

L’innovation est-elle le bon moteur de l’économie ? Si oui, comment la diriger vers l’objectif d’une croissance qui soit à la fois plus verte et plus juste ?
Philippe Aghion (Economiste, Professeur au Collège de France.).
Dans sa Théorie du développement économique, Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) expliquait comment l’innovation agit comme une « destruction créatrice » qui permet au capitalisme de se renouveler : il attendait des innovations qu’elles ruinent les situations de rente et permettent ainsi que d’autres entrepreneurs puissent émerger. Un tel processus nécessite, précisait-il, la modification d’au moins un facteur de production : l’introduction d’un nouveau produit, d’un nouveau procédé, l’ouverture d’un nouveau marché, la mise en place d’une nouvelle organisation ou l’utilisation d’une nouvelle ressource.
Schumpeter insistait sur le fait que ce sont les innovations induites par les progrès scientifiques qui sont les plus susceptibles de produire des ruptures et d’introduire ainsi une certaine métastabilité dans l’économie.
Avait-il raison sur ce point ? L’innovation est-elle le bon moteur de l’économie ? Si oui, comment la diriger vers l’objectif d’une croissance qui soit à la fois plus verte et plus juste ?
Invité : Philippe Aghion, économiste, professeur au Collège de France., auteur de Le Pouvoir de la destruction créatrice (avec Céline Antonin et Simon Bunel), Odile Jacob, 2022.