










À propos de la série
Avocate engagée, Gisèle Halimi est morte le 28 juillet 2020 à l'âge de 93 ans. Elle défendit toute sa vie les droits des femmes, en particulier l'accès à l'avortement, et revenait sur tous ces combats en 2011.
Née en Tunisie française en 1927, dans une famille pauvre, juive, dominée par l’ordre patriarcal, Gisèle Halimi a très tôt fait le nécessaire pour s’affranchir de plusieurs dominations : celle de sa famille, de la religion, des hommes. Adolescente, elle gagne de quoi quitter sa terre natale pour rejoindre Paris en 1945 et y étudier le droit. Jeune avocate, elle défend les indépendantistes tunisiens et algériens, puis défend des femmes auxquelles l’on reproche d’avoir avorté. Pour atténuer leur peine, il faut plaider les circonstances atténuantes, ce qui revient à demander pardon… Mais lors du procès de Bobigny, en 1971, Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente en invoquant les circonstances atténuantes et fait le procès de cette loi liberticide. Marie-Claire Chevalier, qui a avorté après avoir été violée, est acquittée. C’est une étape importante dans la marche vers la légalisation de l’avortement en 1975. Amie de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, dont elle fut aussi l’avocate, Gisèle Halimi a lutté pour l’émancipation des femmes sans jamais faire de carrière politique, à part une brève expérience de la députation au début du septennat de François Mitterrand. Fondatrice de l’association Choisir, La Cause des femmes, Gisèle Halimi témoigne cette semaine, dans A Voix nue d’un courant du féminisme français caractérisé notamment par la certitude que cette lutte émancipatrice ne peut se passer des hommes.
Une série d'entretiens de Virginie Bloch-Lainé, réalisée par Dominique Costa.
Prise de son : Laurent Césard et Laurent Machietti.