






À propos de la série
Des expériences visionnaires décrites par les alpinistes aux croyances et traditions associées aux sommets, une sélection d'archives montagnardes par Antoine Dhulster, avec Emile Allais, Maurice Herzog, Marcel Ichac, Edmund Hillary, Catherine Destivelle, Patrick Gabarrou...
Au-delà des sommets : une sélection d'archives proposée par Antoine Dhulster, avec la collaboration de Tom Umbdenstock.
Nous vous proposons sept heures d’archives autour de la longue conquête des sommets, dans lesquelles il est question d’Horace-Bénédict de Saussure et de l’expédition victorieuse de l’Everest en 1953 , sont diffusés également des témoignages d'alpinistes comme Catherine Destivelle et Patrick Gabarrou, l'histoire de la conquête de l’Annapurna par Maurice Herzog et Marcel Ichac , mais aussi des analyses plus critiques avec le sociologue Paul Yonnet , ou encore un aperçu de la philosophie du ski selon Jean-Paul Sartre et Emile Allais sans oublier une escale dans une station de ski en 1989, l'Alpe d'Huez pour évoquer les mythologies liées à la montagne.
La montagne, la conquête des cimes et les ressorts intérieurs de l’alpinisme. C’est le programme de cette nuit sur France culture qui nous va nous donner l’occasion de parcourir les regards portés sur les sommets à toutes les époques y compris dans les temps anciens.
Car il faut bien en commencer par-là : jusqu’à l’époque moderne les montagnes ne sont pas associées à leur image sportive et festive d’aujourd’hui. Bien au contraire : dans les vallées on redoute ce monde gelé, enneigé, que l'on croit habité par quelque esprit malfaisant.
Et ce sont des artistes, des esprits lettrés et cultivés qui s’intéressent les premiers à ces hauteurs. Du poète Pétrarque à Jean-Jacques Rousseau, du peintre Jan Van Eyck à Léonard de Vinci, tout un monde d’humanistes se prend de passion alpine. La première conquête des sommets est une conquête esthétique et symbolique.
Puis vient le temps des naturalistes : au XVIIIe siècle le genevois Horace Bénédict de Saussure ouvre la voie à une connaissance méthodique et rationnelle du milieu alpin alors que l’alpinisme proprement dit connaît ses débuts : le sommet du Mont Blanc est atteint pour la première fois le 8 août 1786.
Les cimes des Alpes voient désormais défiler des groupes d’alpinistes de plus en plus nombreux. Et après les Alpes les conquérants des cimes dirigent leurs efforts sur les autres sommets du monde, des Andes à l’Himalaya. On franchit, on gravit, et on repousse les limites humaines dans des performances de plus en plus exigeantes pour le corps et pour l’esprit. Le mont Everest est vaincu en 1953 . Encore quelques années et les montagnes se retrouvent prises dans le tourisme de masse avec le ski alpin. Sur tous les sommets du globe on voit apparaître des embouteillages de grimpeurs désireux de vivre eux aussi leur expérience personnelle de conquête du sommet.
D’où certaines prises de conscience critiques aussi ces années-là, sur la signification des exploits des conquérants des cimes. Peut-on dépasser ce culte de la performance ? Nos conceptions de la montagne nous permettent-elles encore de sauvegarder, de contempler ces milieux naturels ?
Provenant de l'émission
Toute l'année, le choix des meilleures archives de France Culture qui composent une mémoire radiophonique.