Grâce à un simple bâton et quelques inscriptions sur le sol, l'humanité parvint à capturer le soleil et à se saisir du temps qui passe. Ce jeu d'ombre élémentaire marque alors le début d'un nouveau paradigme, celui de l'accélération.
- Denis Savoie Historien des sciences
Comment comprendre, trancher et tenter de contrôler le temps qui s'écoule ? La formulation de cette question remonte au premier dispositif qui nous permit d'abstraire en données la course du soleil du levant au ponant. Mais la gnomonique, l'art de concevoir des cadrans solaires, ne se résume pas à sa part utilitaire : elle est une science qui emprunte aux mathématiques, à l'astronomie et à l'architecture. Par le cadran solaire, les êtres humains commencent à donner forme à leur situation dans les heures du jour, dans les saisons de l'année, ainsi que dans l'espace, à la surface du globe ou dans le cosmos.
De cette position cruciale dans l'expérience humaine, les cadrans solaires (et, à leur suite, les horloges) prirent une position centrale dans la cité : dans les projets architecturaux, dans les communautés politiques ou dans les usages symboliques. Quelles évolutions historiques a connu l'approche collective de l'heure pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui, le socle omniprésent de tous nos ordonnancements ?
- L'invité : Denis Savoie est astronome et historien des sciences, il a présidé la Commission des Cadrans Solaires de la Société astronomique de France pendant vingt ans à partir de 1990. Il est également conseiller scientifique à Universcience (Palais de la Découverte & Cité des Sciences et de l’Industrie), chercheur associé à l'Observatoire de Paris, et auteur en 2021 de Une histoire des cadrans solaires en Occident - La gnomonique du Moyen Âge au XXe siècle (Les Belles Lettres, 308 p.).
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