- Etienne Klein Physicien, producteur de l'émission "Le pourquoi du comment ?" sur France Culture
- Jacques Testart biologiste, président de l'association "Fondation Sciences Citoyennes"
- Jean-Pierre Goux mathématicien, économiste, écrivain, spécialiste des questions environnementales et énergétiques
- Daniel Andler professeur émérite de philosophie à Sorbonne Université, fondateur et premier directeur du Département d’études cognitives [DEC] de l’Ecole normale supérieure, membre de l'Académie des sciences morales et politiques
Nous n’aurions pas eu l’idée de débattre d’un tel sujet il y a cent ans, ni même, sans doute, 50 ans, ni, peut-être, 30 ans. Mais en 1986, il y a 27 ans, s’est produite la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Et c’est peut-être à ce moment, plus encore qu’après la bombe atomique, que le doute a commencé à s’installer. Pour la première fois, une activité civile fondée sur la science et la technologie engendrait un drame humain de très grande ampleur. Avant même cet événement traumatisant, René Dumont avait plaidé en faveur des thèses qui allaient fonder le mouvement écologiste.
Depuis, les relations n’ont cessé de se tendre entre la science et la société. Quand je dis science, je laisse entendre également technologie, tant le délai entre les découvertes et leurs applications s’est réduit au cours des dernières décennies. Les exemples ne manquent pas, depuis les OGM jusqu’aux nanotechnologies en passant par le nucléaire, remis à vif avec l’accident de Fukushima, en 2011. Sans parler de la médecine, avec les diagnostics pré-implantatoire et prénatal ou la délicate question de la fin de vie.
Ainsi, la science, longtemps indiscutable synonyme de progrès, à la fois pour les connaissances et pour la société, est devenu un terrain d’affrontement. Parfois violent, comme à Grenoble avec le mouvement Pièces et Main d’œuvre. Et un grand pays comme l’Allemagne a décidé d’abandonner le nucléaire après Fukushima.
Alors nous avons pensé qu’il était indispensable d’aborder ce débat au cours de cette journée dédiée à l’année vue par la science. Nous avons choisi trois exemples, non exhaustifs, des thèmes qui ont récemment fait l’actualité et qui illustrent cette relation complexe qui existe aujourd’hui entre la science et la société : le boson de Higgs, les OGM et le gaz de schiste.
Vous avez tous en mémoire la découverte du boson de Higgs en juillet 2012, la sortie de l’étude contestée de Gilles Eric Séralini en octobre 2012 et la décision du gouvernement français d’interdire les forages d’exploration des ressources en gaz de schiste en France.
La science est-elle le problème ou la solution ? C’est la question posée aux participants à cette table ronde.
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