La génétique peut-elle élucider tous les crimes ?

France Culture
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Avec
  • Franz Manni
  • Jean-Paul Moisan
  • Evelyne Sire-Marin Vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de Paris, membre de la Ligue des Droits de l’Homme.
  • Jean-Yves Nau journaliste à Slate.fr et docteur en médecine, auteur du blog « Journalisme et santé publique »
La structure de l'ADN
La structure de l'ADN

La structure de l'ADN © Wikimedia Commons

Il ne se passe guère de jour sans qu'une affaire policière ne fasse appel aux techniques des empreintes génétiques pour élucider un crime ou révéler un mensonge. Ainsi, hier encore, des tests ADN ont montré que la femme s'étant présenté comme la mère du petit garçon retrouvé seul dans une cité de Marseille n'est pas, en réalité, sa mère biologique. Au cours de l'été, c'est la fameuse affaire Grégory, cet enfant de 4 ans retrouvé mort dans les eaux de la Vologne en 1984, qui rebondissait en raison, justement, des progrès dans l'analyse de l'ADN. Progrès dont il est sans doute fortement question pendant le 7e symposium consacré à la médecine légale qui se termine aujourd'hui même à Osaka, au Japon. Et il ne se passe guère de soirée sans qu'une série télévisée, souvent américaine, ne mette en scène les exploits de ceux qui volent la vedette aux simples commissaires, c'est-à-dire les scientifiques traquant les indices invisibles abandonnés par le corps humain des suspects. L'ADN, fait désormais figure de carte d'identité ultime. Que de chemin parcouru depuis les travaux d'Alphonse Bertillon, à la fin du XIXe siècle, sur l'anthropologie judiciaire. Les empreintes digitales elles-mêmes apparaissent désuètes tant la génétique s'impose comme la caractéristique infalsifiable propre à chaque individu et donc idéale pour l'identifier sans risque d'erreur. Ainsi, l'analyse de l'ADN a déjà permis d'innocenter des condamnés à mort aux Etats-Unis. Elle semble donner à la justice l'instrument objectif qui lui manquait. L'ADN dit-il pourtant toujours la vérité ou bien lui fait-on excessivement confiance, comme le laissait entendre Jean-Yves Nau dans sa chronique ? Que peut-on attendre des travaux des chercheurs sur le décryptage du génome en matière d'identification des personnes ? Quel est l'impact sur l'exercice de la justice du recours de plus en plus systématique au fichage des citoyens à l'aide de leurs empreintes génétiques ?

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