Le Club Science Publique revient aujourd’hui sur le thème de la mise en question de la science par l’opinion publique, voire par les scientifiques eux-mêmes. Cette contestation s’est exprimée de façon virulente, en 2010, dans les domaines du réchauffement climatique et des nanotechnologies, sujets de discorde qui se sont inscrits dans la voie ouverte par le profond divorce entre science et société au sujet des OGM. La forte audience des climato-sceptiques ou l’échec du débat public sur les nanotechnologies ont ainsi attisé une crise de confiance latente entre le public et les scientifiques. Ainsi, les avancées de la science ne semblent plus systématiquement associées à l’idée de progrès. Loin s’en faut. A l’émerveillement du début du 20e siècle, succède le doute, voire la condamnation et le soupçon de collusion entre les scientifiques et les pouvoirs économiques ou politiques.
Cette défiance du public en est arrivée au point d’ébranler les fondements même de la recherche scientifique. L’idée que la science avance ne suffit plus à la justifier. Et le public demande des comptes. Il se permet même de refuser certaines conclusions d’« experts ». Ainsi, contre l’avis général de la médecine et des pouvoirs publics, les Français ont-ils décidé de ne pas se faire vacciner contre la grippe A H1N1. Et les faits leur ont donné raison, tant la maladie s’est révélée beaucoup moins meurtrière qu’annoncée par des instances pourtant aussi reconnues que l’Organisation mondiale de la santé, l’ OMS. Ce scepticisme vis-à-vis de la parole scientifique entretient le risque d’une montée du relativisme, que certains dénoncent, comme Etienne Klein ici même, dans Science Publique .
La science qui avance, par essence, en remettant en cause certains de ses résultats, ne prête-t-elle pas naturellement le flan à la même incrédulité et n’engendre-t-elle pas la même contestation que la politique ?
Nous retrouvons-nous alors dans une situation où le public, même sans être spécialiste du domaine scientifique concerné, prend position vis-à-vis de certaines affirmations des chercheurs ?
Doit-on alors parler de l’émergence d’une conception démocratique de la science ? Chacun peut-il réclamer le droit de voter, pour ou contre, par exemple, le réchauffement climatique ?
Invités: Jean-Claude Ameisen **, ** médecin et chercheur, professeur d’immunologie à l’université Paris VII, Président du comité d'éthique de l'Inserm,
Olivier Godard, économiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l'Ecole Polytechnique,
**Pierre-Henri Gouyon, ** biologiste,professeur auMuséum national d'histoire naturelle de Paris, professeur à l'AgroParisTech,
Marc Lachieze-Rey , physicien théoricien et astrophysicien, directeur de recherche au CNRS APC - Astroparticule et Cosmologie (UMR 7164), Universite Paris 7 Denis Diderot
Presse:
Alzheimer: des médicaments inutiles, meurtriers, mais remboursés
Un article de Jean-Yves Nau, après sa participation à Science Publique du 28 janvier 2011.
**Radio : **
28.01.2011 - Science publique
Comment les médecins prescrivent-ils les médicaments ?
15.10.2010 - Science publique
Club Science Publique : Comment redonner le goût des sciences aux élèves ? Le débat scientifique peut-il se tenir à huis clos ?
29.10.2010 - Science publique
Académie des sciences : le débat sur le climat est-il réglé ?
Vidéo: Quelle place pour la science dans le débat public ?
Université d'été 2010 de l'Institut des Hautes Etudes en Science et Technologie (IHEST)
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