Acupuncture, ostéopathie, chiropraxie, méditation, phytothérapie, aromathérapie, auriculothérapie, hypnose, sophrologie : plus de 400 pratiques se classent dans la famille des médecines alternatives. Pourquoi est-il si difficile de mesurer scientifiquement leur efficacité ?
- Arnaud Fauconnier gynécologue-obstétricien à l'hôpital de Poissy-St-Germain , médecin investigateur d'essais cliniques en chirurgie gynécologique, et professeur à l'université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, relecteur du rapport de l'INSERM de Janvier 2014
- Patrick Lemoine Psychiatre, docteur en neurosciences
- Bruno Falissard Psychiatre, professeur de santé publique à l'université Paris-Sud, directeur du CESP (centre de recherche en épidémiologie et santé des populations)
- Caroline Tourbe Journaliste sciences et santé pour le magazine Le Point
Plus de 400 pratiques thérapeutiques se classent dans la famille des médecines dites alternatives, douces ou traditionnelles, par opposition à la médecine officielle parfois qualifiée d’allopathique, elle-même opposée à la médecine homéopathique qui fait aussi partie des médecines alternatives.
Difficile de s’y retrouver au milieu de tous ces qualificatifs. Néanmoins, ce qui rassemble toutes les disciplines qui sortent de la médecine classique, c’est à dire celle qui est pratiquée par l’ensemble des médecins, c’est de susciter la même question : « Sont-elles réellement efficaces ? » ou « Mais qu’en dit la science ? » Et la réponse apparaît bien délicate comme le montre l’enquête publiée dans le numéro de janvier 2015 de la revue Science & Vie.
La mesure scientifique de l’efficacité des médecines alternatives se heurte à de nombreuses difficultés que la multiplication des études ne parvient pas vraiment à résoudre. Mais cette incertitude scientifique ne semble nullement entamer la confiance des français envers ces thérapies. Ainsi, 40% d’entre eux y font appel et 78% les jugent efficaces lorsqu’elles sont utilisées en prévention et 72% estiment que, même dans le cas du cancer, les médecines complémentaires sont importantes en plus des traitement médicaux classiques.
Pas étonnant que 16 centres hospitaliers proposent des consultations toucher massage, hypnose, acupuncture, relaxation et ostéopathie. Pour lever le mystère de cette distance entre la preuve scientifique et l’engouement populaire, il est tentant de faire appel à l’effet placebo. Pour acupuncture, de façon surprenante, il semble que ce soit le moteur principal de l’efficacité et non le savoir ancestral des Chinois dans l’art de planter des aiguilles sur le bon méridien...
Dans le débat du jour, nous abordons les questions suivantes :
- Peut-on établir des différences entre les principales pratiques et les pathologies sur lesquelles elles s’exercent ?
- L’effet placebo est-il le phénomène dominant pour expliquer le jugement positif de ceux qui utilisent ces médecines alternatives ?
- Existe-t-il des risques à les utiliser ou à leur faire trop confiance ?
- Quels profits la médecine classique peut-elle tirer des médecines alternatives ?
Une émission enregistrée en partenariat avec Science & Vie.
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