Contrairement à ce que nous croyons souvent, nous ne voyons pas le monde tel qu'il est. De même, notre mémoire ne cherche pas à conserver le souvenir de nos perceptions. Ainsi, notre cerveau produit bon nombre d'illusions. Eric Bonvin explique la finalité réelle de notre mémoire. Surprenant...
- Eric Bonvin Médecin psychiatre et psychothérapeute ayant une formation initiale en anthropologie sociale et culturelle. Praticien formateur en hypnose médicale et thérapeutique depuis plus de 20 ans en Suisse et en France (Paris VI - La Salpêtrière).
- Pierre-Henri Gouyon Biologiste, professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle
- Bruno Falissard Psychiatre, professeur de santé publique à l'université Paris-Sud, directeur du CESP (centre de recherche en épidémiologie et santé des populations)
En général, nous considérons que notre perception du monde qui nous entoure reflète une réalité objective. Ainsi, les médias, tout comme la justice, font appel à des témoins oculaires considérés comme des observateurs en mesure de rendre compte d’un événement. Ces déclarations peuvent jouer un rôle important pour établir « ce qui s’est réellement passé ». Ainsi, comme à Paris le 13 novembre 2015, les témoins des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles sont largement sollicités. Nous considérons alors notre cerveau comme un enregistreur de la réalité qui fonctionne un peu comme une caméra de surveillance. Pour cela notre cerveau s’appuie sur deux fonctions : la perception par nos sens et la mémoire de ces perceptions. Le dictionnaire définit d’ailleurs la mémoire comme « l’activité biologique et psychique qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations ».
Compter les passes
En 1999, deux chercheurs américains en psychologie, Christopher Chabris et Daniel Simons, ont réalisé une expérience devenue célèbre. Ils ont demandé à des témoins de compter les passes que se faisaient, sur une vidéo, deux équipes de basket. Il fallait dénombrer les passes reçues par l’une des deux équipes. Pendant la partie, un personnage déguisé en gorille traversait la scène en dansant le fameux moonwalk. Résultat, la moitié des témoins n’ont pas remarqué le gorille. Ils étaient trop absorbés par le comptage des passes. Nous pouvons donc regarder sans voir, pour peu que notre attention soit focalisée. Notre cerveau semble donc loin de fonctionner comme une caméra ou comme une mémoire informatique. Mais alors comment fonctionne-t-il vraiment et pourquoi est-il vulnérable à des illusions ou à des absences ? C’est le sujet du débat du Club Science publique.
[VIDEO]: Le fameux test d'attention du jeu de basket. Faites le...
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