Moi, je suis gourmande : les nourritures de Colette

À l’occasion des 150 ans de la naissance de Colette... Laure Egoroff :
"La chose est bien connue, Colette était gourmande, et cette gourmandise, qui est un des aspects de sa sensualité, irrigue son œuvre. Partout des cocottes mijotent, des tasses de chocolat fument, des papillotes couvent dans la cendre, des fruits mûrissent au soleil, des châtaignes roulent sur les pentes, des vins coulent, comme nectars, de bouteilles ensablées. Cuite ou crue, simple ou sophistiquée, la nourriture est indissociable de l’enfance au cours de laquelle se forma le goût de la petite Sidonie Gabrielle. Présente aussi bien dans les romans que dans les récits, elle a partie liée avec la volupté, la vitalité, l’amitié, l’amour et la consolation. Dans les conseils culinaires qu’elle dispense aux lectrices du magazine Vogue - Colette fut aussi journaliste - elle affirme un penchant pour les mets rustiques, simples, sains, les nourritures non dénaturées qui se consomment en fonction des saisons. Manger est aussi une des manières qu’a Colette d’entrer en relation avec la terre ; les nourritures qui se cueillent, se glanent, se ramassent, dégustées à l’endroit où on les trouve, ont la saveur à toute autre supérieure de ce qu’on nomme le don."

Choix des textes et réalisation: Laure Egoroff
Conseillère littéraire : Caroline Ouazana
Avec : Elizabeth Mazev, Céline Milliat -Baumgartner et Odja Llorca
Improvisations au piano: Quentin Sirjacq
Prise de son, montage, mixage: Pierric Charles, Dhofar Guerid
Assistante à la réalisation : Justine Dibling
Remerciements à Delphine André pour les archives Ina

Liste des extraits de lectures :
Puériculture in Prisons et paradis
Amour in La Maison de Claudine
Transition extrait de Claudine à l'école
Vins in Prisons et paradis
Rites in Prisons et paradis
Trente-huit cinq in Prisons et paradis
L'Etoile Vesper
Récrimination in Prison et paradis
Le poisson au coup de pied in Prison et paradis
Le feu sous la cendre in Prison et paradis
Flore et pomone in  Gigi
Plein air in Journal à rebours
Automne in Journal à rebours
Trésors épars in  En pays connu

Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, écrivaine, dramaturge et journaliste française, est née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), elle est morte le 3 août 1954 à Paris. Elle est l'une des plus célèbres écrivaines françaises. Elle a été la deuxième femme élue membre de l'académie Goncourt en 1945 et sera la première femme à présider le  prix Goncourt en 1949.
Colette, qui a reçu une éducation laïque par sa mère "Sido", en plus de ses activités d'écriture, a aussi été actrice et danseuse de music-hall, ce qui lui a valu une réputation sulfureuse. En 1900, elle publie son premier roman, Claudine à l'école, sous le nom de Willy (celui de son mari, qui utilisait ses talents d'écriture). L'ouvrage suscite un petit scandale dans l'histoire de la littérature française , mais n'en est pas moins un succès de librairie. Sa plume est prolifique, elle publie une cinquantaine de romans . Et notamment Les Vrilles de la vigne, un recueil de 20 nouvelles publié en 1908, Dialogues de bêtes, en 1923, Le Blé en herbe, en 1928, La Naissance du jour, un récit poétique, en 1928, ou encore Sido, en 1930, où elle évoque la figure maternelle.
A son arrivée à Paris elle est introduite rapidement dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale grâce aux relations de son premier mari, Willy. Celui-ci est un critique musical influent et un romancier. Il utilisera d'ailleurs les talents d'écriture de Colette et lui fera écrire sous son nom plusieurs romans dont la série des Claudine à partir de 1900. En 1906, elle divorce puis vit de nombreuses relations lesbiennes. En 1909, elle épouse l'homme politique et de presse Henry de Jouvenel, avec qui elle aura son unique enfant, Colette de Jouvenel (1913-1981).
Dans le domaine de la musique Colette a collaboré avec le compositeur Maurice Ravel. Entre 1919 et 1925, elle écrit le livret de la fantaisie lyrique L'Enfant et les Sortilèges dont Ravel signe la partition. L’œuvre, achevée en 1924, a été créée le 21 mars 1925 à l'Opéra de Monte-Carlo.
En 1923, Colette divorce d'Henry de Jouvenel. Elle rencontre son troisième et dernier mari, Maurice Goudeket en 1925. En décembre 1941, durant l'Occupation, il est arrêté par la Gestapo car il est Juif. Il sera libéré grâce aux démarches de Colette auprès de l'occupant allemand et du gouvernement de Vichy.
En 1953, Colette est élevée à la dignité de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur. Elle meurt le 3 août 1954 au 9, rue de Beaujolais à Paris, près du Palais-Royal. Elle est la première femme en France à recevoir des funérailles nationales.