

Stigmatisation, identité sexuelle et rapports de genre, ce qui dit la violence du langage à l'adolescence
- Bambi Sloane décoratrice et architecte d’intérieur
- Faïza Guène Romancière, scénariste, réalisatrice
- Isabelle Clair Sociologue, chargée de recherche au CNRS
Le "savoir être", qu'on demande d'acquérir aux adolescentes des milieux populaires, est très sexualisé.
Le langage, le sexe et l’amour sont trois sujets particulièrement compliqués à l’adolescence. Alors que le langage prend une nouvelle fonction, se différencier et se singulariser de manière générationnelle, le sexe et l’amour occupent largement l’esprit et les conversations avec nombre de malentendus, de silences et un vocabulaire passablement ordurier.
Ce sont ces mots qui nous intéressent aujourd'hui. En effet, les insultes à caractère sexuel font partie de la manière courante d'échanger entre ados, chez les garçons comme chez les filles. C'est sur ces insultes, qui ont toutes un caractère sexuel, et ces insultes "entre filles" qu'a précisément travaillé une de mes deux invitées, la sociologue Isabelle Clair. La chercheuse interroge le sens profond de ces mots qui servent à rire, à attaquer mais aussi à se défendre.
En lisant Isabelle Clair on comprend que se demander pourquoi les adolescentes sont si grossières, donne des clés pour décrypter non seulement les représentations de soi et des autres à cet âge de la vie mais aussi pour comprendre l'état des rapports de genre aujourd'hui. Faïza Guène, romancière nous dira comment elle interprète cet usage des mots, comment elle y réfléchit en tant qu'écrivaine et de quelle manière ces sujets affleurent dans ses dialogues réguliers avec des adolescents dans le cadre scolaire.
Parallèlement, alors que nous traversons un moment de réémergence du féminisme au premier plan du débat public, les questionnements autour du harcèlement et autour du consentement montrent que les adultes et la société ont également un problème avec les mots et les images. Un problème qui s'illustre encore par le déni ou l'euphémisation des violences sexuelles comme l'illustre par exemple la récente campagne de la RATP qui montre des animaux sauvages pour évoquer le harcèlement des femmes dans les transports.
Toutes ces questions de vocabulaire et de représentations doivent nous interroger sur la manière de nous adresser aux adolescentes et aux adolescents pour parler d'identité, de sexe et de consentement car il y a bien là un enjeu éducatif.
Le rire est normatif à l’adolescence (…) l’obscénité permet le rire, la complicité.
Avec
Isabelle Clair, sociologue, chercheuse au CNRS, autrice en particulier d’un article « S’insulter entre filles » (revue Terrains et travaux)
Faïza Guène, romancière, dernier ouvrage en date « Millenium blues », Fayard
Comme le fait de "dire le sexe" est un problème, l'obscène est une façon de parler de sexe et de sortir de la fille-objet.
Le consentement, reportage "Les pieds sur terre" France culture
L'expression "Zone grise" n’est pas adaptée car les filles disent non. La question c'est que des garçons ne les écoutent pas!
Sexe sans consentement, documentaire INFRAROUGE sur France 2
L’image de soi à 15-17 ans c’est l’endroit où il faut réfléchir.
Poudre de respect Film réalisé par les collégiens du collège Pierre Brossolette à Bondy, dans le cadre du projet "Jeunes contre le sexisme" mené par l'Observatoire des violences envers les femmes" du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis,
La légèreté c’est le monopole des hommes… on stigmatise la prétendue légèreté des femmes mais qui a vraiment droit à la légèreté dans l'existence? Les hommes!
Le reportage de Sophie Bober: "ôter cet uniforme de malheur", avec la designer Bambi Sloan, dont la dernière réalisation est visible à Paris.
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