Gustave Eiffel se limite-t-il à sa tour ?

Matthieu Garrigou-Lagrange s'entretient avec Bertrand Lemoine, ingénieur, architecte et historien, auteur notamment d'une monographie "Gustave Eiffel" publié en 1983 aux éditions Hazan, de "La Tour de Monsieur Eiffel" dans la collection Découvertes/Gallimard et d'"Histoire des gares en France" aux éditions Archibooks et qui sera publié le 21 octobre.

"C’est le seul endroit de Paris où je ne la vois pas !", déclarait Maupassant en déjeunant au restaurant de la Tour Eiffel. Célèbre pour sa Tour, Gustave Eiffel a surtout construit des ponts en France et à l’étranger, selon des techniques nouvelles qu’il fait breveter et ne cesse de perfectionner. On pense notamment aux fondations à air comprimé qu’il utilise une première fois pour le pont de Bordeaux en 1858 ainsi que pour les fondations de la Tour Eiffel. A la méthode, s’ajoute le style Eiffel caractérisé par l’élégance des lignes, la finesse dans le détail, une légèreté presque aérienne, que l’on retrouve également dans d’autres de ses constructions, comme la gare de Budapest. Ingénieux et audacieux,  il a su saisir toutes les opportunités, sans jamais se départir de loyauté envers ceux qui lui ont fait confiance et ont participé à bâtir le visionnaire qu’il est devenu. Passionné de météorologie, de radiotélégraphie et d’aérodynamique, il multiplie les recherches et les expériences en particulier sur les effets du vent et la résistance de l’air.