour les droits civiques.

Bien sûr, cette colère populaire inquiète dans les autres pays arabes. Et bien évidemment une fois de plus en Arabie saoudite, qui a tout fait pour empêcher la chute des Moubarak et autre Ben Ali de peur de subir le même sort.

Les journaux saoudiens font résonner cette inquiétude. "Quand un pays se soulève après avoir été appâtée par des politiciens et que le régime légitime s'écroule, c'est tout le pays qui va sombrer dans le chaos", fustige the Arab Times. "Regardez le Yémen ou la Syrie" reprend le journal. Saddam Hussein ou Khadafi avaient peut-être des défauts mais leurs pays, au moins, étaient stables, martèle l'éditorial en mettant en garde le peuple soudanais contre je cite "le vent toxique des printemps arabes". C'est dire...

"Une feuille géante pour l'humanité" a poussé sur la Lune

Pour la première fois, quelque chose vient de pousser sur la Lune : une graine de coton, qui a germé à bord de la sonde chinoise Chang'e 4.

Vous savez cette sonde qui s'est posée sur la face cachée de la lune, c'était le 3 janvier dernier...

Une toute petite graine avec une toute petite feuille, mais une feuille géante pour l'humanité, titre le Guardian ce matin.

C'est un développement majeur explique le journal, qui nous explique que la possibilité de faire pousser des plantes dans l'espace va permettre d'établir des bases humaines ailleurs dans le système solaire. Par exemple sur Mars, vers où la Chine compte aller faire un tour en 2020.

La conquête de l'espace a toujours été guidée par des considérations politiques, rappelle le Guardian.

Dans les années 60, les Etats-Unis craignaient la puissance soviétique et étaient prêts à tout pour lui barrer la route, y compris dans l'espace.

Aujourd'hui, les Etats-Unis semblent dans l'impasse. Ils se demandent comment maîtriser l’émergence de la Chine en tant que puissance mondiale dominante.

Et le journal s'interroge : alors que la démocratie libérale s'effrite à l'ouest, et que le capitalisme autoritaire s'enracine à l'est, nul ne sait comment s'écrira le futur de la nouvelle guerre froide.