Les êtres vivants se distinguent par leur aptitude à naître, à se développer, à se reproduire et à mourir. Pour cette dernière émission de Science publique, nous allons débattre du rôle de l'information dans le fil de la vie. Est-elle éternelle ? Comment se transmet-elle ? Comment la lire ?
- Pierre-Henri Gouyon Biologiste, professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle
- Jean-Yves Nau Journaliste à Slate.fr et docteur en médecine, auteur du blog « Journalisme et santé publique »
- Jean Claude Ameisen Auteur
Un être vivant se distingue d’un objet inanimé par sa capacité à former lui-même sa propre substance à partir de celle qu’il puise dans le milieu, selon la formule de Kant. Il est ainsi capable de naître, de se développer, de se régénérer, de se reproduire et de mourir. La science du vivant, la biologie, étudie les mécanismes de la vie au niveau moléculaire et cellulaire mais également au niveau de l’organisme, de la population et de l’écosystème. Au XXème siècle, la biologie moléculaire s’est plongée dans l’étude des mécanismes de fonctionnement de la cellule à l’aide des découvertes sur l’ADN, l’ARN, les gènes et le code génétique. Les molécules, nucléotides, ribosomes, acides aminés ou protéines sont les composantes de la machinerie physico-chimique à l’œuvre au cœur des êtres vivants. Une photographie instantanée du vivant fournit ainsi une image où la matière domine. Mais que se passe-t-il si l’on fait défiler de film de l’histoire des êtres vivants sur plusieurs générations ?
Dans le livre publié par Jean-Louis Dessales, Cédric Gaucherel et Pierre-Henri Gouyon sous le titre « Le fil de la vie. La face immatérielle du vivant », les auteurs citent le cas de l’homme de Neandertal, disparu il y a trente mille ans. Hormis quelques ossements, on peut penser que cette espèce appartenant à la branche du genre Homo n’existe plus sur Terre. Pourtant, elle n’a pas totalement disparu. Il reste des traces de Neandertal dans les génomes de l’homme actuel. Ces traces sont des informations transmises lors d’accouplement entre les deux espèces. La chair a disparu depuis les millénaires mais l’information qu’elle contenait, elle, est toujours là. Pour autant, peut-on en déduire que l’information elle-même est vivante ?
[VIDEO] Le clip de la dernière émission:
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