Quels problèmes pose le démantèlement des centrales nucléaires ?

France Culture
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Centrale nucléaire de Brennilis
Centrale nucléaire de Brennilis
- Loïc

Centrale nucléaire de Brennilis Loïc©Creative Commons

Qu’il s’agisse de sortir du nucléaire d’ici 20 ou 30 ans ou bien de conserver une part plus ou moins importante de cette énergie, l’une des questions particulières que posent les centrales concerne leur démantèlement. En effet, même si les autres installations industrielles peuvent poser des problèmes de dépollution après l’arrêt de leur activité, les centrales nucléaires se distinguent par la radioactivité qui perdure sur le site pendant des décennies après le retrait du combustible. La catastrophe de Fukushima Daiichi, la centrale japonaise dévastée par le tsunami du 11 mars 2011, conduira à son démantèlement. En France, le débat sur le nucléaire ne peut faire l’économie de cette question à la fois technique et économique.

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Centrale nucléaire de Fessenheim
Centrale nucléaire de Fessenheim
- Florival fr

Centrale nucléaire de Fessenheim Florival fr©Creative Commons

Avec ses 58 réacteurs répartis dans 19 centrales nucléaires, la France, numéro un mondial avec ses 74% d’électricité provenant de la fission de l’atome, est confrontée, de facto, à un problème particulièrement important en matière de démantèlement. Et, jusqu’à présent, le moins que l’on puisse dire, c’est que les leçons du passé ne sont guère rassurantes dans ce domaine. En effet, 9 réacteurs sont aujourd’hui en cours de démantèlement dans 6 centrales : Bugey, Saint Laurent, Chinon, Brennilis, Chooz et Creys-Malville. Selon l’Autorité de sécurité nucléaire, l’ASN, ces installations de première génération devraient être démantelées par EDF d’ici 2036.

Centrale de Creys-Malville (Superphenix)
Centrale de Creys-Malville (Superphenix)
- Yann Forget

Centrale de Creys-Malville (Superphenix) Yann Forget©Creative Commons

Sachant que les plus anciennes d’entre elles ont été construites dans les années 1960 et définitivement arrêtées entre 1973 et 1990, il apparaît que la fin de vie des centrales nucléaires peut durer environ 50 ans. A ce rythme, la centrale française la plus récente, Civaux, serait démantelée en 2052. D’ici là, la France va être confrontée à une avalanche de démantèlement au cours des prochaines décennies pour ses 58 réacteurs à eau pressurisée mis en service entre 1978 (Fessenheim) et 2002 (Civaux).

Pour quelles raisons le démantèlement des centrales s’étale-t-il sur un demi-siècle ?

Quels sont les problèmes techniques que pose une telle opération ?

Où sont entreposés les différents déchets provenant des centrales démantelées ?

Quel est le coût des opérations de démantèlement et a-t-il été correctement provisionné ?

Comment expliquer les tergiversations autour du démantèlement de la centrale de Brennilis, arrêtée en 1985 ?

La prolongation de la durée de fonctionnement des centrales est-elle une solution pour repousser le démantèlement, comme pour Fessenheim, mise en service en 1978 et dont une prolongation de 10 ans est en cours d’étude ? Sans oublier, à ce sujet, que la centrale de Fukushima Daiichi venait de recevoir la même autorisation de prolongation de 10 ans quelques semaines avant la catastrophe du 11 mars.

Invités: Jean-Louis Basdevant , physicien, ancien professeur à Polytechnique, auteur du livre Maîtriser le nucléaire *, **que sait-on et que peut-on faire après Fukushima ? ** * Eyrolles,

Thierry Charles , directeur de la sûreté des usines, des laboratoires et des transports de l’ IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire),

Charlotte Mijeon , porte parole du réseau Sortir du nucléaire

Note: Areva a décliné notre invitation à participer à cette émission et EDF n'y a pas répondu .