Ça te dérange si je te demande combien tu gagnes ?

Et toi, combien gagnes-tu ? La question se pose rarement ainsi. On y ajoute toujours un "si ce n'est pas indiscret", "enfin, si ça ne te dérange pas", comme si parler d'argent revenait à dévoiler une part intime de notre être, un secret honteux sur soi, ou n'était qu'un élément accessoire de notre existence. 
Mais d'où vient cette gêne avec l'argent ? Comment s'est-elle construite ? Et surtout comment est-elle entretenue, bizarrement, par ceux qui ont le moins de problèmes avec ça ?

L'argent : un outil de comparaison indispensable

“Quand on rentre dans un cadre de débat politique, l’argent ne devient plus tabou. Car on rentre dans un cadre collectif. C’est-à-dire qu’il peut être délicat de parler d'argent dans une conversation informelle car on ne veut pas empiéter sur l’intimité de l’autre, mais dès qu’on parle d’une catégorie comme les fonctionnaires, les footballeurs, les cheminots… cela ne pose plus de problème.
La spécificité de l’argent est qu’il permet de tout comparer à partir d’une échelle commune. Il peut assigner une valeur monétaire à n’importe quoi, même aux choses que l’on pensait sacrées.” Jeanne Lazarus

Sons diffusés :

• Mix de Louise André avec : des extraits et archives autour de l'argent ; Chanson de Heuss l'Enfoiré feat Jul, Moulaga
• Extrait du film de Marcel Pagnol, Topaze, 1951
• Chanson de Dranem, L'argent
• Lecture par Marie-Lys de Saint-Salvy de l'essai de Virginia Woolf, Une chambre à soi, 1929
• Chanson de Suprême NTM, L'argent pourrit les gens

Bibliographie :

• Jeanne Lazarus, Les politiques de l'argent, aux éditions puf
• Jeanne Lazarus, L'épreuve de l'argent : banques, banquiers, clients, aux éditions Calmann-Lévy
• Jeanne Lazarus et Damien de Blic : Sociologie de l'argent, aux éditions La Découverte