- Didier Torny Didier Torny, sociologue, directeur de recherches à l'INRA .
- Patrick Zylberman Professeur émérite d’histoire de la santé à l’Ecole des hautes études en santé publique
- Jean-Yves Nau journaliste à Slate.fr et docteur en médecine, auteur du blog « Journalisme et santé publique »
- Alain Goudeau directeur de la bactério-viro du CHU de Tours
Les premières vaccinations datent d’avant la révolution française. Le médecin anglais Edward Jenner marquera l’histoire en 1796 avec le principe de l’inoculation de la vaccine, la variole des vaches, pour protéger les hommes contre... la variole. Le terme vaccination est ainsi construit sur le mot signifiant vache en latin. Après ces découvertes empiriques, il faut attendre Louis Pasteur, un siècle plus tard, pour que le principe de la vaccination soit expliqué. Un enfant est ainsi vacciné contre la rage en 1885. Une expérience d’autant plus notable que l’enfant concerné est vacciné après avoir été mordu par un chien enragé. Pour Jacques Thèse, spécialiste du système immunitaire et professeur à l’Institut Pasteur que nous avons reçu dans Science Publique la semaine dernière, « la vaccination représente la plus grande révolution médicale de tous les temps ». Et pourtant...
Et pourtant... un sondage Ifop-PHR a révélé qu’en 2013 seulement 28% des Français avaient l’intention de se faire vacciner contre la grippe, contre 34% l’année précédente. Une analyse de l’institut BVA montrait qu’un français sur deux pensait que le vaccin pouvait donner la grippe, qu’un sur trois croyait que la grippe se soignait à l’aide d’antibiotiques alors que la maladie est provoquée par un virus et qu’un français sur 5 considérait qu’il était plus dangereux de se faire vacciner que d’attraper la grippe. Cette méfiance a probablement été renforcée en 2009 par le projet de vaccination massive contre la grippe A. Aujourd’hui, les réticences de la population face à la vaccination sont telles que, paradoxalement, c’est le principe de la vaccination obligatoire qui est remis en cause. Le 2 mars, le premier ministre, Manuel Vals, a ainsi de confié à la députée Sandrine Hurel la mission de « formuler des recommandations pour faire évoluer le principe de l’obligation vaccinale » .
- Quelles sont aujourd’hui les vaccinations obligatoires et celles qui sont recommandées ?
- Que risquent, pénalement, les parents qui refusent de faire vacciner leur enfant ?
- Alors que les mouvements anti-vaccin semblent gagner du terrain en France, la critique la plus souvent avancée, celle des effets nocifs des adjuvants des vaccins, est-elle justifiée ?
- Que penser de la vaccination contre le papillomavirus qui est recommandé pour les filles à partir de 11 ans et contre laquelle des pétitions circulent ?
- Comment et pourquoi la méfiance contre les vaccins, également forte aux Etats-Unis, s’est-elle propagée et faut-il, dans ce contexte, en finir avec l’obligation vaccinale ?
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