












À propos du podcast

"Raymond Queneau, la danse des mots", un programme d'archives avec Raymond Queneau (1903-1976), proposé par Albane Penaranda. Romancier, poète, cofondateur de l'Oulipo, l'auteur de "Zazie dans le métro" évoque ses livres mais aussi ses poèmes mis en musique dans la série "Chansons d'écrivains".
Il y a cent-vingt ans cette année, naissait Raymond Queneau, le 21 février 1903. "Je naquis au Havre un vingt et un février en mil neuf cent et trois. Ma mère était mercière et mon père mercier : ils trépignaient de joie", a-t-il écrit dans Chêne et Chien, qui ne laissait cependant pas entrevoir beaucoup de joie dans son enfance. Le Havre, Queneau le quitta très jeune, avant ses dix-huit ans, pour monter à Paris, ou plus exactement y descendre, et faire à partir de là beaucoup trop de choses pour que le programme que nous lui consacrons puisse rendre compte de tout. Mais nous ferons de notre mieux. En rediffusant notamment une émission qui proposait aux auditeurs de France Culture de 1979, de naviguer, en compagnie d'amoureux de son œuvre, entre quelques-unes des îles de l'archipel Queneau que sont : Odile, Pierrot mon ami, L'instant fatal, Le Vol d'Icare, en ayant visité tout d'abord Le voyage en Grèce et Le chiendent.
Dans Le voyage en Grèce publié en 1973, Raymond Queneau avait réuni certains de ses articles parus entre 1930 et 1940, en les agençant autour de l'évocation de son séjour en Grèce de 1932, effectué deux ans après sa rupture avec les ennemis du genre romanesque qu'étaient les Surréalistes, voyage dont il sera à plusieurs reprises question dans les archives de cette Nuit. Un voyage en Grèce qui coïncida avec le moment, clé sans aucun doute, où se cristallisa chez Queneau l'idée qu'il se faisait de la littérature, où lui apparut l'urgence d'ouvrir la langue écrite à la langue parlée. Ce à quoi il s'employa dès Le Chiendent, son premier roman, publié peu après ce voyage.
De son œuvre romanesque nous entendrons Raymond Queneau parler lui-même dans les archives de cette Nuit, à propos du Chiendent, de Pierrot mon ami, et aussi des Enfants du limon, d'Un rude hiver, et du Dimanche de la vie, dont seront parcourues quelques pages, par les voix de Philippe Noiret et Claude Brasseur notamment. Et sur sa poésie, ce sera à propos de son recueil Battre la campagne, que l'on écoutera Queneau en 1968.
Dans ce programme, on ne parlera à peu près pas de l'Oulipo, mais on pourra y entendre quelques échos d'un Colloque de Cerisy de 1960 intitulé, "Raymond Queneau. Une nouvelle défense et illustration de la langue française", qui précédait de peu la naissance de l'Ouvroir de Littérature potentielle.
Enfin, comment imaginer un programme autour de Raymond Queneau qui se priverait de ses chansons, ou plutôt de ses poèmes mis en musique, par Georges Auric, Joseph Kosma, Michel Legrand, André Popp, Gérard Calvi et quelques autres… chantés par Juliette Gréco, Mouloudji, Les Frères Jacques, Zizi Jeanmaire et bien d'autres voix. Merveilleusement présentées par Raymond Queneau lui-même, ces chansons ponctueront les heures de cette Nuit que nous lui consacrons. Une Nuit que le simple plaisir d'y retrouver sa voix pourrait justifier. Cette voix reconnaissable entre mille, au timbre si particulier, qui à elle seule disait déjà presque tout de l'intelligence, de l'ironie et de la sensibilité du regard que Raymond Queneau portait sur le monde.
Un programme d'archives proposé par Albane Penaranda.
- Réalisation : Louise Devillard
- Avec la collaboration de Hassane M'Béchour
- Raymond Queneau, la danse des mots - Présentation (1ère diffusion : 19/02/2023)
- Edition web : Sabine Bonamy & Sandrine England, Documentation de Radio France