Roman Polanski et le fantastique

Roman Polanski dirige Mia Farrow sur le tournage du film 'Rosemary's Baby' le 31août 1967.
Roman Polanski dirige Mia Farrow sur le tournage du film 'Rosemary's Baby' le 31août 1967.  ©Getty - Pix/Michael Ochs Archives
Roman Polanski dirige Mia Farrow sur le tournage du film 'Rosemary's Baby' le 31août 1967. ©Getty - Pix/Michael Ochs Archives
Roman Polanski dirige Mia Farrow sur le tournage du film 'Rosemary's Baby' le 31août 1967. ©Getty - Pix/Michael Ochs Archives
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Le troisième documentaire de la série consacrée à Roman Polanski, va nous faire plonger dans les films comme "Rosemary's baby" et "Le Locataire" pour comprendre les rapports que le réalisateur entretient avec son genre de prédilection : le fantastique.

Au gré des témoignages et des archives sonores, ce documentaire tente de comprendre les influences présentes dans les films de genre fantastique tournés par Roman Polanski. On y entendra parler de surréalisme, de la force ambiguë de l'imaginaire, de l'importance du corps humain et du bestiaire chez Polanski.

Un des premiers films que j'ai vu, c'était "Blanche Neige" et je crois que ça m'a énormément influencé pour toujours. Roman Polanski

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La majorité des films de Polanski ont en commun des éléments qui trahissent l'influence du surréalisme, par exemple le brouillage de la frontière entre réalité et imagination. Il y a aussi la question de la névrose en particulier féminine. Les femmes sont représentées comme des poupées, dans "Répulsion" ainsi que dans ses films polonais. Les objets sont aussi fétichisés. Les poupées et les mannequins sont bien sûr un objet de fascination pour les surréalistes. Polanski utilise très bien ce thème. Camila Cuq

Je pense qu'il y a aussi cette énigme très privée dans tous ses films, il y a des détails qui sont très personnels, l'expérience polonaise, l'expérience de la guerre, de la peur, de la mort, de solitude, d'être abandonné par les adultes... Par exemple, on peut comprendre "Rosemary's baby" en deux sens. Peut-être une histoire vraie de club de satanistes mais ce film peut être compris comme le résultat de la peur de la jeune femme qui se sent seule, abandonnée par son mari, qui a peur de ses voisins. Tadeusz Lubelski

Les intrigues sont en apparence très simples, on a l'impression que ce sont des histoires linéaires mais derrière l'histoire il y a toujours un deuxième récit sous-jacent qui lui est beaucoup plus tordu, angoissant, effrayant. [...] Polanski est héritier de cette tradition d'Europe centrale, de la grimace de l'être humain qui se regarde en se montrant du doigt et en riant de lui-même, de ses défauts, de sa bêtise, de sa folie. [...] Ce sont des films à plusieurs niveaux, et dont le sens réel n'apparaît souvent qu'après plusieurs visions. Pascal Bruckner

Ce qui fait de l'œuvre de Polanski, à mes yeux, une œuvre hors du commun, extraordinaire, c'est que ce n'est pas le réel qui génère le fantastique, le fantasme ou d'autres aspects de l'imaginaire. C'est le fait que, chez lui, l'imaginaire est déjà incrusté dedans, ou plus exactement, chez lui, c'est l'imaginaire qui crée le réel. André Rauch

En deuxième partie d'émission le romancier Laurent Seksik donne sa vision du film "Le Pianiste".