

Dans les nouvelles et les romans de Maupassant, une conception très amère de la femme moderne, jugée orgueilleuse et indocile, transparaît, ainsi qu'une urgence d'alerter les hommes des dangers qu'ils encourent en tombant amoureux...
Si Maupassant a été qualifié de « taureau triste » par son ami le philosophie Hippolyte Taine, ce n'est pas tant pour caractériser son allure virile que pour désigner cette étrange complaisance dont il fait preuve à l'égard de la solitude. Il la fuit en même temps qu'il la désire, et ce n'est toujours que d'elle dont il est question, même aux heures les plus douces de son existence, quand il cultive les plaisirs sensuels avec le raffinement d'un Valmont et l'obstination d'un nymphomane. Se décrivant lui-même comme un "faune" incapable de quitter le temps d'une soirée sa franchise et sa rudesse, il ne fréquente ni la bourgeoisie ni les intellectuels, mais s'attarde des nuits entières dans les maisons closes. Pourtant, il parvient à décrire le monde avec la précision et la simplicité d'un fin observateur. Ayant appris l'art d'écrire avec Flaubert, qui le considère comme son fils spirituel, c'est un travailleur acharné qui dépense dans ses oeuvres toute l'énergie qu'il n'a pas mise en compagnie des "filles". Mais même lorsqu'il est seul assis à sa table, ce sont encore les filles, les jeunes femmes, les épouses, les mères, toutes les nuances du "Féminin" en somme, qui y passent. Comment qualifier son rapport au sentiment amoureux, au désir sensuel, à l'homosociabilité ? En quoi est-il le produit d'une misogynie systémique, qui se révèle dans tous les milieux sociaux du XIXème siècle ?
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