Jim Carrey incarne-t-il les années 90 ?

L'acteur Jim Carrey se déshabille pendant une interview, le 12/23/1994 dans The tonight show, épisode 595.
L'acteur Jim Carrey se déshabille pendant une interview, le 12/23/1994 dans The tonight show, épisode 595. ©Getty
L'acteur Jim Carrey se déshabille pendant une interview, le 12/23/1994 dans The tonight show, épisode 595. ©Getty
L'acteur Jim Carrey se déshabille pendant une interview, le 12/23/1994 dans The tonight show, épisode 595. ©Getty
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Le génie burlesque de Jim Carrey a hissé l'acteur américain au rang d'un Buster Keaton ou d'un Charlie Chaplin. Deux critiques de cinéma analysent l'art de celui qui a su, de "Ace Ventura" à "Dumb & Dumber", révéler le ridicule des stéréotypes de la "sous-culture" américaine des années 1990.

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Faire rire de ce qui ne fait pas rire et de ce qui fait parfois peur, n’est-ce pas un don qui appartient aux plus grands acteurs burlesques ? C'est en 1994, après "dix ans d’errance dans les latrines du show-business" que le talent comique de Jim Carey est révélé au grand jour, avec Ace Ventura : détective pour chiens et chats, The Mask et Dumb & Dumber. La plasticité de ses mimiques et son incroyable capacité d’imitation en font très vite un habile acteur burlesque, à l'égal d'un Keaton ou d'un Chaplin. Hollywood a rapidement pris la mesure de la dimension corrosive de son humour, et a construit des objets théoriques et self conscious autour de son personnage, comme en témoigne The Truman Show de Peter Weir, réalisé en 1998. Dans The Mask réalisé en 1994, Chuck Russel le présente en créature de dessin animé. Dans ce film, les effets spéciaux renforcent le talent inné de Carey pour la métamorphose, mais l'acteur en a-t-il vraiment besoin ? N'est-il pas un effet spécial à lui tout seul ? Mais si l'acteur américain a conservé et sublimé sa part d'enfant, cela ne signifie pas que ses films doivent être considérés, comme c'est souvent le cas, comme étant de mauvaise facture. Ses caricatures ont une dimension critique indéniable et il semblerait que Jim Carrey ne soit pas tant un éternel enfant qu'un dénonciateur de l'infantilisation de la société, soumise aux lois de l'entertainment et médiatisée à l'excès.

Les invités

  • Adrien Dénouette, critique de cinéma, enseignant et conférencier, auteur de L'Amérique Démasquée (Façonnage éditions, 2020) et qui deviendra un documentaire pour Arte et Bellota films.
  • Jean-François Rauger, critique de cinéma pour les Cahiers du Cinéma et Le Monde, directeur de la programmation à la Cinémathèque, organisateur de la rétrospective Jim Carrey en février 2010 et auteur de L'Œil qui jouit (Yellow Now, 2012).
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59 min

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